Le président de la Confédération, Alain Berset, a défendu jeudi son tout dernier sujet. Le «mister corona», comme l'a décrit la présidente du Conseil des Etats Eva Herzog (PS/BS), prend sa retraite politique après vingt ans de travail, dont douze au Conseil fédéral et au Département fédéral de l'Intérieur.
Le Fribourgeois est revenu sur ces deux décennies en disant que «beaucoup de choses n'ont pas marché, ça fait partie de la vie politique». Mais même dans les moments les plus difficiles:
Les dernières années de son mandat ont été marquées par la pandémie de coronavirus. Présent chaque semaine ou presque en conférence de presse pour présenter les mesures de lutte contre le Covid-19, Berset est devenu une personnalité incontournable dans le quotidien de la population suisse. Il s'est aussi fait connaître avec sa célèbre expression «aussi vite que possible, mais aussi lentement que nécessaire».
Le socialiste a également gagné, contre son propre camp, la bataille sur la révision de l'AVS et augmenté l'âge de la retraite des femmes à 65 ans. Lors de la session d'hiver, il a encore bouclé le financement uniforme des soins stationnaires, ambulatoires et de longue durée. Un projet lancé en 2009, alors qu'il siégeait encore au Conseil des Etats.
«Je m'en vais. Je vous accompagnerai en pensée, en amitié.» Il aurait presque dit «je vous aime», mais «c'est trop pour un jeudi matin», a-t-il lâché avec un sourire. Et de laisser une mission à la Chambre des cantons: compter les personnes sur la fresque qui surplombe les sénateurs. «J'ai commencé à les compter lorsque j'étais président du Conseil des Etats. Je suis arrivé à 178, mais je ne suis pas sûr du résultat.»
La semaine dernière, le Fribourgeois a fait ses adieux au National, alors que les députés venaient d'accepter le projet de financement uniforme des soins.
Le président de la Chambre du peuple, Eric Nussbaumer (PS/BL), a remercié Alain Berset pour son travail sur ce dossier, qui était déjà sur la table de l'Assemblée avant l'arrivée du Fribourgeois au Conseil fédéral. Nussbaumer a également souligné que le ministre avait été élu au Conseil fédéral il y a douze ans jour pour jour. (jah/ats)