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Burn-out au travail: plus d'estime, s'il vous plaît

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Burn-out au travail: plus d'estime, s'il vous plaît!

Les personnes qui font du bon travail veulent qu’on les remarque. C’est un besoin humain élémentaire. Sans estime, les collaboratrices et collaborateurs sont frustrés et, dans le pire des cas, font un burn-out. Attention toutefois, car les compliments à eux seuls ne suffisent pas. Les flatteries peuvent même se révéler contreproductives.
13.09.2022, 10:0513.09.2022, 11:15
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Dans le cadre de ce blog, différents aspects de la nouvelle étude sur l'état de santé de la population suisse sont mis en lumière.

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Andreas, jeune trentenaire, avait terminé la présentation pour sa supérieure dans les délais, en fournissant de nombreux efforts supplémentaires et grâce à des recherches jusque tard dans la nuit ainsi qu’à l’aide d’une collègue graphiste, qui ne s’est pas non plus laissé intimider par le manque de temps. En retour, il a reçu un petit «merci», puis le mandat suivant, qui aurait dû lui être confié bien plus tôt.

Cette situation a de nouveau poussé Andreas aux limites de sa résistance à la pression. Tout cela parce que sa cheffe est chaotique, désorganisée et très pointilleuse. Pour elle, il va de soi que son collaborateur fournisse ce qu’elle demande. Lorsqu’Andreas prend son courage à deux mains pour lui expliquer sa situation insatisfaisante, elle le regarde avec de grands yeux: où est le problème? Après tout, il est payé pour ce travail.

Et voilà l’un des plus grands malentendus qui revient régulièrement entre les collaboratrices et collaborateurs et leur hiérarchie. D’un côté, on pense que l’argent est une motivation et une indemnisation suffisante, alors que de l’autre, on veut être perçu comme être humain, être respecté et ne pas être considéré comme une machine.

Un chemin qui mène au burn-out

Cette différence de perception a un coût élevé. Rien n’est plus pesant pour les employées et employés que le manque de reconnaissance. C’est ce que montre la dernière étude sur la santé de la CSS. Près de 55% des personnes interrogées ont indiqué que le manque de reconnaissance était pour elles le principal facteur de stress et de surmenage, suivi par les mauvaises relations avec les supérieurs (52%).

«L’estime est le sentiment de base qui contribue à rendre supportables les contraintes qu’occasionne tout type de travail.»

C’est la conclusion de l’institut de recherche Sotomo, qui a réalisé l’enquête à la demande de la CSS. Si l’on ne tient compte que des réponses des personnes interrogées qui ont effectivement fait un burn-out, la situation est encore plus nette: pour deux tiers de ces personnes, leur burn-out était principalement dû au manque de reconnaissance.

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Cette corrélation n’est surprenante qu’à première vue: en effet, l’investissement que nous sommes prêts à fournir et le niveau de stress que nous pouvons surmonter sans conséquences négatives ne dépendent pas simplement de notre performance et de notre résilience, mais plutôt de la manière dont nous sommes traités au travail. De manière juste ou injuste. Si nos performances sont reconnues ou si d’autres s’attribuent nos mérites. Rien de nouveau, en somme.

Les neuroscientifiques, mais aussi les psychologues du travail, soulignent ces liens depuis des dizaines d’années déjà. C’est le cas du professeur désormais émérite Norbert Semmer, de l’Université de Berne: les entreprises commettent une grosse erreur en ne prêtant pas suffisamment attention au sujet de l’estime et en misant sur le paraître plutôt que l’être. Une contradiction devenue la norme dans le monde du travail. «A l’embauche, on clame haut et fort que les collaboratrices et collaborateurs sont le capital le plus important, mais dans les affaires quotidiennes, ils représentent un pur facteur de coûts, alors qu’adopter un comportement correct envers eux est rentable à long terme

Un besoin élémentaire

Le neuroscientifique et médecin Joachim Bauer, qui s’intéresse notamment aux facteurs pathogènes du travail, souligne lui aussi l’importance de l’estime. C’est même dans notre nature: «Le désir de reconnaissance directe ou indirecte est un motif central, d’ordre neurobiologique, pour notre disposition à travailler», résume-t-il. L’argent ne peut faire que de façon limitée ce que permettent la reconnaissance sociale, l’estime et une bonne ambiance de travail: stimuler le système de motivation de l’individu et la sécrétion de ses substances messagères de motivation. Sans ces valeurs, l’engagement et la motivation diminuent, et la charge de travail devient une charge pour la santé.

Il est en fait question du désir d’être remarqué et pris en considération. Une expérience de résonance qui libère des substances messagères préservant la santé. Or, ce besoin humain fondamental, qui peut aussi s’expliquer d’un point de vue neurobiologique, fait défaut justement là où nous passons le plus de temps: au travail. Avec des conséquences fatales pouvant aller jusqu’au burn-out.

Estime n’est pas synonyme de compliment

Mais qu’est-ce qui caractérise l’estime? Est-ce le compliment qui rend les gens heureux? Ce n’est pas la bonne conclusion. En effet, les compliments sont toujours liés à un fait spécifique, comme une bonne action ou un bon travail. Ils ne sont efficaces que s’ils sont faits avec honnêteté, s’ils ne sont pas interchangeables à volonté et s’ils ne suivent pas une tendance inflationniste. La frontière avec la manipulation est mince.

Regina Michalik, psychologue et experte en conflits de pouvoir, recommande même de faire attention aux compliments. «Bien sûr, le compliment est un outil de management important et une composante essentielle d’une culture de l’estime. Mais il faut avoir conscience que les compliments peuvent aussi être un instrument de pouvoir. Il y a des gens qu’on éloigne ainsi véritablement de leur travail. Ce n’est qu’a posteriori qu’ils se rendent compte que le nouveau poste au sein de l’entreprise est beaucoup moins attrayant.» Morale de l’histoire: ne vous laissez pas séduire par de faux compliments!

On peut expliquer plus clairement la différence avec un compliment, qui est certes vite exprimé, mais aussi vite oublié, de la manière suivante: l’estime n’est pas une action, c’est une attitude. Selon Joachim Bauer, il s’agit d’accorder de l’importance à ce que quelqu’un fait. Voici un exemple concret: un collaborateur dit à son supérieur qu’il est bloqué sur un point. Quelques jours plus tard, le supérieur lui demande où il en est. Il montre ainsi qu’il prend son collaborateur au sérieux et qu’il fait attention à lui. C’est aussi le cas lorsque les collaboratrices et collaborateurs sont régulièrement consultés et impliqués, qu’ils disposent de suffisamment de liberté et de marge de décision et qu’ils sont traités simplement de manière juste. En fin de compte, l’estime relève donc toujours aussi de la culture d’entreprise et de direction. Cela implique également une critique constructive qui fait avancer les collaboratrices et collaborateurs. Voilà pourquoi il ne faut pas confondre estime et compliment.

Dans notre prochain article, vous découvrirez ce que les collaboratrices et collaborateurs apprécient particulièrement, ce qui les motive et ce qui les démotive et les rend malades. L’étude sur la santé de la CSS peut être téléchargée ici.

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