Marcel Hug est la star du handisport suisse. Le Thurgovien (37 ans), qui participe aux courses en fauteuil roulant, vient d'ajouter deux médailles à sa folle collection. Aux Mondiaux de para-athlétisme de Paris, il a remporté l'or sur le 5000 m lundi dernier et sur le 1500 m vendredi. Portrait en 5 points d'un athlète d'exception👇
Avec ces deux nouvelles breloques d'or parisiennes, Marcel Hug compte désormais douze titres de champion du monde. Et le Thurgovien est du genre polyvalent: il détient les records planétaires du 800 m, 1500 m, 5000 m, 10 000 m et le marathon.
Le trentenaire a aussi brillé sur la scène olympique: il y a notamment remporté six médailles d'or. C'est à Rio, en 2016, qu'il est devenu champion paralympique pour la première fois. Il avait gagné le 800 m et le marathon. A Tokyo, en 2021, le Thurgovien a fait une véritable razzia: il a été sacré sur quatre épreuves. A savoir: le 800 m, le 1500 m, le 5000 m et le marathon.
Marcel Hug possède aussi à son actif de multiples titres de champion d'Europe et victoires lors de marathons urbains. Il a également été récompensé avec des distinctions comme celle du sportif handicapé suisse de l'année (huit fois) ou l'award du meilleur athlète masculin paralympique 2021 après les Jeux de Tokyo.
En plus de ses qualités physiques et son talent, Marcel Hug peut compter sur un fauteuil de compétition extrêmement performant. Elaboré en collaboration avec l'écurie de Formule 1 Sauber et la Fondation suisse pour paraplégiques, il est entièrement construit en carbone.
Le champion thurgovien l'a notamment testé en soufflerie, histoire de rendre son outil le plus performant et confortable possible, en ajustant par exemple la position et l'aérodynamisme. Le coût de ce petit joyau technologique? 30 000 francs suisses.
Marcel Hug est né le 18 janvier 1986 à Pfyn (TG) avec un spina bifida, une malformation de la colonne vertébrale. Privé de l'usage de ses jambes, il n'a jamais pu marcher. Avec ses parents et ses trois frères aînés, il a grandi dans une ferme. Très vite, le sport a pris une place importante dans sa vie. Il expliquait en mai dernier sur le plateau de Sport dimanche sur la RTS:
World record ❗️❗️
— #ParaAthletics #PARIS23 (@ParaAthletics) May 25, 2023
What a race for local hero Marcel Hug. He breaks the world record in the men's 800m T54 with a time of 1:28.13 at #Nottwil2023 #ParaAthletics | @SwissParalympic pic.twitter.com/VjrwXweLq0
Enfant, il rejoint un groupe de sport en fauteuil roulant de sa région. C'est là-bas que débute sa passion pour l'athlétisme. Le Thurgovien participe à sa première course à l'âge de 10 ans seulement.
Il se fait connaître du grand public en 2004, aux Jeux paralympiques d'Athènes. Alors qu'il vient de souffler ses 18 bougies, Marcel Hug s'offre deux médailles de bronze dans la capitale grecque. Après son apprentissage d'employé de commerce et un an à travailler chez l'un de ses sponsors, il devient athlète professionnel en 2010. De quoi pouvoir pratiquer son sport à plein temps et aligner les succès.
Marcel Hug est facilement reconnaissable parmi tous les participants. Déjà, parce qu'il est très souvent largement en tête. Ensuite, parce qu'il porte un casque argenté, sa marque de fabrique. C'est son entraîneur, quand il était encore junior, qui lui a offert son premier casque de cette couleur. Après avoir reçu des compliments du public, le Thurgovien a décidé de toujours porter un casque argenté. L'objet est même devenu un rituel:
Vous avez sans doute compris: son casque est à l'origine du surnom de Marcel Hug, «Silver Bullet». En français, ça donne quelque chose comme: «la balle de pistolet argentée». Un clin d'œil, bien sûr, à la pointe de vitesse impressionnante du Thurgovien sur son fauteuil.
Si Marcel Hug a quasiment tout réussi dans son sport, ce n'est pas (encore) le cas dans le domaine musical. «Je veux enfin apprendre à jouer de la guitare. J'ai essayé et échoué plusieurs fois», avouait-il dans la Thurgauerzeitung.
A côté de la musique, qu'il écoute volontiers avant une course pour se stimuler ou se détendre, le sextuple champion paralympique aime «faire du camping, lire et passer du temps à l'extérieur dans la nature». Bientôt avec une guitare argentée à la main, au pied d'un arbre?