Pendant les fêtes, l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) n'a pas publié de nouveaux chiffres sur la situation épidémiologique. Ceux-ci vont tomber sous peu. Pourtant, les déclarations de plusieurs experts sont claires: Omicron va bientôt devenir dominant en Suisse.
Le canton du Tessin a annoncé que le nouveau variant est déjà devenu dominant. Pour Tanja Stadler, présidente de la taskforce scientifique, cela sera bientôt le cas dans le reste du pays également. Ce n'est pas anodin, car Omicron est beaucoup plus contagieux que Delta et la protection vaccinale est moins bonne. La taskforce avait calculé que la Suisse risquait d'être touchée par 25 000 contaminations par jour en janvier.
Un tel nombre de nouvelles contaminations poserait problème à différents niveaux: si la situation dans les hôpitaux devait encore s'aggraver, l'absence d'un grand nombre de travailleurs pourrait mettre en péril leur fonctionnement. «Il faut s'attendre à ce que du personnel supplémentaire soit absent pour cause de maladie ou de quarantaine», a mis en garde l'Office fédéral de la protection de la population dans le Sonntags-Blick.
Rudolf Hauri, président de l'Association des médecins cantonaux suisses, suggère de reconsidérer les règles de quarantaine et d'isolement en vigueur s'il s'avère qu'Omicron entraîne effectivement des évolutions moins graves:
Cela permettrait d'éviter que trop de travailleurs soient absents malgré la propagation massive du variant Omicron.
Selon la NZZ am Sonntag, plusieurs membres de la taskforce demandent des mesures en vue du soir du Nouvel An. Ils proposent par exemple la fermeture de clubs ou l'annulation des célébrations.
Le Conseil fédéral ne se réunira officiellement que le 12 janvier, mais il pourrait à tout moment tenir une séance extraordinaire. Les mesures de fermeture de certaines zones étaient déjà en consultation. Certes, 21 cantons ont refusé des fermetures partielles, mais le «non» n'est rarement absolu. Le canton de Berne, par exemple, a écrit: «Si la situation devait se dégrader fortement, les fermetures seraient soutenues».
De son côté, Rudolf Hauri fait remarquer qu'il est trop tard pour empêcher complètement une augmentation rapide du nombre de cas. La question est de savoir dans quelle mesure les infections se répercutent sur les hospitalisations: «Si la charge des hôpitaux devient trop importante, la politique doit tirer le frein d'urgence», déclare-t-il.
Même avec un confinement, Omicron ne disparaîtra pas. Nous devrons apprendre à vivre avec le virus, prévient Hauri. Mais le médecin cantonal zougois est également optimiste:
Le virologue allemand Christian Drosten pense lui aussi qu'Omicron nous accompagnera dans la phase endémique, c'est-à-dire qu'il sera un compagnon normal de l'humanité, comme il le dit dans une interview accordée à la Sonntags-Zeitung. Mais d'ici là, ce sera «encore une fois dur». Drosten s'attend à ce qu'il y ait encore deux vagues: au printemps et en automne.