36 mois avec du sursis pour 11 minutes de viol, ce n'est pas assez et elles le disent
Une centaine de personnes, des femmes en très large majorité, ont manifesté samedi après-midi à Lausanne pour protester contre un verdict rendu par la justice bâloise. A la fin juillet, la Cour d'appel avait réduit d'un tiers la sanction infligée à un violeur (pour en savoir plus 👇).
L'ambiance était au mauve sur l'esplanade de Montbenon, devant le Palais de justice. Mauves les t-shirts, mauves les masques, mauves les pancartes et mauves les banderoles accrochées aux deux lions encadrant l'entrée du tribunal.
«Ras-le-viol - Si c'est pas oh oui, c'est non», «La Suisse banalise - La Suisse minimise» ou encore «Vie violée, destins volés, alors pourquoi l'impunité?»: les slogans étaient sans ambiguïté. Les manifestantes réunies par la Grève des femmes Vaud et le mouvement «Pas sans mon consentement», ont ainsi crié leur colère face à la manière dont le viol est sanctionné en Suisse.
Onze minutes, en silence, sous le soleil
Par solidarité avec leur «sœur» bâloise et en réaction aux propos de la présidente de la Cour d'appel qui avait notamment justifié la clémence des juges par la courte durée du viol, les participantes ont observé 11 minutes de silence, assises sous un soleil de plomb 👇.
Les activistes appellent à la révision du code pénal
Au-delà de l'affaire bâloise, les militantes ont appelé à l'introduction du consentement à l'occasion de la révision du Code pénal. Actuellement, cette loi datant de 1937 ne réprime le viol que s'il y a eu contrainte.
D'autres actions
Celles passées:
- Le 8 août, 500 personnes se sont rassemblées devant le tribunal.
- Le 11 août, des manifestantes ont observé 11 minutes de silence devant la fontaine de la Justice à Neuchâtel.
Celle à venir:
Enfin, une manifestation nationale est prévue le 31 août à Berne afin de faire pression sur les parlementaires qui seront amenés à débattre de la révision du Code pénal.
A noter que le verdict bâlois n'est pas définitif. Le Ministère public et la victime attendent les motivations écrites avant de décider s'ils feront recours au Tribunal fédéral. (jah/ats)