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Covid en Suisse: Après la troisième dose de vaccin, une quatrième?

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Encore combien de doses de vaccin faudra-t-il pour vaincre le Covid?

La Confédération vient de lancer l'injection de la troisième dose pour les personnes âgées et à risque. Alors qu'on ne sait pas encore si tout le monde devra tendre le bras, on peut déjà s'interroger: après la troisième dose, une quatrième ou une cinquième seront-elles nécessaires?
08.11.2021, 05:4708.11.2021, 11:52
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Dès ce lundi, la Suisse commence à injecter une troisième dose de vaccin aux personnes de plus de 65 ans et/ou à risque. Le reste de la population y aura-t-elle aussi droit? Probablement, à écouter les experts contactés. Parmi eux, l'infectiologue Philippe Eggimann. Le président de la société médicale de Suisse romande s'appuie sur une étude israélienne menée sur 1,3 million de personnes de plus de 60 ans:

«On a pu observer que ceux qui ont reçu une troisième dose ont 19 fois moins de chance de faire une infection que ceux qui n'ont eu que deux doses»

Virologue à l'EPFL, Didier Trono va dans le même sens. «Il faudra voir comment l'immunité diminue, mais il est bien possible que la troisième dose soit recommandée à tout le monde». Et le spécialiste de pointer une autre inconnue: le Covid long. Si les effets persistants du virus devaient toucher fortement les vaccinés, même s'ils n'ont pas de symptômes graves au moment de leur infection, un rappel de vaccination pourrait se justifier. Il précise toutefois:

«A choisir, je préfère que ceux qui ne sont pas vaccinés aillent se faire vacciner plutôt que d'injecter une troisième dose à ceux qui en ont déjà deux»
Didier Trono

Après la troisième dose, une quatrième? Une cinquième?

«C'est fort possible qu'on ait encore besoin d'autres doses après la troisième. Soit parce que l'immunité baisse à nouveau dans quelques mois ou dans quelques années, soit parce qu'un nouveau variant apparaît et échappe au vaccin», analyse Serge de Vallière, infectiologue au Chuv et Unisanté. L'expert précise que l'apparition d'une mutation plus agressive pourrait notamment se produire dans les pays émergents où le taux de vaccination est encore faible.

«Je pense peu probable qu’on puisse induire une immunité protectrice à très long terme avec les vaccins actuellement disponibles»
Serge de Vallière, infectiologue

Le spécialiste envisage donc qu'il soit nécessaire de répéter la vaccination régulièrement, peut-être pas tous les ans, mais tous les deux ou trois ans, par exemple. Comme pour la grippe? «La différence avec le virus de la grippe, c'est qu'il revient chaque année avec des caractéristiques différentes alors que le Sars-Cov 2 est beaucoup moins flexible dans sa capacité à accumuler des mutations lui permettant d’échapper au système immunitaire», précise Didier Trono.

De son côté, le virologue se montre un peu plus optimiste concernant la nécessité d'administrer des doses de rappel régulières à la population: «Je pense qu'on s'achemine vers un scénario où la réinfection servira de booster naturel.»

Philippe Eggimann confirme que «la situation idéale, c'est vacciné et infecté». Il développe:

«Le vaccin crée des anticorps qui circulent dans le sang et dans les tissus, ce qui protège contre les formes graves de la maladie. Avec l'infection, vous avez moins d'anticorps dans le sang, en revanche vous avez des anticorps dans les muqueuses qui vont servir de première ligne de défense puisque c'est par là que le virus entre.»

Si Serge de Vallière reconnaît que l'éventualité d'un rappel par l'infection est tout à fait possible d'un point de vue théorique, il pointe tout de même une contradiction. «D'un côté, on ne veut pas trop d'hospitalisations donc on cherche à ce que le taux d'infection reste bas et de l'autre, pour que les gens se réinfectent pour booster naturellement leur immunité, il faut quand même que le virus circule de manière significative. L'équilibre risque d'être difficile à trouver.»

Nous voici donc face à deux scénarios aussi réalistes l'un que l'autre: la réinfection naturelle comme rappel ou la multiplication des doses. Aux yeux de Philippe Eggimann tout l'enjeu, dans les prochains mois, sera donc d'observer l'évolution de l'immunité des personnes vaccinées. «On est déjà prêt pour la quatrième dose, si on en a besoin, il ne faudra pas hésiter à la faire.»

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