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De Riad Sattouf à Nicolas Feuz, 10 conseils lectures de la rédaction

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De Riad Sattouf à Nicolas Feuz, 10 conseils lectures de la rédaction

29.05.2022, 08:4630.05.2022, 08:17
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La Brûlure (Nora Ephron)

Alice Rizzo

La Brûlure (Heartburn) est un roman autobiographique, très court, écrit par Nora Ephron et publié en 1983. C’est l’histoire de sa rupture avec son second mari, le journaliste d’investigation Carl Bernstein. C'est un roman qui se lit, non pas pour le récit (assez banal) de sa rupture amoureuse, mais surtout pour Nora Ephron, une femme drôle et pleine d'autodérision.

Scénariste nominée aux Oscars, c’est à elle que l’on doit deux des meilleures comédies romantiques: Quand Harry rencontre Sally et Nuit blanche à Seattle. Née à New York, d’une famille d’écrivains, elle sera d’abord journaliste et se fera ensuite une place respectée dans l’industrie du cinéma. Ce roman sera d’ailleurs adapté au grand écran avec Jack Nicholson dans le rôle du mari volage et Meryl Streep dans celui de Nora Ephron.

«Heartburn» c'est un mot qui décrit la sensation de brûlures d'estomac; une douleur qui remonte parfois jusqu'à la gorge et qui est souvent le signe d’une indigestion (ou d’un cœur brisé). En fait, Ephron a vu tout juste, non seulement sur la nourriture (le roman est bercé de délicieuses recettes), mais aussi sur la vie et l'amour. Une perspective qui ne tient qu'à elle et qui fait un bien fou.

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L'Arabe du futur (Riad Sattouf)

Margaux Habert

Je viens de me plonger dans le cinquième tome de L’Arabe du futur de Riad Sattouf. C’est une BD autobiographique qui se déroule durant l’enfance et la jeunesse de l’auteur, entre la fin des années 1970 et le début des années 1990, entre deux parents aux cultures et aux religions qui se croisent et s'entrechoquent. L’histoire d’un gamin qui grandit et tente de construire son identité entre l’Orient et l’Occident, entre la Lybie, la Syrie et la France. Les premiers tomes dépeignent une réalité tantôt drôle et naïve, tantôt triste, voire carrément dégueulasse. Critiqué par je ne sais plus quel sombre universitaire pour donner, parfois, une image caricaturale du monde arabe, Riad Sattouf répond qu’il n’a pas hésité à caricaturer aussi les Français. Bref, un texte intelligent, une histoire touchante, un humour piquant et des dessins faussement innocents. Des tomes qui se mangent comme des Apéricubes: t’en prends un, tu finis la boîte en même pas deux heures.

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Macbeth (William Shakespeare)

Sven Papaux

Guidé par un besoin furieux de revenir aux fondamentaux, j'ai fouillé dans ma bibliothèque pour en retirer le chef-d’œuvre (à mon sens) du légendaire Shakespeare (in Love). Un peu de beauté à travers la prose barbare, à travers les vilenies des hommes; la course effrénée vers «la folie et le changement dynastique», comme je l'avais entendu au détour d'une conversation après le visionnage de l'adaptation en film (2015) de Justin Kurzel.

Macbeth est surtout un brassage des thèmes qui sont chers au maestro anglais: trahison, vengeance, la folie, les conflits dynastiques pour ne citer que les plus importants. Le récit du personnage de Macbeth, librement inspiré du Roi d'Ecosse rappelons-le, convoque bien des tourments et la fureur de la race humaine, où l'air du champ de bataille exhale dangerosité et fatalité. Une lame (l'animalité de l'homme) qui lacère et des questionnements sur l'inutilité de la vie et la mort comme lampadophores - symbolisés par les trois sorcières. Bouquin hypnotique, unique, mystique, Macbeth est une tragédie virtuose en forme de purgatoire de l'âme.

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Heresix (Nicolas Feuz)

Sandrine Spycher

Récent lauréat du Prix de l'Evêché, ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains. Viols, torture, pédophilie, les crimes décrits font grimacer dans cette intrigue précise et rythmée.

L'histoire se déroule dans le Midi. On y suit un policier et deux gendarmes qui enquêtent sur des disparitions et un incendie. Des histoires qui vont lentement se rejoindre jusqu'à un final à couper le souffle. A travers les époques, on se heurte à des épisodes d'orgies et de viol collectif.

Les personnages sont puissants et complexes. On comprend leurs motivations. L'écriture revêt une certaine simplicité, dénonçant les crimes sans fioritures. On se prendrait presque à partager les envies de vengeance de certains personnages.

Après un départ qui surprend par sa patience, le rythme du roman s'accélère petit à petit. Le dénouement est magistral, inattendu. Un thriller méticuleux et inventif.

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La redécouverte de l'esprit (John R. Searle)

Jonas Follonier

Attention, lecture sérieuse. Cela faisait longtemps – depuis mes études universitaires – que je comptais lire de A à Z l'un des ouvrages majeurs de la philosophie du siècle dernier, The Rediscovery of the Mind de John Searle, paru en français chez Gallimard sous le titre La redécouverte de l'esprit, en 1995. Le titre dit déjà tout: il s'agit pour l'auteur de réhabiliter une notion jugée dépassée par la majorité des chercheurs de son temps: l'esprit humain.

Cet ouvrage que John Searle aurait pu baptiser «Ce qui ne va pas en philosophie de l'esprit», titre qu'il a finalement réservé à son premier chapitre, se comprend comme une réponse à l'opinion dominante de la philosophie et de la science sur le problème du rapport corps-esprit. A savoir le matérialisme, selon lequel notre esprit et tout ce qui s'y rapporte – conscience, croyances, désirs... – ne seraient que des façons de parler, renvoyant à des choses physiques (cerveau, système nerveux....). Le travail de Searle dans ce livre est triple:

  • Une explication en mode «Comment on a pu en arriver là»: selon lui, c'est l'essor des neurosciences, la volonté de se distancier du cartésianisme ou encore la tentation de prendre le contre-pied des intuitions les plus ancrées qui ont rendu possible le matérialisme qu'il abhorre.
  • Une réfutation en règle de cette famille de pensée, qu'il considère comme directement héritée de l'opposition corps-esprit, qu'il estime trompeuse au même titre que l'opposition physique-mental ou matière-esprit. Une des grandes thèses de Searle, c'est que le physique englobe le mental.
  • Une théorie positive sur l'existence de nos états mentaux subjectifs, à commencer par la conscience, qui est selon lui le concept fondamental de la philosophe de l'esprit.

Ça peut paraître anodin, mais on parle là d'un sauvetage de l'existence en tant que telle de notre pensée et de sa spécificité. Ouf, notre vie intellectuelle ne serait donc pas une illusion. En plus, comme Searle s'inscrit dans la pure tradition analytique, l'ouvrage est clair, précis, compréhensible. C'est bien le grand avantage de ce courant. Searle me plaît enfin par son réalisme, son côté «le bon sens a raison jusqu'à preuve du contraire». Mais je vais être honnête: je n'ai lu pour l'instant que le premier chapitre. La suite promet!

La redécouverte de l'esprit (John R. Searle)

Et une petite punchline pour la route:

«Aucun grand ouvrage de philosophie n'a jamais comporté beaucoup de notes»

A Man, A Can, A Plan (David Joachim)

Marie-Adèle Copin

J’ai acheté ce livre il y a un mois en Floride (where else?) et je dois dire que je ne suis pas déçue. A Man, A Can, A Plan, c’est LE livre de cuisine que je recommande à toute personne amatrice de plats raffinés et de produits frais. Le principe est simple: chaque recette exige une à trois boîtes de conserve, couplées souvent à d’autres produits tout aussi frais comme des tortillas.

Mention spéciale pour la Mexi Can Pie, une sorte de tarte faite à base de beans au chili (en conserve), d’une bière (en canette, c’est important de le préciser), de piments verts hachés (en conserve) et de biscuits à conserver au congélateur qu’on ne trouve qu’aux Etats-Unis.

A côté de la recette, il y a même un petit texte pour dire qu’une récente étude (c’est précis) avait découvert qu’il n’y avait pas de différence entre les valeurs nutritionnelles des légumes frais et des conserves. Une étude probablement réalisée par Men’sHealth, le magazine américain qui a édité ce livre.

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Ce lien entre nous (David Joy)

Julien Caloz

C'est une expérience de lecture qui vous est sans doute déjà arrivée: vous commencez un livre que vous appréciez et qui vous accompagne jusque tard dans la nuit lorsque, dans les ultimes pages, vous découvrez que le dénouement est en deçà de vos attentes. Et bien, c'est ce que j'ai vécu avec ce roman traduit de l'américain par Fabrice Pointeau (on ne mentionne pas assez celles et ceux qui nous permettent de voyager très loin dans notre langue).

Mais reprenons depuis le début. L'histoire de David Joy, c'est d'abord celle d'un accident. Une méprise qui aboutit à la mort d'un personnage et à la lente agonie de plusieurs autres. C'est aussi l'histoire de frères, dont la solidité des liens est mise à l'épreuve. C'est enfin celle des Appalaches, une chaîne de montagnes sauvages qui a poussé à l'Est des Etats-Unis et qui imprègne la totalité du roman. Autant d'éléments qui en font des arguments puissants en faveur de la lecture:

  • Les personnages donnent à voir de multiples facettes et interrogent sur la notion de culpabilité.
  • Le premier évènement intervient très tôt dans le livre, le deuxième à peine plus tard. La construction est habile.
  • Cette lecture permet de découvrir une partie des Etats-Unis très peu mentionnée dans la littérature traduite. Petit plaisir perso: on peut suivre les déplacements des personnages en se baladant sur Google maps.

Maintenant que vous avez lu ce petit descriptif, il existe un «lien entre nous». A vous de voir si vous souhaitez l'alimenter, en ouvrant les premières pages de ce roman que vous ne pourrez plus lâcher jusqu'au dernier à l'avant-dernier chapitre.

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Changer l'eau des fleurs (Valérie Perrin)

Alyssa Garcia

Soyons honnêtes: je n'ai pas sauté de joie lorsqu'on m'a recommandé un roman qui raconte l'histoire de Violette Toussaint, gardienne de cimetière dans une petite ville de Bourgogne. Le décor me semblait glauque et je n'avais pas envie d'entendre parler de mort pendant plus de 600 pages.

Toutefois, à force d'entendre que ce livre était «génial», je me suis laissée convaincre. J'ai donc commencé ma lecture en plein après-midi: je reste froussarde et je préfère lire des histoires «qui font peur» avant la tombée de la nuit.

Mais au fil de ma lecture, je me suis rapidement rendu compte que j'avais tort sur toute la ligne. Comme quoi, ce qu'on dit est vrai: il ne faut jamais juger un livre à sa couverture. Sous la magnifique plume de Valérie Perrin, on découvre une intrigue captivante et des personnages profonds, pluriels et très attachants. Un livre qui marque et qui m'a fait frissonner... d'émotion!

Changer l'eau des fleurs - Valérie Perrin

Numéro deux (David Foenkinos)

Marine Brunner

Imaginez: vous êtes sur le point de devenir l'acteur principal de l'une des sagas cinématographiques les plus regardées du monde. Promesse de gloire, de fortune et de reconnaissance éternelle. Et finalement... on choisit quelqu'un d'autre à votre place. Voici en trois phrases le pitch ô combien cruel de Numéro deux, le dernier livre de David Foenkinos. L'histoire retrace le destin de Martin Hill, gamin de dix ans pressenti pour jouer Harry Potter en 1999, avant qu'on ne lui préfère Daniel Radcliffe.

Rassurez-vous, vous n'aurez pas droit à une version 2.0 de La Part de L'Autre (Eric-Emmanuel Schmidt), qui avait imaginé la vie d'Hitler si le futur dictateur avait été accepté aux Beaux-Arts. Dans le fond comme la forme, rien à voir.

Que vous fassiez partie des pro - ou des anti-Harry Potter, foncez: cette réflexion drôle et savoureuse sur l'art de se planter et de passer à côté de sa vie, va méchamment vous régaler.

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Fup, l’oiseau canadèche
(Jim Dodge - Tom Haugomat)

Sainath Bovay

Fup, l’oiseau canadèche est un roman américain sorti en 1983. Il raconte le quotidien burlesque d'un certain Pépé Jack et de son petit-fils Titou, dont le quotidien est chamboulé par une cane obèse recueillie mourante par les deux compères. Entre eux va se nouer un amour sincère et mouvementé, entre distillation de whisky maison, leçons de vol et chasse aux sangliers dans les forêts californiennes entourant le ranch du grand-père. Bref, une belle ambiance de culs-terreux, mais jamais péjorative et surtout touchante.

La particularité de cette nouvelle édition sortie en 2022, c’est qu’elle est illustrée par le très talentueux Tom Haugomat. Le travail de cet illustrateur, dont je suis un grand admirateur, transforme le roman en un très bel ouvrage sublimé par les nombreux dessins poétiques. Donc au pire, si vous ne le lisez pas, vous pourrez toujours le laisser traîner sur une table pour décorer votre appartement.

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On a testé le filtre Snapchat «sad face» à la rédac!
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