Ces concerts tests qui ne testent rien
Le 29 mai dernier, en France, 5000 personnes se sont réunies le temps d’un concert test pour applaudir Indochine, leurs fausses notes, leur faux rock, leurs faux cheveux, leurs fossiles, à côté de congénères en sueur dans la chaleur étouffante d’une salle et d’un masque. Le but, annoncé par le premier ministre Jean Castex? «Tester les protocoles sanitaires».
En Suisse, on a l’habitude de faire la même chose que nos voisins, mais plus tard et en moins hard. Ce 24 juin, 500 personnes iront donc danser dans une salle à Berne où se produira le groupe de pop suisse-allemand Patent Ochsner, comme les trois derniers soirs, avec à chaque fois 500 personnes. A la base, ces concerts auraient dû se dérouler sans masque imposé. Le fameux «faire la même chose que nos voisins, mais en moins hard» de la règle que je viens d’énoncer.
Sauf qu’une fois inscrites, les deux journalistes de watson qui se sont rendues à cette soirée ont été informées en amont que le port du masque serait finalement obligatoire. Devant un tel retournement de situation, elles ont voulu vérifier l’information – ouh yeah, la base du métyeah – et sont tombées sur une magnifique dissertation de type administratif, en français fédéral – à peine moins exotique que les paroles en dialecte bernois de Patent Ochsner:
Si vous n’avez rien compris à la réponse, c’est normal.
Prenez juste cette phrase👇
Et comparez-la à celle-ci tirée du même mail reçu par mes collègues👇
Mais il y a plus piquant encore: les personnes qui ne sont pas vaccinées doivent se faire tester négatif avant d’aller au concert. Du coup, à quoi sert ce concert test? A contrôler s’il y aura un cluster avec 500 testés négatif et/ou vaccinés? C’est soit absurde, soit terrifiant. Il doit bien y avoir un motif un peu rock et un peu caché, style «coton-tige et poudre blanche dans la narine, même combat». Or tout le monde a accueilli la nouvelle comme si de rien n’était:
Résumons: nous avons affaire à un concert test qui ne teste rien du tout, si ce n'est notre envie, notre besoin grégaire de nous entasser dans un endroit qui pue pour écouter de la mauvaise musique avec de la bière tiédasse. Et avec ce fait absurdissime: ce jeudi, 500 personnes peuvent se faire un concert, mais masquées et ce samedi, 37 630 personnes pourront se déhancher… sans masque.