La 21e édition du Neuchâtel international fantastic film festival (Nifff) s'est terminée samedi, dépassant pour la première fois la barre symbolique des 50 000 festivaliers. Le prix Narcisse H.R. Giger, doté de 10 000 francs, a été remis au film Nos cérémonies.
Joyce Carol Oates a présidé le jury international où quatorze films étaient en compétition internationale. La multifinaliste au prix Pulitzer a donné une masterclass très courue lors du festival. «Ici au Nifff, chacun des films utilise des éléments du fantastique pour éclairer le monde réel», a-t-elle notamment lancé devant une salle conquise.
Le prix «Imaging the future», doté de 5000 francs et récompensant la meilleure «production design», a été décerné au drame onirique Blaze, de l'Australienne Del Kathryn Barton.
Cette 21e édition était la première de Pierre-Yves Walder, nouveau directeur général et artistique. Le festival a proposé cette année une nouvelle thématique, nommée Stream Queer, avec une vingtaine de titres dédiés aux représentations des communautés LGBTQIA+ dans le cinéma fantastique. Ce type de films a joui d'une solide fréquentation par un public pluriel, selon le communiqué.
Outre Joyce Carol Oates, de nombreuses personnalités sont venues à Neuchâtel. La réalisatrice chilienne Francisca Alegría y a présenté sa fable écologiste et mélancolique The cow who sang a song into the future et l'Américain Addison Heimann son récit psychotique Hypochondriac.
Ce fut le cas du film français L'année du requin qui a été dévoilé pour la première fois en public lundi en présence des réalisateurs Ludovic et Zoran Boukherma.
Le Nifff a la particularité de séduire de nombreux jeunes, puisque les deux tiers des spectateurs ont moins de 35 ans. Le nouvel espace, nommé la Villa, qui a proposé des explorations numériques et interactives avec des jeux vidéo 100% suisses, leur était particulièrement dédié. Les festivaliers ont pu aussi y créer leur bébé virtuel et jouer à un flipper de l'avenir.
Avec une météo favorable, le nouvel open air de plus de 500 places a séduit. Le public a pu découvrir ou revoir sous les étoiles des chefs-d’œuvre classiques restaurés, comme E.T l'extraterrestre de Steven Spielberg ou Psychose d'Alfred Hitchcock.
A cause de la pandémie, le Nifff avait vécu une édition exclusivement en ligne en 2020 et un mélange hybride entre salles et streaming en 2021. Quelque 34 921 festivaliers avaient été dénombrés l'an dernier. La prochaine édition se tiendra du 30 juin au 8 juillet 2023. (jug/ats)