A l'origine, le Conseil fédéral devait discuter, à la mi-novembre, de la suppression de l'extension du certificat Covid à certains lieux fermés. Nous en sommes actuellement très loin. En effet, le nombre de cas et d'hospitalisations est à nouveau en hausse, la semaine de vaccination n'a pas été un succès et l'hiver ne fait que commencer. Dans de nombreux pays européens, les mesures ont dû être renforcées:
En Suisse, la situation épidémiologique inquiète de nombreux politiciens. C'est le cas de Ruth Humbel, présidente de la Commission de sécurité sociale et de la santé publique du Conseil national (CSSS). Celle-ci est favorable à un triage médical si la situation devait à nouveau s'aggraver dans les services de soins intensifs: un triage entre les personnes vaccinées et non vaccinées.
Selon elle, ce n'est pas non plus juste pour le personnel de santé. «Nous devons avoir cette discussion, même si elle est désagréable; c'est une question politique». Chacun devrait réfléchir aux conséquences de la non-vaccination.
La présidente du CSSS envisage différentes solutions. Par exemple, les personnes non vaccinées pourraient porter sur elles des directives anticipées attestant qu'elles renoncent à un traitement aux soins intensifs en cas d’infection grave au coronavirus.
«Beaucoup de personnes non vaccinées pensent que cela ne les touchera pas gravement, et que même si c'était le cas, elles pourraient compter sur la prise en charge médicale à l'hôpital», explique Ruth Humbel.
D'autres élus partagent cet avis. La cheffe du département de la Santé zurichoise, Natalie Rickli (UDC), a elle aussi proposé l'été dernier que les personnes opposées à la vaccination remplissent des directives anticipées et confirment qu'elles ne veulent pas de traitement hospitalier ou intensif en cas d'infection.
Pour le conseiller national valaisan Philippe Nantermod (PLR), «il est clair que les personnes non vaccinées ne doivent pas avoir la priorité sur les autres cas urgents». Il rappelle toutefois que c'est aux cantons et aux hôpitaux de décider.
La conseillère nationale Verena Herzog (UDC) déclare quant à elle:
Même si l'on espère qu'il ne sera pas nécessaire d'en arriver là, il est important que les critères d’un éventuel triage, extrêmement difficiles, soient définis au préalable, surtout pour les médecins.
Quoi qu'il en soit, la question de la gestion des personnes hospitalisées est à nouveau d’actualité. Comme Virginie Masserey de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) a récemment annoncé aux médias, le nombre d'hospitalisations double toutes les trois semaines.
La Commission fédérale pour les vaccinations (CFV) va également de l'avant. La piqûre de rappel pour toutes les personnes de moins de 65 ans devrait suivre fin novembre, a déclaré son président Christoph Berger en début de semaine. En effet, la protection vaccinale diminue aussi chez les moins de 65 ans. Les cas restent toutefois légers, contrairement à ceux des personnes plus âgées. Ces dernières ont donc la priorité.
Traduit de l'allemand par Tanja Maeder