L'inauguration de la première banque de lait maternel – ou lactarium – de Suisse romande fait suite à plusieurs mois de préparation et à une phase-pilote qui a démarré fin mars. «Cette première étape a permis de valider tous les processus au niveau du traitement du lait de donneuses et d'en assurer la qualité et la sécurité», souligne le Centre hospitalier universitaire vaudois (Chuv) dans son communiqué publié à la veille de la Journée mondiale du don de lait maternel.
Considéré comme un traitement de référence, le lait maternel est connu pour prévenir certaines complications néonatales graves des nouveau-nés à risque. Lorsqu'il vient à manquer, le recours au lait de donneuses est unanimement recommandé, rappelle le Chuv.
Depuis le 10 mai, plusieurs nouveau-nés hospitalisés dans le Service de néonatologie, centre de référence pour les grands prématurés, ont déjà pu bénéficier des services du lactarium. Pour l'heure, il est destiné en priorité aux nourrissons du canton de Vaud hospitalisés au Chuv, ainsi qu'à ceux des hôpitaux partenaires romands. Après une période de déploiement, ces critères pourront être élargis.
La banque du lait prévoit d'augmenter graduellement sa production pour atteindre une trentaine de litres par mois. Cette quantité sera adaptée en fonction des besoins des nouveau-nés à risque qui ont des indications prioritaires. Ces derniers représentent environ 25% des quelque 900 bébés admis chaque année dans le Service de néonatologie, précise le Chuv.
Parmi les nombreuses femmes qui se sont annoncées spontanément, une vingtaine ont été recrutées pour cette première phase. A court terme, les besoins sont couverts. D’autres recrutements seront nécessaires dans les prochains mois pour consolider la production et relayer les premières donneuses.
Afin d’assurer la qualité et la sécurité du processus, le Chuv s’est associé avec Transfusion Interrégionale CRS. Cette association entre une banque de lait et une banque de sang est un modèle novateur en Suisse, les huit lactariums qui existent déjà Outre-Sarine fonctionnant différemment.
Le don concerne toutes les femmes en bonne santé qui allaitent, ont un excédent de lait, et sont prêtes à offrir leur surplus de manière volontaire et non rémunérée. Les personnes intéressées sont invitées à consulter le site internet dédié au lactarium, qui informe en temps réel des besoins. (ats/arz)