Claude Wild, l'ancien ambassadeur de Suisse à Kiev, exprime des doutes sur l'interdiction de la réexportation d'armes de fabrication suisse à l'Ukraine. La Suisse doit prendre cette décision en tenant compte de ses propres intérêts en matière de sécurité, estime-t-il dans une interview lundi à «Talk täglich» de Tele Züri:
Le fait que la Suisse ne puisse pas faire partie d'une alliance militaire ou livrer directement des armes est bien compris en Ukraine. Il est en revanche «très difficile» d'expliquer que le pays bloque également les livraisons d'armes indirectes:
Ces déclarations ont pour toile de fond des demandes émanant notamment de l'Espagne, de l'Allemagne et du Danemark pour transmettre à Kiev du matériel de guerre, fabriqué en Suisse. Le Conseil fédéral s'y est jusqu'à présent toujours opposé, invoquant le droit de la neutralité et la loi sur le matériel de guerre.
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Deux interventions demandant un assouplissement des dispositions relatives à la réexportation ont échoué au Parlement lors de la session de printemps. Plusieurs initiatives parlementaires sur ce thème sont encore en suspens.
Claude Wild sera à l'avenir le représentant permanent de la Suisse auprès du Conseil de l'Europe à Strasbourg.
Le Conseil fédéral a mi-mars nommé Félix Baumann, jusqu'alors ambassadeur auprès de la Conférence du désarmement de l'ONU à Genève, pour lui succéder. Il représentera les intérêts de la Suisse en Ukraine mais aussi en Moldavie, avec pour résidence Kiev. (ats/jch)