«Il a fallu à peine une minute pour que les personnes présentes nous attaquent et nous poussent violemment», explique Ivana. Cette militante antispéciste a manifesté contre les combats de reines, dimanche, dans le cadre de la Foire du Valais 2022. Il faut dire que l'idée était plutôt audacieuse: se présenter face à des éleveurs de vaches d'Hérens pour brandir des panneaux demandant l'arrêt de l'exploitation animale.
Il n'en fallait pas plus pour que les esprits s'échauffent.
De l'avis d'Ivana Sabo, la réaction des éleveurs a été particulièrement violente.
Des propos que réfute Yves Rumo, président du comité d'organisation des combats de reines à la Foire du Valais.
Deux versions qui s'affrontent. Ce qui est sûr, en revanche, c'est que les polices, cantonale comme municipale, sont bel et bien intervenues sur les lieux, dimanche.
Concernant les coups qui auraient été portés par les éleveurs aux manifestants, Gaëtan Lathion ne peut confirmer l'information. La police est intervenue après les faits. «Nous n'avons pas d'autres informations sur les événements qui se sont déroulés en amont», précise-t-il. Une déclaration qui fait bondir Anoushavan Sarukhanyan, président de l'association à l'origine de l'action. Il affirme:
Manifester à la Foire du Valais, durant le combat de reines, ce n'est pas un peu de la provocation? «Nous ne voulons pas provoquer. Manifester pacifiquement est un droit», répond Anoushavan Sarukhanyan, président de l'association Ecologie et Altruisme (qui n'était pas sur les lieux).
Les manifestants se réservent le droit de porter plainte pénalement contre les agresseurs pour voies de faits, lésions corporelles simples et dommages à la propriété.
La cause défendue par les militants se concentre sur le respect du bien-être animal. L'existence même des combats de reines est donc logiquement un non-sens pour le président de l'association Écologie et Altruisme.
Une remarque balayée par Yves Rumo, éleveur, qui souligne la bienveillance des propriétaires de la race d'Hérens envers leurs bêtes.
L'éleveur ajoute que les bêtes se battent de manière naturelle dans leur environnement notamment lorsqu'elles sont en gestation. «Les vaches d'Hérens sont génétiquement programmées pour lutter afin d'établir la hiérarchie». Une réalité qui «ne justifie pas» l'exploitation des animaux pour ce type d'événement, considère le président d'Ecologie et Altruisme. En effet, l'association a déposé une plainte pénale au Ministère public valaisan pour «atteinte à la dignité animale».
Vous l'aurez compris. Ces deux parties n'iront pas manger ensemble ce midi.
A noter que sur la vidéo envoyée par les militants, nous ne voyons pas la manifestante agressée violemment par les éleveurs, selon les dires de l'association.