Le Conseil fédéral s'attelle à la création d'une cellule de crise interdépartementale pour gérer la pénurie d'énergie, a déclaré le ministre de l'Economie Guy Parmelin.
L'organe de crise devrait être activé uniquement en cas de pénurie d'énergie en Suisse.
Interrogé sur les critiques du chef des directeurs cantonaux de l'énergie Roberto Schmidt - qui accuse notamment la Confédération de passivité en matière d'électricité -, le conseiller fédéral s'est étonné de cette intervention.
«Nous avons monté avec l'industrie gazière toute une structure de crise», illustre par exemple le ministre, qui rappelle que la Suisse n'a pas de loi sur le gaz:
Le conseiller fédéral assure que le gouvernement œuvre pour éviter de devoir prendre des mesures comme des contingentements:
Par rapport à la hausse des prix de l'énergie, Guy Parmelin rappelle que le Conseil fédéral a donné mandat en mai à un groupe de travail interdépartemental d'analyser la situation. D'abord concentré sur l'aspect de l'inflation, le mandat de ce groupe a été étendu à l'électricité et à la hausse des prix. Il est chargé de proposer des mesures concrètes et d'évaluer leurs effets positifs et négatifs.
Le groupe de travail devrait se prononcer au mois d'octobre. Le Conseil fédéral prendra ses décisions sur la base de ces rapports.
Ces déclarations surviennent alors qu'il apparaît que la Confédération ne sait pas combien d'électricité et de gaz sont actuellement consommés en Suisse. Les données ne sont pas à jour.
Les opérateurs de réseaux relèvent certes les principales données de consommation au moins une fois par jour, écrit dimanche le SonntagsBlick. Mais ces données ne parviennent à la Confédération que des mois plus tard. En cause, la numérisation déficiente du système.
Le secteur de l'électricité les transmet en effet au gestionnaire du réseau électrique suisse Swissgrid au plus tôt le dixième jour ouvrable du mois suivant. Et Swissgrid les envoie ensuite à l'Office fédéral de l'énergie (Ofen) avec un nouveau délai. Ce décalage fait que l'Etat ne peut donc pas déterminer si les mesures d'économie portent leurs fruits.
La Confédération ne sait ainsi pas combien d'électricité a été consommée en juin dernier en Suisse. Il ne dispose de données fiables que jusqu'en mai. Or ce n'est que sur la base de chiffres actuels que l'on peut décider si les efforts d'économie sont suffisants ou si des restrictions, des interdictions ou, dans le pire des cas, des contingentements sont nécessaires. La situation est encore pire pour la consommation de gaz. La Confédération ne reçoit là les données correspondantes qu'une fois par an.
Le SonntagsBlick pointe notamment un retard technique pour expliquer cette situation. Ainsi, de nombreuses entreprises locales d'approvisionnement énergétique ne sont pas en mesure de transmettre leurs données de façon automatisée. La Confédération devrait y remédier d'ici à la fin de l'année. (ats/jch)