Suisse
Votations 2022

Don d'organe présumé: voici ce que Berne a prévu après le oui

De l'armée à Instagram: Berne a déjà tout prévu sur le don d'organes

Le peuple suisse a accepté d'introduire le principe du consentement présumé pour le don d’organes, le 15 mai. Cela nécessite maintenant une vaste campagne d'information et les plans sont déjà prêts.
15.05.2022, 16:5116.05.2022, 08:43
Chiara Stäheli / ch media
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«Voulez-vous faire don de vos organes après votre mort ?» C'est précisément la question qui se posait à tous les citoyens suisses le 15 mai. Et le peuple a approuvé la modification de la loi sur la transplantation, toute personne ne souhaitant pas faire don de ses organes après sa mort devra s'inscrire dans un registre pour dire qu'il refuse le don.

Les résultats des autres votations du 15 mai sont ici 👇

Les partisans du changement de système ont déjà fait circuler leurs idées. Des propositions sur la manière d'informer tous les jeunes de plus de 16 ans sur le don d'organes ont été déjà établies. La question de comment les motiver à prendre une décision est aussi discutée. Interrogé à ce sujet, l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) expliquait avant le vote:

«Si le projet est accepté, la Confédération informera régulièrement à ce sujet par de nombreux canaux différents, dans un langage facilement compréhensible.»
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Les médias sociaux comme Instagram permettraient également d'atteindre facilement les jeunes.Image: keystone

Concrètement, l'OFSP veut atteindre les citoyens grâce à divers canaux médiatiques. Cela passe par le biais de la télévision, des journaux imprimés, des médias en ligne, ainsi que par des affiches et les médias sociaux. L'objectif sera «d'informer la population sur le passage à la solution de l'opposition». Il sera également important d'attirer l'attention des gens ne souhaitant pas faire don de leurs organes sur l'inscription au registre.

Parler du don d'organes avec le médecin de famille

L'OFSP ne dispose pas d'un concept de communication prêt à l'emploi. La mise en œuvre concrète de la campagne d'information reste encore à faire. Ce qui est sûr, c'est que la Confédération s'associera à d'autres acteurs. Ainsi, des informations seront diffusées via les cabinets médicaux, les drogueries et les pharmacies. Swisstransplant continuera également à jouer un rôle important.

Le fonctionnement aux Pays-Bas
Aux Pays-Bas, la solution de l'opposition est entrée en vigueur le 1er juillet 2020. Pour ce faire, le pays a mis en place, dès 2018, un registre central des donneurs. Chaque citoyen néerlandais majeur y est automatiquement inscrit. Lorsqu'une personne atteint l'âge de 18 ans, elle reçoit une lettre de l'Etat lui demandant d'expliciter sa volonté dans le registre des donneurs. Quatre possibilités s'offrent à elle:

1. Oui, je souhaite devenir donneur. 2. Non, je ne veux pas devenir donneur.
3. Mon partenaire ou ma famille décide pour moi.
4. Je désigne une personne qui décidera pour moi.

Si la personne ne répond pas à la première lettre, une deuxième lui est envoyée. Sans réponse de sa part dans un délai de six semaines après la réception de cette lettre, elle est considérée comme donneur potentiel. Elle est informée de cette inscription au registre.

La Fédération des médecins suisses (FMH) recommande, déjà aujourd'hui, de remplir des directives anticipées. Idéalement «avec un professionnel de la santé», comme l'explique Charlotte Schweizer, responsable de la communication. Dans ce contexte, le consentement ou le refus d'un don d'organes pourrait également être consigné.

Tout comme l'OFSP, la FMH envisage d'impliquer les médecins de famille dans le processus d'information, Charlotte Schweizer déclare:

«Ils peuvent, par exemple, conseiller leurs patients dans le cadre d'une consultation et leur permettre ainsi de prendre une décision en connaissance de cause»

Les opposants demandent des explications plus complètes

Malgré les nombreuses propositions des partisans, Alex Frei, coprésident du comité référendaire, émet de grandes réserves:

«Il est absolument impossible d'atteindre sans faille plus de six millions de personnes en Suisse. Aussi intense la campagne soit elle.»

Pour ce médecin retraité de Winterthur, un prospectus dans la salle d'attente du cabinet médical ne suffit pas. Il estime que le devoir d'information des médecins impose «que tous soient informés de manière complète et neutre par des professionnels de la santé sur le prélèvement d'organes et le principe de la mort cérébrale, afin qu'ils puissent prendre leur décision en connaissance de cause».

Frei critique le fait que la pandémie a déjà montré de manière impressionnante que «la Confédération ne peut jamais atteindre tout le monde avec des campagnes d'information». L'expérience montre que ce sont surtout les personnes socialement défavorisées ou de langue étrangère qui en souffrent, selon lui.

Mais l'OFSP n'accepte pas ce reproche: les informations doivent être disponibles dans les «langues les plus répandues dans la population migrante» et être également diffusées par le biais de leurs médias et réseaux. (aargauerzeitung.ch)

(Traduit de l'allemand par Julie Rotzetter)

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