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Les Afghanes rejettent le code vestimentaire des talibans

C'est un vêtement traditionnel des femmes afghanes. Pas ceci - Sofiea Sakhi
Sur twitter, cette Afghane condamne la tenue vestimentaire exigée par les talibans en montrant un vêtement traditionnel des femmes en Afghanistan. Image: Twitter/Sofiea Sakhi

«Ne touche pas à mes habits», les Afghanes rejettent le code vestimentaire des talibans

Les Afghanes ont lancé une campagne mondiale sur les réseaux sociaux. Elles protestent contre le code vestimentaire imposé aux étudiantes par les talibans.
16.09.2021, 12:3316.09.2021, 16:49
fanny graf
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La résistance des femmes afghanes continue. Alors qu'elles descendent dans les rues de Kaboul pour revendiquer sans relâche leurs droits menacés par la politique des talibans, leur combat se déplace sur les réseaux sociaux. Depuis lundi, des Afghanes du monde entier publient à l'aide de l’hashtag #DoNotTouchMyClothes (Ne touche pas à mes vêtements) et #AfghanistanCulture des photos d'elles en habits traditionnels, soulignant la richesse de leur culture.

Le but de cette campagne: Protester contre l'imposition du code vestimentaire chez les étudiantes qui sont aujourd'hui obligées de porter une abaya noire, assortie d'un niqab couvrant le visage et laissant seulement apparaître les yeux.

Sauver la culture afghane

Cette prise de position fait suite à une réunion organisée le week-end dernier par le régime comme le rapporte le média Tolo: «Samedi, lors d'un rassemblement à Kaboul, un certain nombre d'étudiantes d'universités et madrassas (réd: écoles coraniques) ont annoncé soutenir le gouvernement taliban et la séparation des classes en fonction du sexe». 👇

Sur le tweet précédant, on peut voir les femmes en niqabs et burqas noires superposées qui couvrent leur corps et leur visage. Certaines portent même des gants noirs.

Ces images «sombres» ont donc déclenché l'envie d'autres Afghanes de riposter et montrer leur vision de la culture de leur pays avec leurs tenues traditionnelles colorées, arborant des motifs complexes, des broderies et de la verrerie 👇.

Un tweet aura suffi pour lancer la campagne

Mais comment cette protestation en ligne a-t-elle commencé? Par un tweet du dr Bahar Jalali. C'est une ancienne professeure d'histoire à l'Université américaine d'Afghanistan, qui a également lancé le premier programme d'études sur le genre en Afghanistan. Elle a confié à France24 la raison de ce choix:

«J'ai posté une photo de moi portant des vêtements traditionnels afghans et j'ai encouragé d'autres Afghanes dans le monde à faire de même, car je sais que les images sont très puissantes. Beaucoup de gens ont participé, ce qui, je pense, témoigne de l'urgence de ce qui se passe en Afghanistan. La prise du pouvoir par les talibans est une attaque contre notre identité nationale.»

Dans un autre post, elle a partagé une photo d'elle adolescente portant «une autre robe traditionnelle afghane provenant d'une autre région de l'Afghanistan. Nous ne laisserons pas notre culture être appropriée par ceux qui veulent nous effacer».

A la suite de sa prise de parole, de nombreuses femmes afghanes dans le monde entier ont suivi la mobilisation sur les tenues vestimentaires 👇.

Et, certains Afghans aussi soutiennent le mouvement

Le père de la militante pour la paix, Malala, Ziauddin Yousafzai a, lui aussi, tweeté sur la situation. A l'instar de sa fille qui avait aussi exprimée son inquiétude pour les femmes, il attaque le régime en place:

«Vous ne pouvez pas trouver ce code vestimentaire dans n'importe quelle partie du monde. Ce n'est ni islamique ni afghan. C'est une culture fantôme qui transforme les femmes en une non-entité. Point final.»

Même discours pour cet Afghan: «Ma femme portant une tenue traditionnelle afghane à Bamyan. C'est la culture afghane et c'est ainsi que les femmes afghanes s'habillent.»

De la mini-jupe à la burqa - les femmes en Afghanistan
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De la mini-jupe à la burqa - les femmes en Afghanistan
Des étudiantes en mini-jupes se promènent à Kaboul, 1972. Elles osent le faire en dépit des violentes critiques de la majorité des Afghans, encore attachés aux traditions.
source: laurence brun /gamma-rapho via getty images
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Session des femmes, deuxième acte!
Video: watson
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