Le 8 juillet 2019 à Zurich, sept femmes et deux hommes étaient inculpés après avoir pris part à un rassemblement assis devant l'entrée de la banque Crédit Suisse, à Paradeplatz.
Les activistes exigeaient des grandes banques qu'elles cessent «immédiatement de financer l'extraction du charbon, du pétrole et du gaz».
Pour soutenir leurs revendications, les neufs militants avaient bloqué l'accès au bâtiment de Crédit Suisse, ce afin de protester contre les activités bancaires, selon eux «nuisibles», pour le climat. Ils avaient alors également placé, devant l'entrée, des pots de plantes et des vélos cadenassés entre eux. Les policiers ont dû briser des chaînes avec un disque à trancher, puis évacuer les activistes en les portant. 64 personnes ont été interpellées.
Certains jeunes activistes ont passé deux jours en détention. Cette mesure était nécessaire pour respecter la procédure jusqu'à ce que les ordonnances pénales puissent être délivrées pour un tel nombre de personnes arrêtées, avait alors justifié le Ministère public.
Les prévenus risquent une peine pécuniaire de 90 jours-amende avec sursis (traduction: s'ils refont le même délit, les activistes devraient payer une amende, sinon c’est la prison pendant trois mois). C'est du moins ce que le Ministère réclame devant le Tribunal de district de Zurich. L'audience se déroule mercredi 12 mai 2021 dans la grande salle de la Maison du peuple, non loin du tribunal, afin que les mesures anti-pandémiques de distance sociale puissent être respectées.
A noter qu'en janvier dernier, la justice de Bâle-Ville a acquitté cinq activistes qui avaient bloqué, le même jour, avec 14 camarades et pour les mêmes raisons, l'entrée au siège administratif de l'UBS, dans la cité rhénane. La Cour avait estimé que le rassemblement avait été paisible et non menaçant. 22 militants avaient accepté la sanction par ordonnance pénale et n'ont pas comparu.
Les procès climatiques occupent aussi le Tribunal fédéral. En effet, les juges de Mon Repos doivent se pencher sur le cas des douze activistes du climat qui avaient singé une partie de tennis chez Crédit Suisse à Lausanne. Ces militants, qui ont été condamnés par la Cour d'appel du Tribunal cantonal vaudois, ont saisi la Haute Cour en novembre dernier.
Seuls deux des neuf prévenus ont accepté de dire quelques mots à la Cour. Ainsi, une horlogère romande a souligné que les actes poursuivis étaient de nature symbolique et n'avaient pas enfreint la loi. L'accusée a toutefois refusé de dire qui avait organisé l'action menée devant le siège de Crédit Suisse à Zurich.
Un autre accusé, Romand lui aussi, a soutenu que personne n'avait en réalité été empêché d'entrer dans la banque, car personne ne s'était présenté devant les entrées bloquées. Les autres activistes ont refusé toute déclaration. Ils ont renvoyé la Cour à leurs avocats qui ont réclamé le classement sans suite de la procédure.
Pour la défense en effet, les inculpations ne sont pas valides. Les prévenus ont fait recours contre l'ordonnance pénale les sanctionnant, raison pour laquelle ils comparaissent. Or, le Ministère Public a augmenté la peine pécuniaire qu'il requiert entre l'ordonnance pénale (60 jours-amende avec sursis) et le procès (90), sans que de nouveaux éléments ne le justifient. (ats/mndl)