
Au centre, Christian Althaus, épidémiologiste à l'Institut de médecine sociale et préventive (ISPM) de l'Université de Berne et expert de la crise du Covid-19, s'exprime lors d'une réunion d'experts du système de santé suisse.Image: KEYSTONE
Dans un entretien avec la NZZ, l'épidémiologiste et ancien membre de la task force Christian Althaus donne son avis sur les mesures à prendre face à la récente augmentation des cas.
18.11.2021, 05:1518.11.2021, 10:56
Une extension du port du masque sanitaire à l'intérieur des bâtiments ou un retour au télétravail sont des mesures appropriées face à la forte hausse des cas de Covid-19, juge l'épidémiologiste Christian Althaus. Des restrictions plus importantes sont par contre plus difficiles à appliquer.
«Il ne faut pas que les personnes non vaccinées prennent la société en otage»
Christian AlthausNeue Zuercher Zeitung
Si les libertés des personnes vaccinées et guéries sont à nouveau fortement restreintes, la question de savoir comment cela peut être justifié se pose, remarque Althaus, professeur à l'université de Berne, dans un entretien diffusé jeudi par la Neue Zuercher Zeitung.
«Eviter un nouveau confinement»
L'expert écarte cependant l'imposition de restrictions qu'aux seuls non vaccinés. «Les conséquences épidémiologiques sont difficiles à évaluer», ajoute-t-il. Il craint en outre que les non vaccinés se retrouvent alors dans d'autres lieux, accélérant du même coup la propagation du coronavirus.
Pour éviter un nouveau confinement, il plaide pour:
- Le maintien du certificat Covid octroyé aux personnes vaccinées, guéries ou testées;
- Tout en intensifiant à nouveau le dépistage et en revenant à la gratuité des tests.
Un Noël «critique»
L'hiver s'annonce difficile en raison du faible taux de vaccination en Suisse, estime encore Christian Althaus:
«Plus d'un million de personnes peuvent encore être contaminées, avec le risque d'une maladie grave. Nous ne sommes pas encore sortis de la zone de danger. Au vu de la situation actuelle, nous pourrions à nouveau nous retrouver dans une situation critique d'ici à Noël. Une large immunité pourra probablement être atteinte au printemps prochain, poursuit l'épidémiologiste. Nous pourrons alors renoncer aux restrictions les plus fortes».
Dès que l'immunisation de la population sera terminée, le SARS-CoV-2 pourrait cependant continuer à peser sur les hôpitaux, note-t-il. «Je peux m'imaginer qu'à l'avenir, nous aurons toujours entre 50 et 200 patients dans les services de soins intensifs à cause du Covid-19». Si ce nombre de cas peut être géré par les hôpitaux, ils devront toutefois s'adapter à la nouvelle réalité, selon lui. (ats/jch)
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