La Nati lance sa campagne de qualification pour l'Euro 2024, samedi à 18h00 face à la Biélorussie, à Novi Sad en Serbie.
L'objectif pour les Suisses sera les trois points, histoire de parfaitement entamer ces qualifications. Ils sont largement à leur portée: disons-le franchement, la Biélorussie n'est pas un crack du football européen. Même si, bien sûr, on ne répétera jamais assez qu'un match n'est jamais gagné d'avance et que l'adversaire mérite tout notre respect.
Cet adversaire, justement, a beaucoup fait parler de lui pour des raisons extra-sportives (la Biélorussie soutient militairement l'invasion russe de l'Ukraine). Mais que vaut-il vraiment sur le terrain? Décryptage.
La Biélorussie est 97e au classement Fifa, juste derrière le Vietnam et un rang devant la Guinée équatoriale. Pas forcément de quoi beaucoup impressionner une Suisse qui, elle, occupe un joli 12e rang. Oui, sur le papier, la Nati est archi-favorite.
En se basant sur ce classement, la Biélorussie est la quatrième équipe du groupe. Seuls le Kosovo (107) et Andorre (153) sont moins bien lotis.
Ce n'est pas grâce à ses résultats actuels que la Biélorussie va progresser au classement Fifa. L'année passée, elle a terminé dernière dans son groupe de Ligue des nations en division C. Et elle n'avait pourtant pas des cadors comme adversaires: le Kazakhstan, l'Azerbaïdjan et la Slovaquie.
Les Biélorusses n'ont récolté que trois points, à chaque fois en faisant match nul. Autrement dit, ils n'ont pas gagné un seul match. Une autre stat' qui devrait rassurer la défense suisse: la troupe du coach Georgiy Kondratjev n'a marqué que trois buts lors de cette campagne de Ligue des nations. Elle n'en a, par contre, encaissé «que» sept, un nombre raisonnable pour six matchs.
La Biélorussie n'a pas pu se rassurer avec les deux matchs amicaux qu'elle a disputés en novembre dernier. Elle a dû se contenter d'une chiche victoire 1-0 contre la Syrie (90e au classement Fifa) et s'est inclinée 2-0 contre Oman (75).
Les Biélorusses se sont rendus à Novi Sad avec 23 joueurs, dont trois gardiens. Douze d'entre eux évoluent dans le championnat national, dont l'écrasante majorité dans les deux grands clubs BATE Borisov et Dynamo Minsk.
Deux internationaux jouent en Israël, deux à Chypre, trois au Kazakhstan (dont le gardien Maxim Plotnikov) et quatre en Russie, championnat dans lequel ils sont remplaçants ou pensionnaires de clubs secondaires. Aucun membre de la sélection n'a donc disputé de matchs de Ligue des champions cette saison.
Cette équipe est jeune (25,4 ans de moyenne selon le site Transfermarkt) et peu expérimentée: l'élément qui compte le plus de capes (et de loin), le défenseur central Denis Polyakov (31 ans), n'a porté que 52 fois le maillot national. En comparaison, Xherdan Shaqiri et Granit Xhaka, qui ont le même âge que Polyakov, comptabilisent respectivement 112 et 111 sélections.
Là encore, sur le papier, les Helvètes – dont beaucoup évoluent dans des clubs prestigieux et ont une grande expérience du niveau international – sont donc archi-favoris.
Si l'on se réfère aux matchs de la Biélorussie en 2022, le système préféré du sélectionneur, Georgiy Kondratjev, est un 3-4-3 à plat au milieu de terrain.
Mais on l'a vu, les Biélorusses n'ont affronté que des équipes nettement inférieures sur le papier à la Suisse. Pas sûr, donc, que Kondratjev n'ose aligner que trois défenseurs. On ne serait pas surpris de le voir opter pour une défense à quatre, comme il l'a fait contre l'Inde en amical en mars 2022 (victoire 3-0). On devrait logiquement voir les footballeurs de l'Est former un bloc défensif bas et subir le jeu de possession suisse.
Elles sont lointaines, mais elles conforteront la Nati dans l'idée qu'elle n'affrontera pas un crack samedi soir. La dernière fois que les deux sélections se sont affrontées, c'était en juin 2017 à Neuchâtel, à l'occasion d'un match amical. La Suisse l'avait emporté 1-0 grâce à un but de Xherdan Shaqiri – qui sera absent samedi pour cause de blessure – dès la 9e minute.
Avant le rendez-vous neuchâtelois, les précédents face-à-face ont eu lieu en 1999, dans le cadre des qualifications pour l'Euro 2000. Les Helvètes s'étaient à chaque fois imposés: 1-0 à Minsk et 2-0 à Lausanne.
La Nati a donc toujours gagné face à la Biélorussie et n'a jamais encaissé de but. Pourvu que la série se poursuive samedi!🤞