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Femmes et AVS

AVS 21: «Les femmes, face à la retraite, sont avantagées»

AVS: «Les femmes sont avantagées»
Trois Romandes se sont confiées à watson avant la votation du 25 septembre sur la réforme de l'AVS. Troisième épisode: Anna Laura Ludwig, 27 ans.
Femmes et AVS

«Les femmes, face à la retraite, sont avantagées»

Elles ont 27, 43 et 63 ans. Trois Romandes se sont confiées à watson avant la votation du 25 septembre sur la réforme de l'AVS. Troisième épisode: Anna Laura Ludwig, 27 ans, doctorante en philosophie du droit, membre des jeunes libéraux-radicaux à Neuchâtel.
31.08.2022, 11:4625.09.2022, 17:43
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Pensez-vous que les femmes ont un rapport particulier à la retraite?
Anna Laura Ludwig: Je constate que la condition de femme est grandement mise en avant dans le cadre de la votation «AVS21». Comme quoi, il y aurait dans ce scrutin uniquement un enjeu de genre. Personnellement, je retiens deux aspects.

«D’abord, je trouve déplacée cette façon de mettre l’accent sur le genre. En effet, l’AVS est un système de redistribution extrêmement solidaire, dans lequel, en plus, les femmes, étant donné leur espérance de vie supérieure à celle des hommes de 4 à 5 ans, sont avantagées»

Mais ensuite, il y a bien un enjeu hommes-femmes dans les deuxième et troisième piliers. Les femmes, avec plus de temps partiels, ont plus de difficultés que les hommes à obtenir un bon deuxième pilier. C’est un réel problème, dont la politique est en train de s’emparer pour y remédier, fort heureusement.

Dans votre famille, sur la question de la retraite, avez-vous observé une inégalité entre hommes et femmes, dont auraient pâti ces dernières?
Si je remonte à la génération de mes parents, non. C’est même plutôt l’inverse. C’est ma mère qui a toujours le plus gagné, dans ma famille. C’est elle qui ramenait le salaire principal. Elle avait un autre problème, en rapport, justement, avec le deuxième pilier. Etant universitaire, elle a commencé à travailler et cotiser tard. Et puis il y a eu un divorce. Ce qui a accru le problème.

«C’est un sujet dont je parle activement avec ma mère et avec ma sœur. Notre mère nous dit de faire attention»

La prévoyance vieillesse n’est plus ce qu’elle était en raison des financements et de l’augmentation de l’espérance de vie. Des problèmes structurels apparaissent. J’ai parlé de cela avec ma tante, qui a 60 ans cette année, et qui a remarqué avec effroi que son deuxième pilier était très petit et qu’il serait très difficile de rectifier le tir. Ma sœur et moi sommes tout à fait sensibilisées à la question de la prévoyance et à la nécessité de nous constituer un troisième pilier.

Est-ce que vous cotisez d’ores et déjà à l’AVS?
Oui, dans le cadre de mes activités au PLR et là bientôt comme assistante à l'Université de Neuchâtel. Avant cela, j'ai occupé plusieurs jobs, ce qui fait que je cotise depuis que j'ai 18 ans.

Vous êtes jeune, mais avez-vous déjà songé à votre retraite?
Chez les jeunes libéraux-radicaux, nous y avons pensé, puisque nous avons déposé en 2021 une initiative sur les rentes, qui lie l’âge de la retraite à l’évolution de l’espérance de vie. Cela fait bien trois ans que je m’intéresse activement au sujet.

Etes-vous pour ou contre l’augmentation à 65 ans de l’âge de la retraite des femmes?
Absolument pour. Je suis de manière générale favorable à l’augmentation de l’âge de la retraite. Il faut bien voir que depuis 1948, l’espérance de vie de 13 ans à 23 ans à compter de l’entrée en retraite. C’est hyperréjouissant. Les gens vivent plus longtemps et plus longtemps en bonne santé.

«Mais, pour le système, ça signifie une charge supplémentaire conséquente qu’il faut financer. La meilleure manière de le faire, la plus équitable, est de travailler un peu plus longtemps»

Avez-vous commencé à calculer ce que vous pourriez percevoir lorsque vous serez à la retraite?
Concrètement, non. Tout simplement parce que je suis trop jeune et depuis trop peu de temps sur le marché du travail. Mais pour moi, le calcul est clair: avec le système de prévoyance vieillesse qui est le nôtre, les premier et deuxième piliers ne vont pas suffire, donc je mise pour l’avenir sur un bon deuxième pilier et bien sûr aussi sur un troisième pilier.

Est-ce que la perspective de la retraite nourrit parfois chez vous des angoisses?

«Des angoisses? Non. Parce que je pense qui si on s’attèle à ce sujet assez tôt, on a toute sa vie pour organiser sa retraite. Mais il y a chez moi une prise de conscience très claire que nous sommes en Suisse face à un problème sérieux, que beaucoup de gens aux petits revenus seront considérablement affectés si l’AVS n’est plus suffisamment financée. Ce qui n'est actuellement pas le cas, car elle vit encore de ses réserves. Mais cela pourrait se produire dans cinq ans. Ce n’est pas une angoisse, c’est une préoccupation réelle.»
Anna Laura Ludwig

Avez-vous pensé à passer votre retraite dans un pays étranger, moins cher que la Suisse?

«Je ne pense pas que ce serait une option pour moi. J’envisage de pouvoir financer ma retraite de façon à pouvoir la passer en Suisse»

Quel travail envisagez-vous de faire après vos études?
Peut-être dans le domaine académique. Là, je travaille à la campagne politique pour l’initiative sur les rentes. Le travail politique, c’est quelque chose que j’apprécie.

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