Suisse
Genève

A Genève, Erwin Sperisen sera libéré lundi prochain

Erwin Sperisen en 2019, lors de la remise d'une lettre au Parlement f
Erwin Sperisen.Keystone

A Genève, Erwin Sperisen sera libéré lundi prochain

L'ex-chef de la police nationale du Guatemala, condamné pour complicité d'assassinat, sera libéré lundi prochain. Un tribunal genevois a accepté jeudi sa demande d'interruption de peine.
28.09.2023, 20:3829.09.2023, 08:07
Plus de «Suisse»

Erwin Sperisen pourra quitter l'établissement pénitentiaire de Witzwil (BE) où il est incarcéré depuis décembre 2022 après avoir été détenu à Thorberg (BE) et à Champ-Dollon. Le Tribunal d'application des peines et des mesures (TAPEM) de Genève l'a accepté. Il aura l'interdiction de contacter les parties plaignantes ou des témoins, de quitter le territoire suisse sans autorisation et devra déposer ses papiers d'identité.

Ex-chef de la police nationale du Guatemala, Erwin Sperisen condamné pour complicité d'assassinat sur plusieurs détenus au Guatemala. Il sera libéré lundi prochain.

Ses avocats, Giorgio Campa et Florian Baier, ont formulé cette demande d'interruption de peine en s'appuyant sur un arrêt de la Cour européenne des droits de l'homme (CourEDH) devenu définitif. Les juges de Strasbourg ont estimé dans un arrêt rendu public en juin qu'il y avait eu une violation du droit à un tribunal impartial.

Aux deux tiers de sa peine

Le TAPEM a rappelé qu'une interruption de peine pouvait être accordée en raison d'un motif grave et qu'un vice de procédure pouvait constituer un tel motif. La CourEDH a constaté une violation des droits procéduraux d'Erwin Sperisen et une demande de révision est pendante au Tribunal fédéral, a souligné le président du TAPEM.

La demande d'interruption de peine court «jusqu'à l'issue de la demande de révision déposée au Tribunal fédéral». Cette interruption de peine intervient environ quatre mois avant une libération conditionnelle généralement octroyée aux deux tiers de la peine. A noter qu'une demande de libération conditionnelle anticipée demandée par Erwin Sperisen a été refusée par le TAPEM.

Erwin Sperisen a été condamné à quinze ans de prison par la Cour de justice de Genève en avril 2018 pour complicité d'assassinat lors de la reprise par les forces de l'ordre du pénitencier de Pavon en 2006. Le Tribunal fédéral a confirmé ce jugement en novembre 2019. Double national suisse et guatémaltèque, Erwin Sperisen avait été arrêté en 2012 à Genève, où il s'était réfugié avec sa famille en 2007.

Une tribune médiatique?

Lors de l'audience jeudi devant le TAPEM, l'un de ses avocats, Giorgie Campa a souligné qu'«Erwin Sperisen a été détenu onze ans en Suisse sans avoir eu droit à un procès équitable: c'est la CourEDH qui le dit et ça devrait glacer le sang du TAPEM». Il a demandé une décision immédiate:

«Il est temps de rétablir une situation conforme aux droits de l'homme»
Giorgie Campa, avocat d'Erwin Sperisen

«Nous sommes dans une situation d'urgence», a ajouté son confrère Florian Baier. Erwin Sperisen s'est dit victime d'un système injuste, avant d'être interrompu par le président du TAPEM qui estimait que ce n'était pas le moment pour une longue déclaration revenant sur toute la procédure.

«Ses avocats profitent d'une tribune médiatique pour faire croire qu'Erwin Sperisen est un pauvre innocent»
Yves Bertossa, procureur

Le premier procureur Yves Bertossa a relevé pour sa part que l'arrêt de la CourEDH ne contient pas un mot qui remet en cause les motifs de condamnation d'Erwin Sperisen. Il n'a pas précisé s'il allait recourir contre la décision du TAPEM.

(sda/ats)

Aux Etats-Unis, la police est toujours aussi musclée
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
Une ado fuit la police en moto sans casque et perd la vie
Une course-poursuite a très mal tourné, à Lausanne: une ado a pris la fuite devant la police en deux-roues, sans casque. Elle a perdu le contrôle de son véhicule et a chuté «lourdement». Elle est décédée dans la nuit.

Lundi 30 juin, vers 23h15, la police lausannoise a été alertée par des riverains se plaignant d'un «rodéo urbain», au chemin du Marronnier, dans le nord-ouest de la ville. Arrivé sur place, un motard de la police a tenté d'intercepter une jeune fille de 14 ans, roulant sans casque au volant d'une moto.

L’article