Le réchauffement climatique favorise l'expansion des tiques en Suisse, révèle une étude de la Caisse nationale suisse d'assurance en cas d'accidents (Suva). Selon elle, chaque année, 14 000 cas de piqûres de ces arachnides sont recensés. Et ce nombre est en augmentation.
L'aire d'implantation des tiques en Suisse a crû de 4000 km2 en dix ans, soit près de deux fois la superficie du canton de Saint-Gall. 👇
Felix Ineichen, expert des tiques à la Suva, citant une étude réalisée par des chercheurs de Suisse romande, a précisé qu'en dix ans, tout s'était accéléré:
La réponse est claire. Selon les experts, c'est le changement climatique qui est à l'origine de la multiplication et la diffusion du parasite, mais aussi des piqûres. Les conditions des zones comprises entre 500 et 1000 mètres d'altitude sont devenues plus favorables aux tiques, qui «s'y plaisent toujours davantage», précise Felix Ineichen. En parallèle, le nombre de piqûres de tiques est passé:
Cela représente une hausse de 40% sur la période.
A noter que les conditions météorologiques ont un second effet pernicieux. En effet, elles influencent également la hausse des morsures, souligne la Suva. Pourquoi? Simplement parce que les tiques sont un peu comme les humains: si les températures sont en hausse, dès mars, elles sortent plus tôt de leur hibernation, comme nous autres. A noter que le pic des piqûres se situe habituellement entre mai et juin.
Déjà, il faut se rappeler que les tiques se nourrissent de sang. Elles se placent dans les sous-bois, sur les plantes et en bordure de chemin à l'affût d'un hôte. Chez l'être humain, leurs endroits de fixation de prédilection sont souvent le creux du genou et l'aine, ainsi que la tête chez les enfants.
Non contents de s'abreuver de notre sang, ces petits vampires peuvent transmettre des maladies infectieuses, comme la borréliose ou des méningites.
Il n'existe pas de vaccin contre la borréliose, appelée également maladie de Lyme. Elle peut cependant être traitée par des antibiotiques. Les experts précisent que «cette maladie est causée par une bactérie du type Borrelia burgdorferi. Selon les régions, 5% à 50% des tiques sont porteuses de cette bactérie».
Attention, si vous avez été infecté une fois par la maladie, vous n'êtes pas à l'abri de la contracter à nouveau. Alors, quels sont les stades et symptômes de la borréliose?
La méningo-encéphalite verno-estivale (MEVE) est la deuxième infection grave que peut transmettre la tique. L'évolution de la maladie peut être grave: des séquelles durables et des décès sont possibles. La Suva rappelle:
Sur cette carte, on distingue les régions de Suisse où les tiques porteuses de ce mal sont présentes. On note les cas exceptionnels du Tessin et de Genève. 👇
Comment savoir si l'on est atteint (ou pas) par la méningo-encéphalite? La Suva décrit deux phases et leurs symptômes:
Notons que «le diagnostic est posé par une analyse du sang», rappelle la Suva. Dans le cas présent, contrairement à la borréliose, avoir attrapé le virus une première fois confère une immunité. L'autre bonne nouvelle? Il existe un vaccin contre la méningo-encéphalite à tiques.
Le plus simple est d'éviter les zones où elles se cachent à l'affût:
Vous l'aurez compris, vous ne risquez pas grand-chose si vous vivez en altitude. Pour les autres, porter des habits fermés couvrant la plus grande partie possible de la peau, de couleur claire est tout indiqué. En effet, les bestioles sont plus facilement visibles sur des habits clairs et peuvent être éliminées avant d’avoir piqué. Une autre petite astuce est d'appliquer un répulsif contre les tiques sur la peau et les habits et, bien sûr, être particulièrement vigilant au printemps et en automne.
Il se peut que malgré toutes les précautions prises, une tique pénètre votre chair pour se délecter de votre sang. Il y a de bons réflexes à avoir dans ce cas-là.
Pour empêcher la transmission de maladies, «une ablation rapide de la tique contribue à prévenir l’infection», indique la Suva. Et la réaction doit être rapide. En effet, le risque de transmission de l’agent de la borréliose s’accroît avec la durée de la piqûre.
Il faut donc retirer l'animal le plus vite possible. Pour ce faire, il faut saisir la tique le plus près possible de la peau avec une pince à épiler ou une pincette spéciale (conseillé, on les trouve en pharmacie) et l’extraire verticalement. Il est important de désinfecter ensuite la plaie. Il est toujours indiqué de demander conseil à un professionnel pour l'extraction, comme votre pharmacien par exemple.
On le sait peu, mais selon la jurisprudence, la piqûre de tique constitue un accident. S’il existe une couverture par une assurance-accidents, il faut avertir celle-ci en cas de piqûre de tique nécessitant une consultation médicale.
Petit conseil pour finir: «Après un séjour dans un lieu fréquenté par les tiques, examiner sans retard, dans tous les cas le jour même, la peau (et les habits) pour rechercher les tiques et les éliminer immédiatement», précise la Suva. Les tiques piquent fréquemment le creux des genoux, les aines et les aisselles et, chez les enfants, le cuir chevelu. En cas de symptômes, il faut consulter un médecin. (jah/ats)