Henrik Kristofferson revient de loin, de très loin, et le voyage n'en est que plus beau. Seizième au terme du premier tracé, le Norvégien a fait preuve de caractère (que l'on dit parfois mauvais) pour devenir champion du monde de slalom devant le Grec AJ Ginnis et l'Italien Alex Vinatzer.
La seconde manche fut une lutte acharnée entre 18 (!) coureurs situés dans la même seconde. Dernier à s'élancer, Manuel Feller a perdu toute son avance en accrochant une porte. Opéré de l'appendicite il y a deux semaines, Lucas Braathen semblait voler vers le titre, à tout le moins vers le podium, avant de commettre une grosse faute.
C'est bien Kristoffersen qui, dans l'ensemble, a le mieux maîtrisé la piste exigeante de Courchevel. Comme il n'était qu'à 0''91 de Manuel Feller, l'homme aux trente victoires en Coupe du monde savait qu'une remontada était possible. Mais encore fallait-il s'extraire de la densité, comme on dit dans le football.
Kristoffersen décroche sa troisième médaille mondiale, son deuxième titre après le géant en 2019. «En slalom, j'ai remporté 23 courses de Coupe du monde, je suis monté sur le podium environ 50 fois, et maintenant j'ai enfin l'or dans un événement majeur», calcule-t-il lui-même.
Ce slalom ne s'est pas bien passé pour les Suisses. Dossards 1, 2 et 3 lors de la première manche, Loïc Meillard, Daniel Yule et Ramon Zenhäusern ont enchaîné les déceptions. Le premier est sorti après cinq secondes de course. Peut-être refroidi par cette mésaventure, Daniel Yule (24e) n'a pris aucun risque - d'autres diront «pas assez» - avant de traverser la deuxième manche comme un fantôme. Marc Rochat a décroché une honorable 14e place.
De tous les Suisses, Ramon Zenhäusern est celui qui s'en est le mieux sorti. Mais, dernier vainqueur en Coupe du monde à Chamonix, le Haut-Valaisan n'a jamais trouvé le bon rythme sur un tracé compliqué, notamment dans un premier mur vertigineux. Même sur les parties planes où il a l'habitude d'exceller, Zenhäusern a perdu du temps pour finir 9e à 0''69.