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En Suisse on discute du tri entre vaccinés et non-vaccinés à l'hôpital

Cet hiver également, il existe un risque de surcharge du système de santé en raison du nombre croissant d'infections.
Cet hiver également, il existe un risque de surcharge du système de santé en raison du nombre croissant d'infections.keystone

En Suisse on discute du tri entre vaccinés et non-vaccinés à l'hôpital

Le rappel du vaccin anti-Covid pour les moins de 65 ans arrive fin novembre. Parallèlement, les responsables en charge de la Santé formulent de nouvelles exigences pour l'hiver qui se profile.
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19.11.2021, 05:5219.11.2021, 06:27
Nina Fargahi / ch media
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A l'origine, le Conseil fédéral devait discuter, à la mi-novembre, de la suppression de l'extension du certificat Covid à certains lieux fermés. Nous en sommes actuellement très loin. En effet, le nombre de cas et d'hospitalisations est à nouveau en hausse, la semaine de vaccination n'a pas été un succès et l'hiver ne fait que commencer. Dans de nombreux pays européens, les mesures ont dû être renforcées:

  • En Autriche, les personnes non vaccinées doivent à nouveau se confiner. Jeudi, deux régions ont instauré un confinement général.
  • En Allemagne, les gens ni vaccinés ni guéris ne peuvent pas accéder à des lieux publics dès que le seuil d'hospitalisation dépasse trois malades pour 100 000 habitants. C'est déjà le cas dans douze des seize Länder.

Des directives anticipées pour les personnes non vaccinées?

En Suisse, la situation épidémiologique inquiète de nombreux politiciens. C'est le cas de Ruth Humbel, présidente de la Commission de sécurité sociale et de la santé publique du Conseil national (CSSS). Celle-ci est favorable à un triage médical si la situation devait à nouveau s'aggraver dans les services de soins intensifs: un triage entre les personnes vaccinées et non vaccinées.

«Il n'est pas acceptable que des opérations cardiaques de patients vaccinés soient reportées parce que des personnes non vaccinées sont gravement atteintes du coronavirus et occupent les lits des soins intensifs.»
Ruth Humbel, politicienne du Centre

Selon elle, ce n'est pas non plus juste pour le personnel de santé. «Nous devons avoir cette discussion, même si elle est désagréable; c'est une question politique». Chacun devrait réfléchir aux conséquences de la non-vaccination.

Ruth Humbel.
Ruth Humbel.image: keystone

La présidente du CSSS envisage différentes solutions. Par exemple, les personnes non vaccinées pourraient porter sur elles des directives anticipées attestant qu'elles renoncent à un traitement aux soins intensifs en cas d’infection grave au coronavirus.

«Beaucoup de personnes non vaccinées pensent que cela ne les touchera pas gravement, et que même si c'était le cas, elles pourraient compter sur la prise en charge médicale à l'hôpital», explique Ruth Humbel.

«Ce n'est pas faire preuve de responsabilité individuelle, mais d’égoïsme»

Que disent les autres politiciens?

D'autres élus partagent cet avis. La cheffe du département de la Santé zurichoise, Natalie Rickli (UDC), a elle aussi proposé l'été dernier que les personnes opposées à la vaccination remplissent des directives anticipées et confirment qu'elles ne veulent pas de traitement hospitalier ou intensif en cas d'infection.

Pour le conseiller national valaisan Philippe Nantermod (PLR), «il est clair que les personnes non vaccinées ne doivent pas avoir la priorité sur les autres cas urgents». Il rappelle toutefois que c'est aux cantons et aux hôpitaux de décider.

La conseillère nationale Verena Herzog (UDC) déclare quant à elle:

«On ne peut accepter que des personnes vaccinées, qui ont assumé leur responsabilité vis-à-vis de la société, meurent en raison d'hospitalisation de personnes non vaccinées.»

Même si l'on espère qu'il ne sera pas nécessaire d'en arriver là, il est important que les critères d’un éventuel triage, extrêmement difficiles, soient définis au préalable, surtout pour les médecins.

En cas de saturations, les hôpitaux devraient-ils effectuer un tri entre les personnes vaccinées et non vaccinées?

Les hospitalisations à nouveau en hausse

Quoi qu'il en soit, la question de la gestion des personnes hospitalisées est à nouveau d’actualité. Comme Virginie Masserey de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) a récemment annoncé aux médias, le nombre d'hospitalisations double toutes les trois semaines.

La Commission fédérale pour les vaccinations (CFV) va également de l'avant. La piqûre de rappel pour toutes les personnes de moins de 65 ans devrait suivre fin novembre, a déclaré son président Christoph Berger en début de semaine. En effet, la protection vaccinale diminue aussi chez les moins de 65 ans. Les cas restent toutefois légers, contrairement à ceux des personnes plus âgées. Ces dernières ont donc la priorité.

Traduit de l'allemand par Tanja Maeder

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