A l'heure de la toute-puissance du marketing dans les sports très médiatisés comme le tennis, peu de choses sont laissées au hasard dans la communication non verbale des athlètes. On en a encore eu la preuve dimanche en finale de l'Open d'Australie.
Alors qu'il vient de battre Daniil Medvedev en cinq manches au bout du suspense, Jannik Sinner (22 ans) s'en va enlacer ses proches dans leur box puis retourne sur son banc. Assis, il passe 45 secondes à changer de chaussures, juste avant d'aller recevoir le trophée.
Ce changement de pompes avant ce moment hautement symbolique et dont les nombreuses images font le tour de la planète n'a rien d'anodin: il s'agit de mettre en valeur l'équipementier – Nike – et ses produits récents (comprendre: achetables par les consommateurs). Or, il se trouve que les chaussures que Sinner utilise pendant ses matchs, un vieux modèle, ne sont plus fabriquées. Il fallait donc les troquer contre une paire actuellement disponible sur le marché, comme le souligne le Daily Mail:
Cette scène rappelle aussi l'importance des chaussures dans le tennis, un sport où le jeu de jambes et les appuis sont déterminants. Leur confort est donc crucial, au même titre que celui d'une raquette ou d'un cordage. Comme Jannik Sinner, plusieurs joueurs et joueuses préfèrent ainsi rester à des modèles plus anciens, qui leur conviennent mieux, plutôt que d'opter pour les nouvelles collections de leurs équipementiers.
Le Daily Mail précise que le vainqueur de l'Open d'Australie 2024 est «certainement le dernier tennisman professionnel à utiliser des Nike Court Air Zoom Zero» et rappelle qu'il a de très bonnes raisons de choisir avec soin son modèle, lui qui a subi plusieurs blessures au pied. Notamment une entorse à la cheville à Sofia en 2022 et une ampoule à Miami la même année, contraignant à chaque fois l'Italien à l'abandon.
A Melbourne, Jannik Sinner a donc trouvé chaussure à son pied, s'imposant comme le futur dominateur du tennis mondial.