
Cette foule tournée vers la Mecque scène du club bernois Bierhübeli a pu participer cette semaine au premier concert-test de Suisse, debout et sans masque avec masque.
Absurdie
Ce jeudi 24 juin, le dernier concert test Covid aura lieu à Berne – mais pour tester quoi, ça, on ne saura jamais vraiment. Voici le premier épisode de la chronique «Absurdie» qui relate les surprises d’un jeune boomer dans la vie contemporaine.
24.06.2021, 12:0107.07.2021, 09:43

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Le 29 mai dernier, en France, 5000 personnes se sont réunies le temps d’un concert test pour applaudir Indochine, leurs fausses notes, leur faux rock, leurs faux cheveux, leurs fossiles, à côté de congénères en sueur dans la chaleur étouffante d’une salle et d’un masque. Le but, annoncé par le premier ministre Jean Castex? «Tester les protocoles sanitaires».
En Suisse, on a l’habitude de faire la même chose que nos voisins, mais plus tard et en moins hard. Ce 24 juin, 500 personnes iront donc danser dans une salle à Berne où se produira le groupe de pop suisse-allemand Patent Ochsner, comme les trois derniers soirs, avec à chaque fois 500 personnes. A la base, ces concerts auraient dû se dérouler sans masque imposé. Le fameux «faire la même chose que nos voisins, mais en moins hard» de la règle que je viens d’énoncer.
Sauf qu’une fois inscrites, les deux journalistes de watson qui se sont rendues à cette soirée ont été informées en amont que le port du masque serait finalement obligatoire. Devant un tel retournement de situation, elles ont voulu vérifier l’information – ouh yeah, la base du métyeah – et sont tombées sur une magnifique dissertation de type administratif, en français fédéral – à peine moins exotique que les paroles en dialecte bernois de Patent Ochsner:
A l’origine, le canton avait prévu d’organiser les événements pilotes sans l’obligation de porter un masque. Sans l’obligation de porter un masque, nous aurions pu acquérir des connaissances supplémentaires auprès des pilotes. Les événements pilotes fourniront donc principalement des informations sur la manière dont il sera possible d’organiser des événements plus importants en termes d’organisation et de logistique. Cependant, nous avons également remarqué que ces événements pilotes sont presque devenus obsolètes en raison des mesures d’ouverture annoncées par le gouvernement fédéral. Je ne fais pas référence aux événements, mais aux conditions cadres. Le dynamisme de l’ensemble du système est très élevé.
Si vous n’avez rien compris à la réponse, c’est normal.
Prenez juste cette phrase👇
«Les événements pilotes fourniront donc principalement des informations sur la manière dont il sera possible d’organiser des événements plus importants en termes d’organisation et de logistique»
Et comparez-la à celle-ci tirée du même mail reçu par mes collègues👇
«Le canton souhaite ainsi acquérir une expérience qui va au-delà des tâches purement planificatrices et logistiques»
Mais il y a plus piquant encore: les personnes qui ne sont pas vaccinées doivent se faire tester négatif avant d’aller au concert. Du coup, à quoi sert ce concert test? A contrôler s’il y aura un cluster avec 500 testés négatif et/ou vaccinés? C’est soit absurde, soit terrifiant. Il doit bien y avoir un motif un peu rock et un peu caché, style «coton-tige et poudre blanche dans la narine, même combat». Or tout le monde a accueilli la nouvelle comme si de rien n’était:
Kevin
Ça fera du bien de revoir du monde. 🤩
Mandarine
Ce sera beau ce mélange des générations! 👩👩👦👦
Léopoldine
Quelle saloperie quand même ce Covid 🤮🤮🤮
Cerise
Oui oui, non, c’est clair, mais la vie reprend.😍🙌
Léon
Ouais, je me réjouis comme un 👶.
Bernard
Non mais sérieux...
Résumons: nous avons affaire à un concert test qui ne teste rien du tout, si ce n'est notre envie, notre besoin grégaire de nous entasser dans un endroit qui pue pour écouter de la mauvaise musique avec de la bière tiédasse. Et avec ce fait absurdissime: ce jeudi, 500 personnes peuvent se faire un concert, mais masquées et ce samedi, 37 630 personnes pourront se déhancher… sans masque.
La commune haut-valaisanne de Grengiols a accepté dimanche un projet de parc photovoltaïque alpin. Il comporte 230 000 modules solaires.
Grengiols-Solar vise à installer, d'ici 2030, quelque 230 000 modules solaires à environ 2500 mètres d'altitude. De quoi produire 150 gigawattheures d'électricité par an –, dont environ 43% en hiver –, sur deux périmètres d'une superficie totale de 0,8 kilomètre carré. Cette électricité permettra d'alimenter 40 000 ménages.