Ovechkin, 36 ans, est une figure de la NHL, et un héros pour les fans des Capitals depuis le gain de la Coupe Stanley en 2018. Mais depuis l'invasion de l'Ukraine, il est sous le feu des critiques.
Le natif de Moscou ne s'est jamais caché d'être un fervent partisan de Vladimir Poutine, allant même jusqu'à lancer un site Web appelé PutinTeam en 2017 qui exhortait ses compatriotes à s'unir derrière le dirigeant russe. «Je suis convaincu que nous sommes nombreux à soutenir Vladimir Poutine. Alors, unissons-nous et montrons à tous une Russie unie et forte!», écrivait-il alors.
Si l'actuelle photo de profil sur son compte Instagram le montre posant fièrement au côté du leader russe, grand fan de hockey et du capitaine des Washington Capitals, il est apparu plus mal à l'aise en conférence de presse le 24 février, juste après l'invasion russe en Ukraine.
«Peu importe qui est en guerre - la Russie, l'Ukraine ou d'autres pays – je pense que nous devons vivre en paix.»
À la question de savoir si son soutien à Poutine restait aussi fort, Alex Ovechkin a botté en touche: «Eh bien, c'est mon président. Mais comme je l'ai dit, je ne fais pas de politique. Je suis un sportif. Je suis Russe. C'est quelque chose que je ne peux pas contrôler. J'espère que ça va bientôt se terminer.»
Des propos froidement accueillis par plusieurs médias nord-américains. «Dire qu'il se sent impuissant est une tentative fallacieuse de minimiser son importance. En tant que sportif russe parmi les plus célèbres à l'international, vénéré chez lui par les fans de la discipline la plus populaire du pays, il pouvait faire la différence en s'exprimant. Il a choisi de ne pas le faire», fustige le site SB Nation, qui qualifie Ovechkin de «lâche flagorneur».
La chaîne sportive RDS a relayé que la NHL avait décidé de ne plus utiliser l'image du buteur russe, tout comme celle des autres stars de la ligue. Les Nikita Kucherov et Evgeni Malkin ne seront plus visibles sur les campagnes marketing.
Estimant qu'«il n'est pas vrai qu'Ovechkin ne peut rien faire», la Gazette de Montréal a appelé le joueur à «user de son pouvoir considérable pour faire tomber le tyran de son piédestal». «C'est un moment déterminant dans de nombreuses vies, la sienne comprise. Un jour, on se souviendra de lui autant pour ses actes que pour ses buts.»
Le Tchèque Dominik Hasek, ancienne gloire et double vainqueur de la Coupe Stanley avec Detroit, a traité Ovechkin de «poule mouillée» sur Twitter, l'accusant de lâcheté pour ne pas condamner les actions de Poutine en Ukraine.
Les défenseurs d'Ovechkin font valoir qu'il n'est pas en mesure de se prononcer contre les méfaits de Poutine, car des membres de sa famille sont encore en Russie. Or, des groupes de défense des droits humains accusent régulièrement les autorités russes de mener une répression brutale contre toute personne critiquant publiquement le conflit.
La position inconfortable d'Ovechkin ne l'a cependant pas pénalisé sur le plan sportif puisque la NHL, contrairement à la plupart des instances sportives internationales, n'interdit pas aux hockeyeurs russes de jouer. «Nous restons préoccupés par le bien-être des joueurs russes, qui jouent en NHL au nom de leur club et non au nom de la Russie. Nous comprenons qu'eux et leurs familles sont placés dans une position extrêmement difficile», a déclaré lundi soir la plus prestigieuse ligue de hockey. (svp/ats)