La consommation d'électricité de l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire (Cern) est gigantesque. Les huit accélérateurs de particules et autres installations consomment 1,3 TW (térawatt-heure) par an. La même énergie pourrait alimenter 290 000 ménages de quatre personnes (qui consomment 4500 TW par année), soit plus d'un million de personnes au total. Le canton de Genève par exemple a besoin d'un peu moins du double d'électricité (2,7 TW), tandis que l'ensemble de la Suisse a consommé 58,1 TW en 2021.
L'accélérateur de particules, qui se trouve à la fois sur le sol suisse et français, consomme donc un peu plus de 2% de l'électricité totale consommée en Suisse. L'idée de mettre à l'arrêt cette machine se concrétise de plus en plus.
Comme nous l'a confirmé la porte-parole du Cern, Anais Rassat, les responsables du Cern préparent un plan de mesures pour économiser l'électricité en cas d'urgence. Ce plan comprend entre autres l'arrêt de certains accélérateurs de particules. Le plus grand et le plus important d'entre eux, le Large Hadron Collider, pourrait également être concerné.
Mais le Cern ne peut toutefois pas décider de tels plans de manière autonome.
Le budget du Cern est supporté par 23 pays, dont la Suisse. L'Allemagne, la Grande-Bretagne, la France et l'Italie sont, dans l'ordre, les principaux bailleurs de fonds. En 2021, les frais de fonctionnement s'élevaient à 1,366 milliard de francs.
Il n'est toutefois pas certain que les ménages suisses puissent profiter d'un éventuel arrêt du Cern. En effet, contrairement aux contrats d'autres gros consommateurs, celui du Cern ne contient pas de clause d'étranglement. De telles clauses obligent ainsi les consommateurs d'électricité à réduire leur consommation en cas d'urgence, aux heures de pointe ou sur ordre. Les mesures d'économie du Cern seraient donc entièrement volontaires.