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Santé: le végétarisme cause-t-il la dépression?

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photo: shutterstock
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Le végétarisme cause-t-il la dépression? Ou est-ce l'inverse?

Je vais à nouveau manger avec mon vieil ami Philipp. Il est végétarien depuis une éternité. Et même si nous essayons toujours d'éviter le sujet, il nous accompagne plus ou moins toujours au fil de la conversation. Cette fois-ci, à cause d'une étude récente qui dit que les végétariens sont plus souvent déprimés que les mangeurs de viande.
05.08.2022, 10:5308.08.2022, 06:37
Sandra Casalini
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Philipp: «Tu as très faim? Est-ce que tu aimerais partager une entrée? »
Moi: «Une salade pour deux?»
Lui (le calme incarné, car il connaît mes répliques par cœur): «Bruschetta.»
Moi: «Ok ,pourquoi pas. Bien qu'un tartare de saumon... tu manges bien encore du poisson, non?»
Lui «Non. Je ne mange rien qui a un visage.»
Moi: «Je peux le comprendre pour des raisons idéologiques. Mais ce n'est pas sain. Psychologiquement non plus.»
Lui «Qui le dit?»

Moi: «Une étude récente. Le gars qui l'a menée est psychologue et professeur d'université, et il est lui-même végétarien. Selon l'étude, les végétariens sont plus souvent déprimés que les mangeurs de viande.»
Lui: «J'adore quand vous, les journalistes, vous tirez de ces études des déclarations aussi pointues.»
Moi: «Et j'adore quand tu continues à plagier tes études de psychologie, que tu as commencées il y a une centaine d'années. En tout cas, même toi, en tant que psychologue bon marché, tu ne peux pas affirmer que la santé mentale n'a rien à voir avec l'alimentation. Il existe un lien entre les deux, comme l'ont démontré de nombreuses études.»

«Des études disent par exemple que les végétariens ont moins de risques de souffrir d'obésité, de diabète de type 2 ou de problèmes cardiovasculaires»

Lui: «Je ne vais pas te contredire. Mais ce n'est qu'un tout petit facteur dans une interaction complexe où la génétique, la gestion du stress ou la vie sociale, par exemple, jouent un rôle bien plus important que l'alimentation. Sans parler du fait que je ne vois pas pourquoi le fait de ne pas manger de viande provoquerait une dépression
Moi: «Parce que la santé mentale et physique vont de pair et qu'une alimentation végétarienne peut par exemple entraîner des carences en acides gras oméga 3, en vitamine B12 et en minéraux comme le fer, le calcium ou l'iode?»
Lui: «Tu es devenue experte en nutrition parce que tu écris un blog sur watson? C'est toujours la même rengaine. Ceux qui font attention à manger équilibré ne souffrent d'aucune carence, qu'ils soient végétariens ou non.»

Moi: «Mais des études montrent...»
Lui (il me coupe la parole): «Des études disent par exemple que les végétariens ont moins de risques de souffrir d'obésité, de diabète de type 2 ou de problèmes cardio-vasculaires.»
Moi: «Et je dis que tu peux littéralement fumer ces études, parce que la plupart des végétariens sont fondamentalement des fanatiques de la santé, qui boivent moins d'alcool, fument moins et font plus d'exercice que les autres. C'est pourquoi ils sont en meilleure santé.»
Lui (il prend une gorgée de son verre de vin et écrase sa cigarette dans le cendrier): «Oui, c'est vrai!»

Le serveur: «Avez-vous choisi une entrée?»
Philipp: «Bruschetta, une demi-portion svp.»
Moi: «Je choisis le tartare de saumon. Pour ma santé mentale.»
Lui: «As-tu déjà pensé que cela pourrait être l'inverse?»
Moi: «Comment ça, l'inverse?»
Lui: «Qui était là en premier - le végétarisme ou la dépression?»
Moi (pensive): «Oh …»
Lui: «Outre le fait que les femmes sont trois fois plus nombreuses à être végétarienne que les hommes, et que les femmes ont presque deux fois plus de risques de souffrir de dépression que les hommes - des études le disent également - ce qui explique déjà en partie ton étude qui te plaît tant:

«N'est-ce pas possible qu'une personne recevant un tel diagnostic envisage de changer certaines choses dans sa vie et son quotidien et qu'elle en vienne à penser qu'un régime sans viande pourrait éventuellement être bon pour elle ou lui?»

De plus, si tu te concentres sur un tel "projet", cela te détournera d'autres soucis.»
Moi: «C'est possible, bien sûr. D'un autre côté, les personnes qui ont tendance à être déprimées ont aussi tendance à être perfectionnistes et à avoir des exigences élevées envers elles-mêmes. Le fait qu'elles les aient aussi au niveau de l'alimentation - peu importe que cela concerne la santé ou l'éthique -, serait compréhensible.»
Lui: «Le végétarisme déclenche-t-il la dépression ou est-ce l'inverse? Qui sait.»
Le serveur: «Votre tartare de saumon.»
Philipp: «Il te regarde. Avec de grands yeux morts. Moi, je serais plutôt déprimé de manger ça.»
Moi: «Tais-toi et mange tes légumes. Bon app'.»

Et vous, mangez-vous végétarien? Pour quelles raisons? Ou pourquoi n'aimez-vous pas renoncer à la viande? Pensez-vous que votre alimentation a une influence sur votre santé mentale? Dites-le-nous dans la colonne des commentaires.

Sandra Casalini, bei sich zu Hause in Thalwil, am 04.12.2018, Foto Lucian Hunziker
photo: Lucia Hunziker

A propos de l'auteure:

Sandra Casalini écrit sur à peu près tout ce qui touche à son quotidien – avec une franchise toujours sans pitié et beaucoup d'auto-ironie. C'est d'ailleurs la tonalité de son blog Rund um Gsund (A votre santé), qui paraît une semaine sur deux sur watson. L'approche de Sandra en matière de santé est la même que celle qu'elle a adoptée pour élever ses enfants: elle n'est pas experte, mais elle s'en sort plutôt bien dans les deux. Parfois avec de l'aide, parfois sans.

Les textes de Sandra Casalini sont régulièrement publiés dans le magazine pour parents Fritz und Fränzi et dans la Schweizer illustrierte. Elle donne également un aperçu hebdomadaire de sa vie avec des ados sur le blog de la Schweizer illustrierte intitulé Der ganz normale Wahnsinn (La folie ordinaire).
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