Jeudi 23 février, le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius et le ministre de l'Economie Robert Habeck ont écrit à la conseillère fédérale Viola Amherd. L'objet de la missive? Lui demander de revendre les chars Leopard 2 de l'armée suisse au fabricant Rheinmetall.
C'est ce qu'a indiqué un porte-parole du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) à l'agence de presse Keystone-ATS, confirmant ainsi les informations du journal alémanique Blick. Selon les données du DDPS, l'armée suisse dispose de 134 chars 87 Leopard WE.
Il ne s'agirait pas d'une manœuvre pour envoyer des armements suisses à l'Ukraine. Un transfert des chars de combat à Kiev n'est pas envisagé, a encore indiqué le porte-parole. Les chars helvétiques devraient remplacer les tanks que l'Allemagne et d'autres pays de l'Union européenne (UE) ont décidé de livrer à l'Ukraine. En effet, selon le blog spécialisé Oryx, Berlin va envoyer une vingtaine de Leopard 2 à Kiev. Des dizaines d'autres engins similaires ont également été promis par la Pologne, la Norvège, l'Espagne et le Portugal.
En achetant les Leopards suisses, Berlin compte également améliorer son approvisionnement en pièces de rechange. Dans tous les cas, la destination finale des Leopard suisses serait donc l'Allemagne ou ses partenaires au sein de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (Otan).
Reste à savoir si une telle vente est faisable, malgré les garanties allemandes. Du point de vue de l'armée suisse, il est possible, selon des études préliminaires, de renoncer à un nombre limité de chars de combat. La condition pour cela est que le Parlement les mette hors service, peut-on lire dans la prise de position.
Dans une réponse datée du 1er mars, la ministre de la Défense Viola Amherd a fait savoir à l'Allemagne qu'il n'y avait pas de décision du Parlement concernant une mise hors service formelle. Des discussions à ce sujet sont actuellement en cours au Parlement. Elle ne peut pas préjuger d'une éventuelle décision du législatif.
Le Conseil fédéral entend prendre position sur ce sujet lors de l'heure des questions des Chambres fédérales lundi. (ats/asi)