On entend encore souvent des experts du foot dire que l'équipe qui frappe le premier tir au but de la série a un avantage. La théorie a une certaine légitimité: en marquant, le joueur met une forte pression à l'adversaire, qui doit égaliser. Sauf que cette idée a été balayée par la plateforme de statistiques de foot, Opta.
Elle a indiqué, après la défaite du Japon aux tirs au but en 8e de finale contre la Croatie, que les sept dernières équipes (y compris les Japonais) à avoir tiré en premier en Coupe du monde ont toutes perdu. A savoir:
Ainsi, juste après la défaite nippone contre les Croates, Opta a sorti ce constat et cette statistique: ce sont les équipes qui tirent en second lors d'un Mondial qui ont davantage de chances de gagner (54,5%).
Ce chiffre contredit une étude de 2009 menée par deux chercheurs espagnols, qui concluait qu'entamer la séance offrait 60% de chances de gagner. Cette affirmation était encore vraie avant la Coupe du monde 2018: selon L'Equipe, qui a fait ses propres calculs, «la nation qui inaugurait la séance s'était imposée dans 57,7 % des cas».
Il a fallu attendre le succès du Maroc contre l'Espagne en 8e de finale au Qatar pour briser la longue série de défaites des équipes qui tirent en premier. Vendredi, les Croates ont emboîté le pas aux Marocains, en sortant victorieux de leur séance contre le Brésil en quarts après avoir également frappé en premier.
Mais les Pays-Bas, qui ont entamé la leur contre les Argentins, ont perdu. Le retour de la malédiction?
Une chose est sûre: Virgil van Dijk, premier tireur des «Oranje», aurait eu tout intérêt à réussir son essai: selon Opta toujours, l'équipe qui rate le premier tir a environ 80% de chances de s'incliner. Autant dire que les sélectionneurs seraient avisés d'envoyer des hommes d'expérience et/ou avec beaucoup de sang froid en tout début de séance.