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Crowdfunding: «Les projets climatiques ont énormément augmenté»

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Crowdfunding: «Les projets climatiques ont énormément augmenté»

Crowdfunding: «Les projets climatiques ont énormément augmenté»
Le site wemakeit est, de loin, la plus grande plateforme de financement participatif de Suisse.HES Suisse/Flavia Korner
Depuis 2018, Céline Fallet (34 ans) est directrice de la plateforme de crowdfunding wemakeit. Elle connaît le système du financement participatif depuis ses études à la Haute école des arts de Zurich (ZHdK). Elle nous parle du «crowd takeover» et nous explique pourquoi, malgré un modèle de rémunération transparent, elle ne communique pas volontiers son salaire.
06.09.2022, 10:45
Guy studer
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Avec plus de 500 000 utilisatrices et utilisateurs, wemakeit est, de loin, la plus grande plateforme de financement participatif de Suisse et l’une des plus importantes d’Europe. Céline Fallet, sa codirectrice depuis 2018, s’était déjà intéressée au financement participatif et à wemakeit en 2012. La plateforme faisait alors ses débuts et la Biennoise y avait non seulement consacré son travail de bachelor, mais aussi fortement contribué à son développement. Au cours des derniers mois, la plateforme a fait parler d’elle lors de son crowd takeover: les deux fondateurs et propriétaires Johannes Gees et Rea Eggli ont vendu – ou offert – toutes leurs parts à la communauté.

Le crowd takeover a été un véritable succès. Les actions sont parties comme des petits pains. Pour ton équipe, qu’est-ce qui va changer?
Le changement se fera surtout ressentir sur le plan émotionnel. wemakeit appartient au public et plus juste à Johannes et à Rea. Nous aurons des contacts plus réguliers avec les propriétaires, avec la communauté. Celle-ci aura son mot à dire. Nous ne sommes plus dépendants des actionnaires principaux·ales, mais discutons avec la communauté. Pour la direction aussi, c’est nouveau.

Céline Fallet est directrice de la plateforme de crowdfundingwemakeit
Céline Fallet est directrice de la plateforme de crowdfundingwemakeit

Parler d’émotions rappelle un peu une technique de marketing...
Non. S’il s’agissait de pur marketing, nous n’aurions pas poursuivi cette approche depuis les débuts de wemakeit. Il fallait juste attendre le bon moment. Et de toute manière, nous n’aurions pas pu investir 18 mois dans ce takeover s’il s’était juste agi de marketing. Il vient du cœur.

Qu’en est-il de la participation des collaboratrices et collaborateurs?
85% des actions ont été vendues à la communauté et 15%, à l’équipe. Je suis donc moi aussi actionnaire.

Les chiffres de 2021 sont impressionnants: +31% par rapport à l’année précédente et, selon le moniteur de crowdfunding 2022 de la Haute école lucernoise, un peu moins de 800 millions de francs ont été investis dans des projets participatifs. Est-ce qu’un jour, le sommet est atteint?
Difficile à dire. Mais nous constatons que la croissance a lieu par paliers. Aux débuts de wemakeit, tout allait très vite, puis nous avons atteint un plateau. Notre croissance a de nouveau été très forte pendant la pandémie. Même si le virus n’a pas entièrement disparu, nous nous trouvons dans une nouvelle phase. Le crowdfunding réagit de manière très sensible à ce qui se passe autour de nous. Nous l’avons constaté plus d’une fois ces deux dernières années. Nous devrions donc atteindre un plateau en 2022. Après une grande vague de solidarité pendant le COVID-19, l’élan est retombé, mais s’est aussi déplacé.

«Actuellement, de nombreux projets de soutien à l’Ukraine sont en cours, mais pas dans la même étendue que pendant la pandémie»

Tu es codirectrice depuis quatre ans. Les choses n’ont sûrement pas toujours été faciles. As-tu vécu des chocs?
(Réfléchit longuement.) Non. Le premier confinement a été spécial, car personne ne savait à quoi s’attendre. Le passage au télétravail en soi n’a pas été un problème, car nous avons toujours travaillé à distance. Et la vague de solidarité a vite permis de calmer nos inquiétudes concernant les projets. Comme je l’ai dit, la croissance a été forte.

Selon des études, les femmes ont bien plus de succès dans le crowdfunding et récoltent des sommes supérieures à la moyenne. Comment l’expliques-tu?
Cette question revient sans cesse. J’ai de la peine à y répondre, car les fonds récoltés dépendent toujours du projet en question. Mais d’un point de vue général, je pense que les femmes qui lancent un projet peuvent compter sur une communauté forte. De plus, la solidarité dans les réseaux féminins est vraiment forte et a même augmenté ces dernières années.

Donc, si, la directrice de wemakeit est une femme, ce n’est pas un hasard?
Merci de me poser la question! Ce n’est pas totalement faux: Rea Eggli, notre fondatrice, a toujours voulu soutenir les femmes. L’équipe compte donc plus de femmes que d’hommes.

«Et ce n’est pas un hasard si une femme occupe le rôle de directrice opérationnelle»

Le modèle de salaire chez wemakeit est vraiment transparent. Est-ce le cas vers l’extérieur? Autrement dit, est-ce que tu parles de ton salaire?
C’est juste, notre modèle de salaire est transparent. Nous l’avons lancé cette année et il va continuer à évoluer. Mais cela ne signifie pas que nos salaires en soi sont transparents. Un système de points permet de savoir qui touche combien, ce qui permet d’éviter les négociations. Par contre, nous ne communiquons pas nos salaires au public.

Il y a plus d’un an, tu as contribué à créer OOMNIUM, une plateforme de crowdinvesting. Comment les choses se sont-elles déroulées?
Nous avons récolté des valeurs empiriques, mais n’avons pas encore lancé la plateforme.

Pourquoi donc?
Les raisons sont diverses: nous voulions nous concentrer sur le crowd takeover, car il représentait aussi notre projet pilote pour OOMNIUM et allait nous permettre d’acquérir de précieuses expériences dans le domaine du crowdinvesting.

Alors, quand allez-vous démarrer?
Si tout va bien, en début d’année prochaine. De nombreuses personnes veulent déjà se lancer dans des projets de crowdinvesting. Mais nous sommes face à un défi, car c’est une approche très différente du crowdfunding. Notre objectif consiste à jouer un rôle de pionniers dans ce domaine, également pour que le grand public puisse investir simplement, même avec de petits montants.

Pour conclure, quelle est la plus grande tendance dans le domaine du crowdfunding?
Les projets climatiques ont énormément augmenté ces dernières années, et ne sont pas près de s’arrêter. Je pense par exemple à des projets de taille comme le nôtre, nommé Impact Fund. Ou à de plus petits, qu’il s’agisse de louer une poussette, de fabriquer des habits à partir de plastique repêché dans la Limmat ou divers projets liés à l’agriculture. C’est ce qui nous caractérise: nous pouvons agir dans de nombreux domaines.

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