Suisse
maladie

Suisse: il est trop facile d'obtenir un faux certificat médical

Les certificats médicaux "de complaisance", hantise des employeurs et des assureurs
Les certificats médicaux de complaisance se révèle être un véritable fléau pour les employeurs.Image: Shutterstock

Il est trop facile d'obtenir un faux certificat médical et ça énerve les patrons

De plus en plus de salariés bénéficient de congés maladie prolongés sans raisons justifiées, a révélé dimanche la RTS dans son émission Mise au point. Malgré les procédures mises en place par les associations, rares sont les employeurs qui parviennent à les contester.
22.08.2022, 11:5822.08.2022, 12:30
Plus de «Suisse»

On les appelle «des certificats médicaux de complaisance». Ces arrêts de travail dénoncés par de nombreux médecins en Suisse permettent de prolonger un congé maladie, par exemple, «juste avant d'être licencié» ou «après une remontrance de son supérieur», illustre la RTS dans son article de dimanche.

D'après les journalistes de la chaîne télévisée, qui ont eux-mêmes tenté l'expérience, il suffirait de quelques questions, sans consultation, pour aisément obtenir du repos. Parfois, d'office jusqu'à un mois car «il faut que ce soit long pour que ce soit crédible», leur aurait affirmé un praticien après une consultation pour stress professionnel.

«L’émission Mise au point de la RTS a tenté l’expérience chez plusieurs médecins et réussi à obtenir très facilement des certificats médicaux conduisant à des arrêts de travail prolongés»
RTS

Contre-expertises inefficaces

Ce type d'arrangement – souvent injustifiés – entre le médecin et le patient se révèle être un véritable fléau pour les employeurs. La RTS raconte l'expérience d'un patron valaisan confronté à une employée s'étant mise en congé médical trois mois après sa période d'essai. Au cours de cet intervalle, la principale concernée aurait été vue «tout sourire sur Instagram», mettant ainsi en doute la légitimité de son état.

«Il y a une certaine clientèle qui cherche assez systématiquement à être dispensée de son obligation de travailler. Les médecins qui ont le certificat généreux ont, disons, une certaine notoriété parmi des gens qui recherchent ce type de certificats.»
Jacques André Haury, médecin ORL à Lausannerts

Même les contre-expertises offertes par les associations patronales afin de faire toute la lumière ne semblent pas faire le poids face à la parole du docteur. Lequel invoque fréquemment le secret médical. D'après les informations de l'assureur AXA transmises à la chaîne d'information suisse, seul «un certificat sur dix fait l’objet d’une procédure de contestation».

De son côté, la Fédération des entreprises romandes observe une nette augmentation des certificats litigieux. Pour rappel, un employeur n’a pas le droit de renvoyer un salarié en congé maladie durant 180 jours. Ce n'est qu'au terme de ce délai que des dispositions en termes de licenciement peuvent alors être prises.

Selon la Revue médical suisse, un certificat dit de complaisance est punissable d'une amende ou alors d'une peine privative de liberté pouvant aller jusqu'à trois ans, selon l’article 318 du Code pénal suisse. (mndl)

Les bouffistas: La Quéquetterie à Lausanne
Video: watson
4 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
4
Une cascade de scandales éclabousse Genève
De multiples affaires secouent le bout du Léman. Surfacturations aux Services industriels et embauche des beaux-fils du patron. Scandale à la Ville. La campagne des municipales 2025 démarre fort.

Des affaires de népotisme à répétition empoisonnent le climat politique genevois. Népotisme? Le fait de favoriser des membres de sa famille et des proches dans des procédures de nomination. La chaîne locale Léman Bleu a mis le feu aux canalisations en révélant lundi deux nouvelles embauches problématiques. Les Services industriels de Genève (SIG) ont engagé les deux fils de l’épouse du directeur général Christian Brunier, les beaux-fils de ce dernier, donc.

L’article