La nouvelle aurait pu engendrer un énorme souffle d'espoir: le Centre hospitalier universitaire vaudois (Chuv), à Lausanne, vient de mettre au point un test sérologique fiable.
Par une simple prise de sang, ce test permet de déterminer si une personne est protégée contre les divers variants du Covid et «de mesurer la persistance de cette protection au cours du temps», apprenait-on ce 30 juillet dans le 24 heures. On est protégé contre le virus et ses différentes formes si l’on a développé assez d’anticorps. Soit en ayant attrapé la maladie, soit en étant vacciné.
Les deux spécialistes à avoir donné des explications sur ce test au journal vaudois, Didier Trono, responsable du Laboratoire de virologie et de génétique de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), et Giuseppe Pantaleo, chef du Service d’immunologie et allergie du Chuv, sont clairs et précis. J'ajouterais même, convaincants. Il ressort que ce test serait particulièrement utile pour vérifier l'immunité des personnes à risque qui se sont fait vacciner et pour évaluer la nécessité, ou non, de faire des rappels.
Pourquoi? Parce que le vaccin, rappelons-le, n'est pas efficace à 100% et qu'il est possible de transmettre le virus tout en étant vacciné. Cela rassurerait les personnes en question et permettrait – autorisons-nous une cuillerée d'optimisme – d'envisager des assouplissements, au moins ciblés.
Alors, ce test, c'est la meilleure chose qu'on pourrait imaginer, non? Complémentaire au vaccin, il offre un diagnostic plus large que la simple attestation d'avoir (eu) le Covid. Ce sont les anticorps qui sont pertinents et non plus seulement des faits empiriques tels qu’être vacciné ou non, testé positif ou non, comme l'explique dans l’article Didier Trono, par ailleurs membre de la task force Covid de la Confédération.
Mais quel n'est pas son regret par rapport au refus de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) de financer ce test:
Vous comprenez quelque chose, vous, à cette idée que «dans le doute il faut aller se faire vacciner»? Nous parlons ici de la possibilité de savoir précisément si l'on est protégé contre le virus et donc non susceptible de le transmettre. Bref, de savoir si l’on est immun. Or, quel est le but du vaccin? Atteindre l’immunité collective.
Perso, je n’y comprends rien. Je suis peut-être idiot, mais je refuse de me faire avoir sur ce coup-là. Cette idée ne veut absolument rien dire, point. Pas plus que cette déclaration officielle de l'OFSP au 24 heures:
Ces tests sérologiques ne donneraient «que» ces indications? On se moque ici de la logique et donc, par le même coup, de nous. L’OFSP nous fait voyager en Absurdie sans même tenter de camoufler le malaise dans lequel il se retrouve. Cela se voit que la question dérange, qu'elle ne tombe pas au bon moment. Or, la moindre des choses aurait été d’anticiper ce dossier.
Ce n’est pas avec les non-réponses de l’administration, pour qui, manifestement, il s’agit surtout de vider les stocks de vaccin, que les gens feront confiance à Berne. Certes, un dossier préparé par les deux scientifiques qui portent ce test sanguin sera examiné prochainement par l’office fédéral. Mais sans maîtrise en amont de la communication avec le public, les belles perspectives du test sérologique, complémentaire aux moyens actuels de lutte contre le virus, pourront-elles se concrétiser?