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L'été, le soleil et l'alcool: quel impact sur notre santé?

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L'été, le soleil et l'alcool: quel impact sur notre santé?

L'apéro après le travail et la bière en préparant la grillade font partie du quotidien et sont socialement acceptés. Le vin, la vodka, le gin et les autres alcools peuvent-ils être considérés comme des produits de consommation normaux ou nous rendent-ils tout simplement malades? ​
03.06.2022, 11:11
Sandra Casalini
Sandra Casalini
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J'ai grandi avec l'alcool. Bien sûr, je ne buvais pas moi-même quand j'étais enfant, mais c'était tout à fait normal que mes parents le fassent. Surtout chez mes grands-parents, qui avaient un mode de vie méridional, il n'était pas rare que du vin soit servi dès le midi, et mon grand-père s'offrait parfois du schnaps dans son café le matin. Je n'ai jamais remis cela en question. Mais je n'ai jamais ressenti le besoin de boire jusqu'à l'ivresse quand j'étais adolescente. Probablement parce que chez moi, l'alcool a toujours été un produit de plaisir, comme le gâteau, et n'avait pas l'attrait de l'interdit. Il ne l'a été que lorsque je suis partie en Australie à 17 ans et que je n'avais pas l'âge légal de boire. C'est probablement à ce moment-là que j'ai consommé le plus d'alcool dans ma vie.

L'alcool fait partie de la culture. Le vin dans certaines régions, le whisky ou le gin de certaines distilleries... L'Italien boit un limoncello avec l'espresso. Le Japonais accompagne son dessert d'un saké. Et l'idée d'opter pour une eau minérale dans l'intimité d'un jardin lors d'une belle soirée estivale ou de boire un verre de coca avec une assiette de spaghettis aux tomates ne me rend guère heureuse. Mais un simple coup d'œil sur le site web de l'OFSP peut très vite faire peur:

  • Une personne sur cinq en Suisse boit trop ou trop souvent.
  • 5% de la population a une consommation «chronique à risque», c'est-à-dire que le risque de maladies augmente.
  • On estime entre 250’000 et 300’000 le nombre de Suisses(ses) dépendant(e)s à l'alcool.
  • 1553 décès liés à l'alcool ont été enregistrés en 2017, dont 36% dus à un cancer, 21% à une maladie du système digestif et 21% attribuables à des accidents. L'alcool était un facteur dans un accident mortel sur huit.​

Comment l'alcool agit-il sur le corps?

  • L'alcool passe par la muqueuse de l'estomac dans la circulation sanguine. De là, il atteint plus ou moins tous les organes. Le foie décompose ensuite l'alcool, à un rythme d'environ 0,1 ‰ par heure. Pendant ce temps, l'alcool déploie ses effets dans le corps et le cerveau.
  • Dans le cerveau, l'alcool agit sur le métabolisme des neurotransmetteurs et inhibe la gestion des signaux. Plus la quantité d'alcool est importante, plus la perception est réduite. Une consommation élevée d'alcool à long terme entraîne une diminution de la masse et du volume du cerveau.
  • D'un point de vue biochimique, l'éthanol (le nom scientifique correct de l'alcool) est un poison cellulaire que le corps essaie de détruire le plus rapidement possible. Le foie décompose l'éthanol en ses composants. Il en résulte de l'acétaldéhyde, une molécule toxique qui endommage les cellules des muqueuses et qui est cancérigène.
  • L'alcool favorise également la production d'acides gras qui s'accumulent dans le foie. Avec le temps, le foie s'engraisse et provoque des dommages comme la cirrhose (nodules qui durcissent le foie, ce qui entraîne une perte des fonctions des cellules). Les dommages au foie peuvent également en provoquer d'autres dans d'autres organes, par exemple une inflammation du pancréas.

Pourquoi l'alcool rend-il dépendant?

L'alcool provoque la libération d'endorphines, connues également sous le nom d'hormones du bonheur. Elles génèrent ou renforcent les sentiments positifs et réduisent les négatifs. En cas de consommation régulière, une tolérance se développe, c'est-à-dire qu'il faut des quantités de plus en plus importantes pour obtenir le même effet. A la longue, une «mémoire de la dépendance» se développe, laquelle ne s'efface pas facilement. Ce phénomène est également considéré comme responsable des rechutes après l'abstinence.

Mes enfants sont âgés de 17 et 15 ans. Dans mon rôle de mère, je pars du principe que rien n'est interdit. S'ils veulent boire, ils boivent, peu importe ce que j'en pense. (et peu importe s'ils peuvent acheter l'alcool chez leur détaillant de confiance ou non). Je crois beaucoup à l'éducation et au bon sens.

Et là, honnêtement, je trouve que la comparaison avec le gâteau n'est pas si mauvaise. Pourquoi manges-tu du gâteau? Parce que tu aimes ça. Mais est-ce que tu mangerais un gâteau que tu n'aimes pas juste parce que quelqu'un te dit que c'est cool? Je ne pense pas. Est-ce que tu avalerais quatre gâteaux entiers à la suite pour avoir un immense boost de sucre? Probablement pas. Mangerais-tu des gâteaux pour te distraire, te changer les idées ou fuir les problèmes? De temps en temps, peut-être que oui. C'est là que l'alcool se distingue du gâteau. Bien sûr, cela n'a rien de très sain de se gaver de sucreries en cas de problèmes.

Mais à partir du moment où tu consommes de l'alcool pour oublier, c'est que tu as un vrai problème. Voilà pourquoi je pense qu'il est tout aussi important de se demander à quelle fréquence et en quelle quantité on boit que de se demander pour quelles raisons on le fait. Car la frontière entre plaisir et dépendance est parfois très mince.

Et vous, qu'en pensez-vous? La bière après le travail fait-elle partie de votre quotidien? Buvez-vous parfois un coup de trop ou avez-vous complètement renoncé à l'alcool? Comment avez-vous vécu ça pendant l'adolescence? Et quelles sont les règles pour vos enfants adolescents? Dites-le-nous dans les commentaires.

Sandra Casalini, bei sich zu Hause in Thalwil, am 04.12.2018, Foto Lucian Hunziker
photo: Lucia Hunziker

A propos de l'auteure:

Sandra Casalini écrit sur à peu près tout ce qui touche à son quotidien – avec une franchise toujours sans pitié et beaucoup d'auto-ironie. C'est d'ailleurs la tonalité de son blog «Rund um Gsund» («A votre santé»), qui paraît une semaine sur deux sur watson. L'approche de Sandra en matière de santé est la même que celle qu'elle a adoptée pour élever ses enfants: elle n'est pas experte mais elle s'en sort plutôt bien dans les deux. Parfois avec de l'aide, parfois sans.

Les textes de Sandra Casalini sont régulièrement publiés dans le magazine pour parents «Fritz und Fränzi» et dans la «Schweizer Illustrierte». Elle donne également un aperçu hebdomadaire de sa vie avec des ados sur le blog de la «Schweizer Illustrierte» intitulé «Der ganz normale Wahnsinn» («La folie ordinaire»).
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