Fin du masque: comment le Conseil fédéral va-t-il gérer le Covid désormais?
Deux des mesures encore en vigueur en Suisse pour lutter contre le Covid-19 tomberont ce vendredi: le port du masque obligatoire partout et l'obligation d'isolement pour les personnes infectées. Toutefois, la pandémie n'est pas finie et le Conseil fédéral a mis sur pied «une phase de transition» jusqu'en 2023.
Pourquoi le Conseil fédéral abolit-il les dernières mesures anti-Covid?
Le gouvernement, dans sa communication, fait le constat suivant:
En effet, les autorités fédérales s'étaient laissé de la marge pour apprécier les effets de la levée des mesures annoncée le 16 février. Allaient-elles conduire à une hausse de l'occupation des lits en soins intensifs? Après plus d'un mois, la réponse est claire: non. Il est donc temps de lever les dernières mesures. En effet, selon les autorités:
Alain Berset s'est montré optimiste mercredi après-midi en conférence de presse: «Fin mars, nous avons traditionnellement des températures plus douces. Cela joue en notre faveur», a indiqué le ministre avant de constater:
Alors, le Covid est-il fini? Ce n'est pas si simple...
Clairement, non. Les autorités rappellent que l’évolution de la pandémie demeure impossible à prévoir. Le Sars-Cov-2 ne devrait pas disparaître, mais devenir endémique. Autrement dit: il fera partie de nos vies. Le gouvernement rappelle, encore une fois, qu'il craint les vagues saisonnières. Alain Berset a d'ailleurs asséné:
D'ailleurs, le gouvernement fédéral garde le contrôle sur plusieurs éléments liés à la lutte contre le Covid, a précisé Alain Berset mercredi. Cela concerne par exemple:
- L'achat de vaccins et médicaments.
- L'entrée en Suisse des voyageurs.
- L'élaboration des certificats pour ceux qui en ont besoin.
- La prise en charge du coût des tests.
La surveillance de la pandémie sera, en principe, placée au niveau national. «Nous allons notamment poursuivre le système de déclaration obligatoire», a précisé Patrick Mathys, de l'Office fédéral de la Santé publique (OFSP). En effet, le coronavirus n'a pas disparu et Alain Berset a particulièrement rappelé, mercredi, l'importance de garder les bons réflexes, malgré la levée des mesures anti-Covid:
Dans ce contexte, il serait irresponsable de se mélanger aux autres si l'on a des symptômes. Patrick Mathys de l'OFSP se montre clair (et un peu fataliste):
Alain Berset appelle, de son côté, les entreprises à faire également preuve de flexibilité et de compréhension avec les malades:
Le Conseil fédéral prévoit un plan de bataille anti-Covid jusqu'en 2023
Alain Berset est clair
Mais à quoi? «La Confédération et les cantons prévoient une phase de transition jusqu’au printemps 2023», indique le gouvernement. En clair, elle consistera au maintien des structures dont confédération et cantons auraient besoin pour réagir rapidement à une nouvelle flambée, dans le détail:
- Le dépistage.
- La vaccination.
- Le traçage des contacts.
- La surveillance et l’obligation de déclaration des hôpitaux.
Le ministre de la Santé, Alain Berset a, d'ailleurs, précisé à ce sujet:
Qu'est-ce qu'il va changer pratiquement dès le 1ᵉʳ avril alors?
D'abord (et on l'a déjà dit), les deux dernières mesures imposées au niveau fédéral vont tomber:
- La suppression de l’isolement obligatoire pour les personnes infectées, mais elles sont invitées à ne pas multiplier les contacts. Les employeurs doivent, de leur côté, se montrer flexibles.
- L’abandon du port du masque dans les transports publics et les établissements de santé.
Concernant les établissements de santé, la tendance penchait plutôt en faveur de continuer l'obligation du port du masque, mais le gouvernement a choisi le contraire. Toutefois, libre à ces institutions de continuer d'imposer son port.
Concrètement, qu'est-ce que le retour à la «situation normale» implique? La Confédération explique:
La responsabilité de gérer au jour le jour le Covid leur incombera donc intégralement. «La Confédération a élaboré un document qui fixe les objectifs et la répartition des tâches pendant la phase de transition». Elle le soumet pour consultation aux cantons, aux partenaires sociaux et aux commissions parlementaires jusqu’au 22 avril 2022.
En quoi cela consistera? Quelques indices ont été révélés. Par exemple, en cas d'apparition d'un nouveau variant, il incombera aux cantons de gérer la situation. Alain Berset a donné une réponse limpide en conférence de presse:
Deux éléments auxquels quoi le Conseil fédéral renonce également
- Le Conseil fédéral a également décidé de ne plus payer pour les tests répétitifs effectués dans les camps et colonies de vacances et de «faciliter l’accès aux médicaments pour certaines catégories de personnes fortement immunosupprimées.»
- Le Conseil fédéral a également décidé de désactiver temporairement l’application SwissCovid. L’application pourra, toutefois, être remise en service rapidement si la situation épidémiologique l’exige. Pour ce faire, les infrastructures informatiques requises continueront d’être maintenues en arrière-plan. En revanche, les données des utilisateurs enregistrées dans les systèmes de la Confédération seront supprimées.
