Nemo «a rappelé à l'Europe, à la planète, que la sincérité et l'humilité mêlées au talent conduisent à ces sommets que seuls des êtres d'exception savent atteindre», commente Le Journal du Jura, basé à Bienne, la ville d'origine de l'artiste non binaire.
«La victoire de Nemo n'est pas anodine», écrit Le Temps, soulignant une forme d'audace de l'artiste dans l'affirmation de soi. «Il raconte les cheminements d'une minorité, avec franchise», peut-on lire.
«Nemo a fait voler en éclats le complexe helvétique», abondent les médias ESH, mentionnant des précédentes propositions suisses «trop polies, trop sages». «Tout en restant parfaitement fidèle à qui iel est, humble, sincère et vrai, Nemo a montré qu'on peut sortir du cadre sans le casser pour autant», précisent-ils.
Défendre une identité de genre différente n'a rien d'une sinécure, soulignent le 24 Heures et la Tribune de Genève. «A Malmö, en plus d'une chanson de qualité, The Code, Nemo a bousculé des décennies de caractères formatés», écrivent les deux titres lémaniques.
Pour le Tages-Anzeiger, le concours de l'Eurovision s'est transformé en une caisse de résonance des crises et conflits, suscitant bien des polémiques. «Mais c'est finalement la personne de coeur Nemo qui a donné le signal le plus fort et, espérons-le, le plus durable.»
Chez watson, nous vous rappelions que la controverse autour de la candidate israélienne, qui a dominé à Malmö, a peut-être aidé la Suisse. Au milieu de ce tohu-bohu, le public et les jurys ont simplement voulu voir quelque chose de bien gagner.
Pour Blick.ch, Nemo a offert la «folie Eurovision» à Malmö. Et la Neue Zürcher Zeitung, revenant sur les manifestations anti-israéliennes, rappelle que le concours musical n'a jamais été apolitique.
Pour la Weltwoche, Nemo a gagné de manière méritée. «Bien que l'événement organisé à Malmö, en Suède, ait largement fait penser à un mélange de fête costumée, de freak show et de 'stresstest' pour les oreilles, c'est la classe musicale qui s'est finalement imposée.»
A l'étranger aussi, les médias ont commenté la performance suisse. Le New York Times écrit que les protestations en amont de l'Eurovision ont finalement cédé la place au spectacle. La chanson de Nemo a été saluée par le prestigieux journal américain comme «un morceau accrocheur».
Le journal espagnol El Mundo n'a pas tari d'éloges: «Avec une Masterclass en chant et en acrobatie de cirque», Nemo a «conquis» toute l'Europe. Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, Nemo s'est surpassé.
Pour le journal italien La Repubblica, la chanson The Code était une «ode à la liberté des genres».
Dans une édition du concours chargé politiquement, «c'est finalement le seul pays prétendument neutre qui a gagné», salue la Süddeutsche Zeitung, «avec une prestation empreinte d'un très grand sens de l'équilibre». (mbr/ats)