On pensait le scandale du foyer de Mancy, révélé en 2019 à la suite de dénonciations de plusieurs membres du personnel, relégué au passé. Mais une enquête conjointe du Temps et de Heidi.news vient de révéler que les comportements ont perduré bien au-delà.
Selon leurs informations, des dérives ont perduré jusqu'au printemps 2021. Visiblement dépassés, des collaborateurs, éducateurs et infirmiers, ont eu recours à des méthodes très brutales pour gérer ces jeunes atteints de lourdes pathologies.
L'article, basé notamment sur des PV rédigés au sein de l'institution, recense: des cas de privation de nourriture, un autre enfant laissé dans ses excréments, des violences physiques ou encore d'autres jeunes enfermés dans leur chambre pendant plusieurs jours. Au moins sept enfants auraient été concernés, sur une petite dizaine ayant séjourné à Mancy en trois ans.
L'enquête révèle, en outre, un climat de travail presque toxique au sein du foyer de Mancy. Des lanceurs d’alerte ont dénoncé «climat d’abandon», une absence totale de cadre, de suivi pédagogique ou encore de projet écrit pour chaque enfant, ainsi que des luttes de pouvoir entre plusieurs camps. Bref, une ambiance de crise dans ce foyer pour jeunes, où la violence semble s’être normalisée.
En septembre 2021, un audit externe a mené au départ de la directrice de l'OMP, Sandra Capeder, et à une réorganisation de l'institution. Cette dernière n’a pas voulu s’exprimer dans le cadre de l'article mais, selon son avocat, elle conteste les faits reprochés. (mbr)