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L'argument le plus stupide contre le football féminin

La Suisse a atteint les huitièmes de finale du Mondial féminin. Elle n'a encaissé aucun but en trois matchs. Mais parce que son attaque péclote, elle subit des critiques insensées.
De nombreux spectateurs zappent la Coupe du monde féminine parce que le niveau est trop éloigné de celui des hommes.Image: Shutterstock
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Voici l'argument le plus stupide contre le football féminin

La Suisse a atteint les huitièmes de finale du Mondial féminin. Elle n'a encaissé aucun but en trois matchs. Mais parce que son attaque péclote, elle subit des critiques insensées.
31.07.2023, 16:5131.07.2023, 17:54
Ralf Meile
Ralf Meile
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Les femmes jouent au football contre les femmes.

Les hommes jouent au football contre les hommes.

Il n'y a pas besoin d'être un grand connaisseur de sport pour comprendre le concept. Pourtant, des légions de fans et de commentateurs semblent achoper sur ce principe élémentaire.

Parce qu'à chaque fois qu'il y a une «réflexion» sur le football féminin, une sentence vient la ponctuer aussi sûrement que «amen» à la fin d'une prière. Et comme à l'église, cet «amen» revient encore et encore:

«N'importe quelle équipe masculine de quatrième ligue battrait facilement cette équipe suisse féminine»

Oui et alors? Même si c'était vrai, pourquoi s'en offusquer?

Les fans de ski zappent-ils les courses féminines parce que Wendy Holdener n'aurait aucune chance dans un slalom masculin? A chaque succès de la sprinteuse Mujinga Kambundji, est-il précisé qu'il lui faut une grosse seconde de plus que les hommes sur 100 mètres?

Réception au Palais fédéral pour Wendy Holdener (à gauche) et Mujinga Kambundji.
Réception au Palais fédéral pour Wendy Holdener (à gauche) et Mujinga Kambundji.

Ce sont des questions rhétoriques. Les femmes font des courses de ski contre d'autres femmes et des femmes sprintent contre d'autres femmes. À l'exception de quelques sports, tel que le saut d'obstacle (avec le cheval comme co-athlète) ou la voile, les fédérations organisent des compétitions distinctes pour les deux sexes - bien que la définition de ces sexes fasse actuellement l'objet de vives discussions.

Peu importe que la Nati féminine perde 6-2 contre le FC Chavornay ou que l'équipe australienne ait subi un jour une lourde défaite contre des juniors de 14 ans. Peu importe, oui. Les femmes ne sont pas amenées à surpasser les hommes.

Lors de la phase de groupes de la Coupe du monde, les Suissesses ont dû affronter les Philippines (2-0), puis les ex-championnes du monde norvégiennes (0-0) et les co-organisatrices néo-zélandaises (0-0). Elles ont évité tous les pièges. Elles ont atteint les huitièmes de finale (samedi 5 août à 7 h contre l'Espagne), même si elles n'ont pas offert un football magique à chaque match pendant 90 minutes. Mais la fin justifie toujours les moyens dans la haute compétition - quel que soit le sexe.

Coupe du monde féminine: la Nati est à la croisée des chemins
Les Suissesses à l'entraînement au Mondial.Keystone

Entendons-nous bien: il est naturel de relever les différences entre le football féminin et masculin. Ces différences fondamentales existent. Au niveau du physique, de la technique, de la vitesse, de la tactique.

Pour qui a vu des centaines ou des milliers de matchs masculins dans sa vie, il est impossible de suivre un match féminin avec un esprit impartial. Il ou elle juge automatiquement les actions de jeu, les passes ou les duels. Il en est ainsi de l'espèce humaine: on compare toujours tout. C'est pourquoi il y aura toujours des comparaisons entre ces deux footballs, parfois de brutales disputes et de longues analyses.

Ce thème peut être argumenté tout à fait objectivement. Mais de grâce: que personne ne balance plus l'argument des petits juniors qui battraient notre équipe nationale féminine. Je ne vois qu'un seul côté positif quand j'entends rabâcher cette comparaison entre des pommes et des oranges: c'est le signal que je dois de changer de sujet - ou de chaine.

Iliman Ndiaye, 11 ans, fait un stage à l'OM
Video: watson
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