«On a des gens qui rentrent et qui disent, j'ai lu que vous n'avez plus rien en vélos électriques», raconte Nicolas berger, gérant de Velomania à Lausanne. Ce n'est pas aussi simple. A voir les rayons des magasins bien fournis, rien ne laisse présager d'une pénurie de cycles, mais le diable se cache dans les détails dit-on.
Alors, pénurie ou pas? Eclairage en quatre points.
Avant de s'intéresser aux difficultés d'approvisionnement actuelles, il est important d'expliquer le contexte. Le marché du vélo va très bien. Comprenez, il ne manque pas de clients et il a dû faire face à une envolée des commandes, notamment suite à la crise sanitaire.
Mais le boom des commandes a laissé place aux inquiétudes comme le manque de pièces détachées.
Le gérant fait une brève recherche sur le site du fournisseur pour nous montrer un cas d'école. «Si vous vous voulez ce modèle de vélo en bleu, vous attendrez un mois avant de le recevoir et dans ce cas, c'est plutôt court comme délai», explique-t-il en scrutant son écran.
Le cœur du problème se situe dans la chaîne de production. Les vélos ainsi que les pièces détachées viennent d'Asie où les usines répondaient difficilement à l'afflux de commandes. L'année passée déjà, la pénurie de vélos se faisait fortement sentir.
La pénurie de vélos en images. Freins (Shimano) manquants, vélos nécessitant des pièces, usine à l’arrêt.
— Olivier Razemon (@OlivierRazemon) July 9, 2021
Chez @Moustachebikes (Vosges) pic.twitter.com/miJZ9dNEVs
Les raisons? Elles se résument à ces trois facteurs:
Plus de six mois après le constat de ces premières pénuries, les magasins de cycles se remettent doucement.
Adrien Sabatier, directeur des magasins Ciclissimo précise que la difficulté d'approvisionnement est due au modèle économique des fournisseurs. Ainsi, les fournisseurs ont «tendance à avoir les poches vides», c'est-à-dire que tout leur stock est déjà pré-vendu. Ils n'ont donc plus de «stock tampon» et il est difficile, voire impossible, pour les magasins de passer de nouvelles commandes. Pour l'instant, son groupe qui compte onze succursales en Suisse romande peut compter sur son propre stock de cycles, mais ce n'est pas le cas de tout le monde.
A la différence des grandes enseignes, les magasins indépendants ont un peu plus de mal à garder le rythme des commandes. Contacté par watson, le directeur d'un petit magasin de cycles vaudois confirme que la période est plus que «difficile».
Le propriétaire a souhaité rester anonyme pour ne pas effrayer la clientèle, car parler du manque de pièces et de vélos, c'est faire une mauvaise publicité pour son commerce. Mais comment faire face à cette pénurie (dont il ne faut prononcer le nom)? Adrien Sabatier de Ciclissimo esquisse une piste:
De côté de Velomania, on relativise la situation en demandant aux clients de faire preuve de patience et de souplesses sur les commandes de cycles. Entendez par là que si vous voulez votre vélo dans la journée, optez pour le modèle rouge au lieu du bleu.