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Hockey sur glace: La Swiss League doit être réorganisée

La Chaux-de-Fonds Devin Muller, Mitte, jubelt nach seinem Tor zum 2:1 im 5. Spiel des Eishockey Playoff-Halbfinales der Swiss League zwischen dem EHC Olten und HC La Chaux-de-Fonds, am Dienstag, 5. Ap ...
L'intérêt des fans pour la Swiss League existe encore, mais il faut restructurer le championnat pour le pérenniser.Image: KEYSTONE

Comment la Swiss League doit totalement se restructurer pour survivre

Après l'annonce de retrait de Langenthal et le risque d'autres désertions, notre deuxième division nationale va mal et tremble. Mais il y a des solutions – et du pain sur la planche – pour lui faire retrouver son prestige.
22.12.2022, 18:44
Klaus Zaugg
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L'intérêt pour la deuxième division nationale est étonnamment grand, même après la perte des deux formations les plus attractives, qui ont été promues dans l'élite (Kloten et Ajoie). Quatre équipes continuent d'attirer plus de 2000 spectateurs par match à la patinoire et la moyenne de la ligue est de 1542 spectateurs par rencontre cette saison.

C'est moins qu'en deuxième division suisse de foot, la Challenge League (2182). Mais ça reste tout de même correct. Avec des équipes au Tessin, en Valais, en Suisse romande, sur le Plateau, en Suisse orientale et dans la région de Zurich, la répartition nationale est bonne. En bref: la Swiss League est un championnat dont on peut continuer à faire quelque chose.

Le classement actuel de la Swiss League

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SOURCE: TXT

La National League est aujourd'hui juridiquement indépendante et n'a plus d'influence sur la Swiss League. La deuxième division est intégrée à l'association qui orchestre tout le hockey en dehors de la National League, y compris les femmes. Dans notre culture du hockey, la Swiss League est l'interface entre l'activité purement professionnelle de la National League et le reste du hockey organisé par la fédération. Une collaboration entre la National League et la fédération est décisive pour le fonctionnement de la Swiss League et donc pour le hockey helvétique.

Augmenter le nombre d'équipes en Swiss League

Il est vrai que la National League devrait être réduite de 14 à 12 équipes. Mais le péché originel – pas de relégation pendant la pandémie, mais deux promotions (Kloten et Ajoie) – est désormais irréversible. Toute tentative de réduction est un pur gaspillage d'énergie: parce que la réduction de la plus haute ligue, devenue entre-temps indépendante, est impossible. Aucun club n'accepte une baisse du nombre d'équipes et ne se met ainsi pas en danger de relégation. Ça signifie que la Swiss League devrait compter 12 à 16 équipes. L'élite aurait alors à nouveau une base solide et le système promotion/relégation pourrait se poursuivre.

Klotens PostFinance Top Scorer Jonathan Ang, Klotens Eric Faille, Klotens Steve Kellenberger, Klotens Marc Marchon und Klotens Nicholas Steiner, von links, waehrend dem Eishockeyspiel der National Lea ...
Kloten est de retour en National League et s'y défend bien.image: keystone

Une augmentation du nombre d'équipes en Swiss League de 10 actuellement (9 à partir de la saison prochaine après le retrait de Langenthal) à au moins 12 est réalisable. La responsabilité de la fédération (SIHF) est double: la restructuration et le financement. En ce qui concerne la restructuration: la ligue nationale amateur MyHockey League (12 équipes), qui a été insérée artificiellement en 2017 entre la Swiss League et la 1ère ligue (ce qui était une folie sans pareille), devrait à nouveau être dissoute. Les meilleures équipes monteraient en Swiss League, les autres retourneraient dans le hockey purement amateur (1re ligue), qui serait à nouveau divisé en trois régions – comme c'était le cas avant 2017.

La Swiss League ne pourra toutefois plus être une ligue purement professionnelle à l'avenir. Sur le marché, outre les 14 équipes professionnelles de la National League, il est possible de financer tout au plus trois ou quatre autres équipes professionnelles bien ancrées dans les marchés régionaux en deuxième division. Ça signifie que la Swiss League est une ligue hybride dans laquelle les structures amateures et professionnelles sont réunies dans un compromis judicieux. Avec des conditions d'entraînement professionnelles et une bonne infrastructure chez tous.

Ceux qui sont ambitieux (ou qui veulent même monter en National League) s'offrent quelques professionnels coûteux. Les autres composent leurs équipes de jeunes joueurs qui cherchent une deuxième chance de faire une carrière professionnelle parallèlement à leur formation ou à leur profession, qui ont peu de temps de glace dans une équipe de National League et qui ont besoin de s'aguerrir ou qui veulent jouer au hockey à haut niveau en tant qu'amateurs. Dans une Swiss League structurée de la sorte, des budgets allant jusqu'à deux millions au maximum sont nécessaires pour les équipes qui ne veulent pas aller plus haut.

Des paysans et des honoraires exorbitants

C'est pourquoi la Swiss League ne peut plus fonctionner que comme une «ligue de paysans». Autrement dit, et plus concrètement: un club de deuxième division fonctionne de la même manière qu'une exploitation agricole. Même le meilleur agriculteur, le plus efficace, ne peut pas couvrir ses frais sans paiements directs (subventions) et ne peut pas survivre sur le marché. Il a besoin de subventions. La Swiss League est donc une «ligue de paysans» subventionnée.

Langenthals Spieler den Swiss League Schweizer Meistertitel, nach dem vierten Playoff Finalspiel der Swiss League, zwischen dem SC Langenthal und dem HC La Chaux de Fonds, am Mittwoch 3. April 2019 au ...
Langenthal, autrefois champion de Swiss League, va se retirer à la fin de la saison. Image: KEYSTONE

La question est donc la suivante: d'où peuvent venir les subventions pour les clubs de Swiss League? Ceux qui n'ont pas d'ambitions de promotion peuvent générer eux-mêmes environ deux tiers d'un budget (spectateurs, publicité, donateurs). Pour le dernier tiers, ils ont besoin d'aides directes de la part de la fédération. L'argent est disponible depuis longtemps. Un premier pas? Les 3,5 millions que la fédération reçoit de la National League dans le cadre du contrat de collaboration doivent être directement reversés aux clubs de Swiss League.

Afin de renforcer davantage la Swiss League, la fédé devrait aussi sortir 2 à 3 millions supplémentaires de sa propre poche pour soutenir ce championnat.

Pour le bien du hockey sur glace suisse, il est important que la deuxième division fonctionne. Les investissements dans ce championnat sont des investissements dans la formation des joueurs et donc dans le développement de notre hockey. Interrogée à ce sujet, la fédération, responsable de la Swiss League, déclare: «Pour nous, il est clair que la Swiss League doit rester une ligue professionnelle, car elle est un vaisseau de développement extrêmement important pour le hockey sur glace suisse.»

Dans ce contexte, il serait utile de remettre sérieusement en question certaines dépenses de l'association. Rien que le conseil d'administration bénévole autour du président Michael Rindlisbacher s'offre officiellement 260'000 francs d'honoraires et de frais fixes par an. Le président s'octroie à lui seul 90'000 francs d'honoraires et 30'000 francs de frais fixes pour cette activité bénévole. Un conseil d'administration aussi coûteux pour une organisation à but non lucratif est choquant. D'autant plus que la Swiss League, le département le plus important de la fédération, est en proie à de graves difficultés financières.

Oltens Spieler feiern mit ihren Fans, nach dem Sieg im 2. Eishockey Playoff Finale der Swiss League zwischen EHC Olten und EHC Kloten, am Mittwoch, 13. April 2022, in Olten. (KEYSTONE/Peter Klaunzer)
Comme ici à Olten, le public s'enthousiasme encore pour la Swiss League. Image: KEYSTONE

Selon ses statuts, la fédération est tenue de servir le bien du hockey et non la prospérité de ses fonctionnaires. Notre fédération s'offre en outre, avec la NHL et la fédération internationale (IIHF), l'une des administrations de hockey les plus chères du monde. Sur un chiffre d'affaires total qui s'élève désormais à un peu plus de 30 millions, les salaires des entraîneurs de la fédération, du personnel de bureau et de conseil, les indemnités des fonctionnaires, les indemnités journalières et les primes engloutissent plus de 14 millions.

Retour dans le passé et exil des pépites

Comme mesure supplémentaire, la structure du hockey sur glace junior en collaboration avec la Swiss League doit être remise sur les rails de toute urgence. La Suisse est la seule nation de hockey à s'offrir «une ligue des enfants» avec son championnat élite chez les juniors, où 4 joueurs de 22 ans sont autorisés par équipe (qui sont des formations de M22). Affronter dans une ligue junior des joueurs jusqu'à cinq ans plus jeunes est une perte de temps et de talent pour des pépites de 20 ans ou plus. Dans toutes les grandes nations de hockey, les meilleurs jouent à partir de 18 ans dans la plus haute ligue professionnelle.

Lors des championnats du monde juniors, la Suisse évolue de plus en plus souvent avec des joueurs qui n'ont jamais joué contre des adultes. En face, les adversaires ont des hockeyeurs qui sont intégrés depuis longtemps dans la plus haute ligue en Finlande, en Suède ou en République tchèque.

Entre-temps, nous sommes donc revenus, dans les tournois internationaux juniors, là où nous étions il y a 30 ans: sans aucune chance contre les grands et toujours en train de lutter contre la relégation. Ça signifie que les meilleurs juniors – regroupés en quatre ou cinq équipes au niveau régional – évolueraient en Swiss League. Pour que les meilleurs soient sollicités et encouragés dans le hockey adulte, comme dans toutes les autres grosses nations du hockey.

Switzerland's players stand on ice after the U20 Ice Hockey Worlds quarterfinal match between Switzerland and Russia in Trinec, Czech Republic, Thursday, Jan. 2, 2020. (AP Photo/Petr David Josek)
Au niveau des juniors, la Suisse est désormais souvent à la traîne (photo prise lors du championnat du monde des moins de 20 ans en 2020).image: AP

Les clubs de National League investissent en moyenne plus de 1,5 million dans leurs sections juniors. Mais depuis que six étrangers sont autorisés à jouer, l'intégration des jeunes dans les matchs de National League est devenue encore plus difficile. C'est pourquoi une opportunité de jouer dans une ligue pour adultes (en Swiss League) est essentielle pour les meilleurs joueurs de la relève.

Entre-temps, nos meilleurs talents partent de plus en plus en Suède ou en Amérique du Nord quand ils sont encore juniors, histoire d'être vraiment sollicités et encouragés dans le hockey adulte. Ce qui n'est plus possible ici.

Nous le voyons bien: le problème de la Swiss League peut être résolu si la fédération et la National League collaborent de manière constructive et si l'argent disponible en abondance est investi judicieusement par la fédération. La responsabilité incombe en premier lieu à la fédération. Se plaindre est totalement déplacé.

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source: keystone / petr david josek
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