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Suisse: 4 points pour comprendre de la pénurie de vélos

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«Il va falloir être patient»: 4 points pour comprendre la pénurie de vélos

Fin 2021, le monde du vélo subissait la pénurie de cycles et de pièces détachées. Qu'en est-il aujourd'hui? watson vous explique tout en quatre points.
29.05.2022, 11:2029.05.2022, 19:47
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«On a des gens qui rentrent et qui disent, j'ai lu que vous n'avez plus rien en vélos électriques», raconte Nicolas berger, gérant de Velomania à Lausanne. Ce n'est pas aussi simple. A voir les rayons des magasins bien fournis, rien ne laisse présager d'une pénurie de cycles, mais le diable se cache dans les détails dit-on.

Alors, pénurie ou pas? Eclairage en quatre points.

Manque de pièces détachées

Avant de s'intéresser aux difficultés d'approvisionnement actuelles, il est important d'expliquer le contexte. Le marché du vélo va très bien. Comprenez, il ne manque pas de clients et il a dû faire face à une envolée des commandes, notamment suite à la crise sanitaire.

«Tout le monde voulait aller au travail en vélo. Nos demandes ont explosé durant ces deux dernières années»
Nicolas Berger, gérant de Velomania Lausanne

Mais le boom des commandes a laissé place aux inquiétudes comme le manque de pièces détachées.

«Certains vélos sont quasiment prêts à être livrés, sauf qu'il manque des pièces détachées, comme des freins et on ne sait pas combien de temps ça prendra pour les obtenir»
Nicolas Berger, gérant Velomania Lausanne

Le gérant fait une brève recherche sur le site du fournisseur pour nous montrer un cas d'école. «Si vous vous voulez ce modèle de vélo en bleu, vous attendrez un mois avant de le recevoir et dans ce cas, c'est plutôt court comme délai», explique-t-il en scrutant son écran.

Une production qui déraille

Le cœur du problème se situe dans la chaîne de production. Les vélos ainsi que les pièces détachées viennent d'Asie où les usines répondaient difficilement à l'afflux de commandes. L'année passée déjà, la pénurie de vélos se faisait fortement sentir.

Les raisons? Elles se résument à ces trois facteurs:

  • Fermeture des usines en Asie et reprise très lente de la production due au Covid.
  • Fonctionnement réduit des ports et des transporteurs maritimes qui provoquent une augmentation des coûts de transport (encore à cause du Covid).
  • Augmentation de la demande de vélos (toujours à cause grâce au Covid).

Plus de six mois après le constat de ces premières pénuries, les magasins de cycles se remettent doucement.

«La pénurie de vélos commence à se tasser, mais celle des pièces détachées est loin d'être finie»
Adrien Sabatier, directeur des magasins Ciclissimo

Absence de stock tampon

Adrien Sabatier, directeur des magasins Ciclissimo précise que la difficulté d'approvisionnement est due au modèle économique des fournisseurs. Ainsi, les fournisseurs ont «tendance à avoir les poches vides», c'est-à-dire que tout leur stock est déjà pré-vendu. Ils n'ont donc plus de «stock tampon» et il est difficile, voire impossible, pour les magasins de passer de nouvelles commandes. Pour l'instant, son groupe qui compte onze succursales en Suisse romande peut compter sur son propre stock de cycles, mais ce n'est pas le cas de tout le monde.

«Ceux qui souffrent aujourd'hui, ce sont les petits magasins de vélos, car ils ne peuvent pas faire de stock»
Adrien Sabatier, directeur des magasins Ciclissimo

Ne pas perdre des clients

A la différence des grandes enseignes, les magasins indépendants ont un peu plus de mal à garder le rythme des commandes. Contacté par watson, le directeur d'un petit magasin de cycles vaudois confirme que la période est plus que «difficile».

«Bosser sans avoir les pièces de rechange, c'est difficilement tenable sur le moyen terme»
Propriétaire d'un magasin de cycles vaudois

Le propriétaire a souhaité rester anonyme pour ne pas effrayer la clientèle, car parler du manque de pièces et de vélos, c'est faire une mauvaise publicité pour son commerce. Mais comment faire face à cette pénurie (dont il ne faut prononcer le nom)? Adrien Sabatier de Ciclissimo esquisse une piste:

«Les habitudes des clients ont changé, ils ne sont plus attachés au magasin qui leur fournit des services, mais à la marque du vélo. Si le client ne trouve pas le modèle qui lui convient, il va changer de magasin. Les grandes enseignes vont s'en sortir, mais pour les petites, la situation n'est pas saine»

De côté de Velomania, on relativise la situation en demandant aux clients de faire preuve de patience et de souplesses sur les commandes de cycles. Entendez par là que si vous voulez votre vélo dans la journée, optez pour le modèle rouge au lieu du bleu.

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