C'est l'un des temps forts de la saison de ski. Les lecteurs de watson sont d'ailleurs chaque année autant intéressés par la descente de Wengen que par celle de Kitzbühel. De nombreux amateurs de ski seront donc à nouveau confortablement installés devant leur écran de télévision, lorsque le long week-end bernois débutera ce jeudi par une descente raccourcie.
Malgré un programme souvent chargé, la descente traditionnelle du Lauberhorn - celle du samedi sur le tracé habituel - reste le point culminant des épreuves de Wengen. 30 000 spectateurs se rendent sur place et des centaines de milliers de fans vibrent à distance grâce à la retransmission de la télévision suisse.
L'année dernière, pour la dernière de Beat Feuz dans les Alpes bernoises, ils étaient 870 000 à avoir suivi la course en direct ou en différé sur l'antenne de la SRF. Une audience qui se place au 62e rang des programmes les plus regardés de la chaîne publique alémanique depuis 2013 - comme le montre un classement établi par la TV suisse en juin dernier.
C'est en 2015 que la classique a attiré le plus de téléspectateurs: 988 000 Alémaniques ont alors regardé l'Autrichien Hannes Reichelt empêcher le doublé suisse de Beat Feuz et Patrick Küng. Les courses de 2018 et 2020 ont également franchi la barre des 900 000 téléspectateurs et figurent dans le top 50 des programmes les plus regardés de la SRF sur la période étudiée.
La descente disputée dans l'Oberland bernois constitue le plus grand événement télévisé organisé chaque année en Suisse - elle éclipse aussi toutes les autres courses de Coupe du monde à travers le globe. Les neuf épreuves les plus regardées en Suisse alémanique sont toutes celles de Wengen, devant Kitzbühel. Entre 2020 et 2022, la descente du Hahnenkamm a enregistré une moyenne d'environ 725 000 téléspectateurs sur la SRF. La victoire de Marco Odermatt en géant à Adelboden samedi dernier a quant à elle été suivie par 660 000 passionnés.
Seules les descentes des Championnats du monde peuvent rivaliser avec la force d'attraction du Lauberhorn. En 2017, le triomphe de Beat Feuz à St-Moritz avait été suivi par 1'076 million de personnes sur la SRF, soit la 28e meilleure audience de la chaîne sur la période. La seule course féminine présente dans le Top 100 n'est autre que la descente des mêmes Championnats du monde, avec 945 000 téléspectateurs et une 40e place au classement.
Il apparaît clairement que la Coupe du monde de ski continue de bénéficier d'une grande popularité auprès des Suisses allemands, malgré un avenir incertain en raison du changement climatique. L'intérêt n'est pas plus grand que lorsque la Nati participe à une Coupe du monde, à un Euro ou à un match de qualification décisif. En outre, les finales des grands tournois de football (ainsi que les deux finales des Mondiaux de hockey sur glace impliquant la Suisse en 2013 et 2018) font mieux que les descentes du Lauberhorn.
En dehors du sport, les seuls programmes dépassant Wengen outre-Sarine sont le film Gotthard (aussi bien la première que la deuxième partie), certaines éditions du «Tagesschau» et des bulletins météo, ainsi qu'une émission spéciale sur le coronavirus.
L'engouement pour les courses de ski était encore plus grand dans les années 1980, particulièrement glorieuses du point de vue helvétique. La descente des Championnats du monde de Bormio en 1985, lorsque Pirmin Zurbriggen décrochait l'or, est même le troisième programme le plus populaire de l'histoire de la SRF, avec 1'749 million de téléspectateurs selon Blick.
Lors de la descente du Lauberhorn la même année, plus de 1,62 million de Suisses allemands avaient également suivi la course. Interrogée, la SRF précise toutefois qu'avant 2013, les mesures étaient effectuées avec une autre méthodologie et que les données ne sont donc pas comparables. Ainsi, pour les courses à venir ce week-end, le chiffre de 988 000 téléspectateurs datant de 2015 sert toujours de référence.
Le record tombera-t-il samedi? Les chances sont en tout cas réunies. Cela faisait même longtemps que les conditions n'avaient pas été aussi bonnes pour établir une nouvelle marque. La météo sera excellente, elle garantit déjà une belle course, dans un décor majestueux. Et puis, tout le monde souhaitera suivre le prodige Marco Odermatt, capable de décrocher à la maison sa première victoire en descente, du moins en Coupe du monde.
Adaptation en français: Romuald Cachod.