Le timing n'est pas des plus heureux: mercredi, en pleine guerre contre l'Ukraine, l'armée russe a annoncé le premier tir d'essai réussi de son nouveau missile intercontinental, appelé Sarmat.
D'un poids dépassant 200 tonnes, le Sarmat est un missile lourd balistique intercontinental de cinquième génération. Il est censé être plus performant que son prédécesseur, le Voïevoda, qui avait déjà une portée de 11 000 km. Le nouveau joyau russe peut atteindre des cibles situées à 18 000 kilomètres de distance. La Russie peut ainsi attaquer aussi bien par le pôle Nord que par le pôle Sud et atteindre des cibles dans le monde entier.
Le missile a été tiré depuis l'aire de lancement de Plessetsk, dans la région d'Arkhanguelsk. Il a atteint une cible sur un autre terrain militaire, celui de Koura, en Extrême-Orient, à plus de 5000 kilomètres de là.
Le Sarmat doit son nom à un peuple nomade ayant vécu pendant l'Antiquité autour de la mer Noire, entre la Russie et l'Ukraine actuelles. Le nom de code de l'Otan est plus menaçant: SS-X-30 Satan 2.
Cette nouvelle arme fait partie d'une série d'autres missiles présentés en 2018 comme «invincibles» par Vladimir Poutine. Le président russe s'est par ailleurs réjoui du succès du lancement, en annonçant:
Ce missile, qui peut être équipé d'ogives atomiques, renforce considérablement le potentiel nucléaire de la Russie, a ajouté le ministère de la Défense à Moscou. Aucun autre système au monde ne peut atteindre des cibles à une telle distance. Il serait en outre capable de «déjouer tous les systèmes anti-aériens modernes», a ajouté Poutine.
Après la fin du programme d'essais, le missile entrera dans les forces stratégiques russes, conçues pour intervenir en cas de guerre nucléaire.
De son côté, le Pentagone a assuré que le tir russe était un essai de «routine» et ne constituait «pas une menace» pour les Etats-Unis ni leurs alliés.
Moscou a «convenablement informé» Washington de la réalisation de ce test, conformément à ses obligations relevant des traités sur le nucléaire, et il ne s'agissait donc pas d'une «surprise» pour le ministère américain de la Défense, a ajouté son porte-parole John Kirby. (asi/ats)