Jeudi 6 janvier, des malfrats s'introduisent dans une entreprise du secteur horloger au Locle et prennent 4 personnes en otage. Au mois de novembre dernier, c'est un directeur qui est séquestré avec toute sa famille dans le Jura et qui est forcé à livrer des quantités d'or stockées dans ses locaux. Comment expliquer ces prises d'otage dans l'Arc jurassien? Les éclairages des polices neuchâteloise et jurassienne.
De mémoire de policiers, les prises d'otages comme celles qui se sont déroulées au Locle et à Bassecourt (JU) sont rarissimes.
Le porte-parole neuchâtelois Georges-André Lozouet poursuit: «la prise d'otage a visiblement la préférence des délinquants, car c'est la façon la plus discrète de s'attaquer à ce type d'entreprise». Il rappelle que les faits perpétrés à Bassecourt et au Locle sont des délits graves.
Les prises d'otages ne sont de loin pas une tendance dans ces deux cantons, mais le porte-parole de la police jurassienne Daniel Affolter tient à relever que ces sociétés horlogères qui sont extrêmement discrètes ne subissent que rarement ce type d'événement.
L'Arc jurassien compte de nombreuses entreprises de haute horlogerie. De la vallée de Joux à Delémont en passant par La Chaux-de-Fonds, ces sociétés sont les cibles de la criminalité transfrontalière. Selon Georges-André Lozouet, inspecteur et porte-parole de la police cantonale neuchâteloise, les malfrats s'attaquent principalement aux sous-traitants horlogers qui transforment les matières brutes, et souvent précieuses, pour les fabricants de montres.
À la question de l'origine des auteurs, la police neuchâteloise constate que ce n'est pas de la délinquance locale, mais qu'elle provient plutôt de France. Mais alors s'agit-il de grand banditisme? Pour le policier neuchâtelois, l'image romanesque du malfrat aguerri est très éloignée de la réalité du terrain.
L'inspecteur de police ajoute qu'il est rare que les personnes qui commettent la prise d'otage soient capables d'écouler la marchandise par la suite. Toutefois, ce qui caractérise les criminels, c'est la détermination et la violence dont ils font preuve selon Georges-André Lozouet.
La police cantonale neuchâteloise a mis en place, depuis plusieurs années, un forum annuel dédié aux sociétés horlogères. Cette rencontre leur prodigue des conseils pour se prémunir des criminels qui sévissent dans leur secteur.
A Neuchâtel, un policier spécialisé est en charge de la prévention pour les sociétés horlogères. Quant au canton du Jura, la police cantonale a mis en place des bilans de sûreté avec les acteurs du secteur depuis 2010.