Il n'était pas facile de s'épanouir à l'ombre de ce grand homme (1,95 m), archétype du buteur singulier et égoïste. Zlatan Ibrahimovic, 41 ans, a marqué son sport par un talent et un ego hors-norme. Plus encore par sa manière d'en parler, souvent à la troisième personne et toujours avec une belle immodestie. Florilège.
Ce dimanche matin, Zlatan Ibrahimovic était le seul à savoir qu'il annoncerait sa retraite. «Même ma famille n'était pas au courant. Je voulais que tout le monde l'apprenne en même temps.» Mais Dieu savait déjà, lui.
Sa réponse aux supporters du Hellas Vérone qui le sifflaient pendant son discours d’adieux à San Siro.
Ibra a conscience qu'«être entraîneur ou directeur sportif est une grande responsabilité. Quand tu es footballeur, tu as plus de chances d’être toi-même». Pourrait-il s'adapter? Non. Mais il a une autre idée: «Changeons un peu les règles.»
Les bonshommes se prénomment Maximilian (2006) et Vincent (2008).
L'épouse comblée? Helena Seger, une surdouée du marketing, onze ans plus âgée que Lui. Tout le contraire de son mari. Quand Elle lui soumet sa fiche Wikipedia, Helena Seger répond: « Moi, une ancienne top model? Bon sang, regardez-moi, je mesure 1,65 mètre, j’ai une grosse bouche, de toutes petites jambes, c’est une blague!»
Ibrahimovic raconte dans sa biographie: « Pour elle, je n’étais guère qu’un vulgaire Yougo. Avec une montre en or, une voiture tape-à-l’oeil, qui écoutait de la musique trop fort.» En gros, il n'était pas un cadeau. De nombreuses rumeurs suggèrent même qu'Helena Seger l'a changé, ou plus clairement, qu'elle en a fait un produit marketing.
Sa réponse à une journaliste qui lui demandait s'il avait une relation avec Gérard Piqué. Une photo prise à la sortie d'un entraînement du FC Barcelone avait alimenté les fantasmes.
Sa réponse à un journaliste qui lui demandait pourquoi il avait des griffures.
Il n'était qu'un bon garçon de Malmö, en deuxième division suédoise, un garçon de 17 ans que personne ne connaissait. Quand Arsène Wenger lui a proposé un test à Arsenal, champion d'Angleterre, ce brave garçon l'a pris comme humiliation.
Sa réponse à un journaliste qui lui demandait s'il avait enfin trouvé une maison à Paris, tandis que sa famille logeait au Crillon, un grand et prestigieux hôtel situé place de la Concorde.
Un vote populaire l'a classé au deuxième rang des plus grands sportifs suédois de l'histoire, derrière le tennisman Björn Borg (mais devant le skieur Ingemar Stenmark). Sa réaction est digne des meilleures dictatures: «Je devrais occuper à moi seul les cinq premières places du classement.»
Son duel avec Stéphane Henchoz quand le défenseur fribourgeois évoluait à Liverpool.
Au sujet de son «rival» norvégien.
Ibra n'a jamais reçu le Ballon d'or. «C'est politique», dit-il.
Sa réponse à un journaliste français qui lui demandait son avis sur François Hollande, président (particulièrement impopulaire) de la République.
Lors de son arrivée en France.
Lors de son départ de la France.
Lors de son arrivée à Manchester United, où il était moins bien payé.
Interrogé sur ce que le football aux États-Unis lui avait apporté, Zlatan Ibrahimovic a préféré retourner la question.
Lors de son départ des Etats-Unis.
Sa consigne au roi Carl XVI Gustaf de Suède et à la reine Silvia venus lui rendre visite au Parc des princes.