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Voici 9 films qui fêteront (déjà!) leurs 30 ans en 2024

Voici 9 films qui fêteront (déjà!) leurs 30 ans en 2024
Uma Thurman, inoubliable dans Pulp Fiction, le chef-d'oeuvre de Tarantino sorti en 1994.image: getty

Ces 9 classiques du cinéma fêteront (déjà!) leurs 30 ans en 2024

Juré, craché: La Cité de la peur, Pulp Fiction ou Tueurs Nés sont bien sortis en 1994.
29.12.2023, 06:0829.12.2023, 08:09
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1994. L'année où Justin Bieber, l'Espace économique européen, Friends, la Playstation et Yahoo! ont vu le jour. L'année, aussi, où Kurt Cobain se tirera une balle de fusil dans la bouche et la Williams d'Ayrton Senna s'écrasera fatalement contre un mur du Grand Prix d'Imola.

Autrement dit, un millésime chargé en émotion(s).

En parallèle, et comme pour s'assurer d'un siège confortable sur Wikipedia, l'industrie du cinéma va cracher des films qui nous feront ignorer avec souplesse les ravages du temps. En douze misérables petits mois, une vingtaine de purs-sangs des salles obscures marqueront nos cœurs, nos fantasmes ou nos zygomatiques. Pour l'éternité. Une époque où on érigeait les doubleurs francophones en héros, réduisant la véritable voix de Bruce Willis et de Matthew Perry à une poussière sur l’écran.

Alors, bien sûr, on se souvient peut-être de Trues Lies, Léon, Speed, La Reine Margot, Quatre mariages et un enterrement ou Maverick. Mais il y a surtout les autres. Les meilleurs. Ceux qu'on surnomme tendrement des classiques. Ceux qui nous permettent de trucider le pote qui les a volontairement snobés pour faire son intéressant. Car beaucoup sont encore considérés comme de véritables chefs-d'œuvres.

Et on ne parle évidemment pas de Street Fighter: L'Ultime Combat, avec Jean-Claude Van Damme et Kylie Minogue.

Disons-le sans la moindre fioriture, 1994 est la meilleure année pour le cinéma populaire.

La preuve par neuf:

Pulp Fiction

Le premier véritable succès d'un ancien gérant de vidéo-club, nommé Quentin Tarantino. Et l'une des bandes originales les plus décoincées du cinéma contemporain. Trois histoires qui s'entrechoquent, des malfrats qui donnent envie et du fil à retordre, la terreur qui s'abat sur la sulfureuse Los Angeles et des comédiens qu'on a tous rêvé d'épouser, un par un, ivre de joie et d'alcool, devant un mauvais sosie d'Elvis Presley.

Personne n'a le droit d'oublier John Travolta, Uma Thurman, Samuel L. Jackson, Bruce Willis, Tim Roth et Ving Rhames. Cette perruque trop parfaite, ces flingues énormes, ces costards qu'on pourrait enfiler à un enterrement comme un lundi matin, ce déferlement de violence d'une sournoise élégance, ces bagarres mises en scène avec autant de doigté que des ballets en tutu.

C'est aussi une déclaration d'amour aux motherfuckers, aux burgers, à la fureur. Et puis cette Chevrolet Chevelle Malibu SS de 1964, rouge cerise, prêtée par Tarantino, conduite par Travolta, volée durant le tournage et retrouvée en... 2013, par l'adjoint du shérif à Victorville, juste avant qu'elle se fasse démonter par des loubards californiens.

Le monde découvre alors que dans l’esprit torsadé de ce jeune et talentueux provocateur, ça boit, ça sniffe, ça danse, ça love, ça baise et ça flingue toujours à bout portant.

Tarantino dans sa mythique Chevrolet Chevelle Malibu SS.
Tarantino dans sa mythique Chevrolet Chevelle Malibu SS.

L'intrigue? Bah, on s'en fiche un peu. Comme à chaque fois avec Quentin. Pulp Fiction est un hommage flamboyant aux fameux pulps des années 30, ces récits policiers ultra simplistes qu'on dévorait dans le tram pour 10 cents. Une beauté plastique, romantique, quasi chimique. Un nanar punk qui avalera 200 millions de dollars de recettes et une Palme d'or. Un film de série Z catapulté dans la cour des grands et qui va durablement dévergonder des codes hollywoodiens sous le choc.

Forrest Gump

«Mon nom est Forrest. Forrest Gump. Vous voulez un chocolat?» Au départ, un potentiel intellectuel considéré comme limité et des rêves à l'étroit dans l'immensité d'un monde connu pour ses injustices. Au départ aussi, un roman écrit par Winston Groom en 1986.

Vidéo: YouTube/R K

Forrest Gump, c'est un gamin différent, des quolibets, des parents qui flippent. Puis débouleront le génie de Tom Hanks, un banc et des récits, une drôle de coupe de douille, une foulée qui fera des envieux, un petit rot dans le bureau de JFK, le Vietnam, la belle Jenny, le sexe maladroit et au final... la méritocratie et le poult d'une Amérique embourbée dans ses contradictions. Une œuvre majeure et réalisée par Robert Zemeckis, un habitué des gros budgets qui se remettait tout juste d'une série de monstres du box-office: A la poursuite du diamant vert, les trois Retour vers le futur et l'inclassable Roger Rabbit.

The Mask

Une dégaine dramatiquement banale, une assurance de serpillère, une mégère comme voisine, un boulot comme il y en a des millions et un pyjama plus expressif que son propre chien. Cette existence sera très vite balayée par la découverte, un soir, d'un vieux masque vaguement intriguant. Une fois déposé sur le visage ordinaire de Stanley Ipkiss, ce masque prendra carrément sa place, ses meufs, sa gloire et sa santé mentale.

«Sssssssssssssssplendide!»

Un bourrin vert monté sur ressort, un macho, un fanfaron, un gros con. Mais rien ne lui résiste et la fascination opère, du moins au début. Si les blagues sont potaches et Cameron Diaz est réduite à la potiche, The Mask révélera surtout aux francophones les talents d'un Jim Carrey qui fait littéralement ce qu'il veut de son visage.

Et, bientôt, d'Hollywood.

Jim Carrey est un clown tragicomique né au Canada mais furieusement made in America. Car, oui, c'est aux Etats-Unis que l'on est le plus à l'aise avec l'idiotie, érigée en huitième merveille du monde. Si les Ricains savent mieux que les autres jouer les imbéciles, ce drôle de bonhomme sera le lièvre, le détonateur, le pilier d'une nouvelle cargaison de géniaux abrutis du grand et du petit écran. Bien qu'il ait plutôt mal vieilli, The Mask reste une pièce maîtresse dans le monde mal fréquenté du cinéma humoristique.

Le Roi Lion

C'est déjà pas simple de faire son deuil dans le quotidien, mais alors dans la savane, avec un suricate et un phacochère comme équipiers de galère... Cinquante ans après avoir froidement tué Bambi, Disney décidera de traumatiser définitivement toute une génération de bambins en mettant en scène la mort de Mufasa.

Cette falaise cauchemardesque, le coup de pute de Scar, la poussière, les chœurs célestes du compositeur Hans Zimmer, la chute fatale et le regard inconsolable du petit orphelin poilu. Commence alors une épopée unique pour Simba, le lionceau le plus célèbre de tous les temps.

C'est simple: depuis l'été 1994, personne n'a le droit d'affirmer qu'il n'a pas pleuré toutes les larmes de son corps devant Le Roi Lion. Vendue comme un projet expérimental par les patrons de Disney, cette histoire deviendra pourtant l'un des plus gros cartons de la firme aux grandes oreilles. Et le film préféré de tous les cinéphiles qui n'ont pas une pierre à la place du cœur.

Et puis, accessoirement, l'aventure de Simba offrira la clé d'Hollywood à Sir Elton John, dont les tubes composés avec Tim Rice le rendront durablement célèbre de l'autre côté de l'Atlantique.

Entretien avec un vampire

Qu'importe si la perruque de Tom Cruise semble empruntée aux pires heures du glam-rock. Avant d'emballer le cœur de quantités de jeunes femmes à travers le monde, Entretien avec un vampire recevra sur le coin de la gueule un nombre incalculable de polémiques. Pour gagner du temps, citons simplement la grogne de l'auteure du best-seller du même nom, Anne Rice, quand on lui annonça que ce satané Top Gun allait incarner «son» vampire préféré, Lestat de Lioncourt. Scandale!

Maniéré, poussif, grandiloquent et, au final, plutôt très sage, cette adaptation de Neil Jordan sera pourtant l'un des moins pires machins qui évoquent des crocs plantés dans de la chair fraîche. Disons surtout que 1994 sera une année charnière pour Brad Pitt. Un mois après la sortie d'Entretien avec un vampire, il fera pleurer l'Amérique dans Légendes d'automne, pour ensuite retourner les viscères dans le fantastique Seven, sorti l'année suivante, face à l'incroyable Kevin Spacey.

Tueurs Nés

C'est une histoire vraie et sans doute l'objet le plus étrange du cinéaste Oliver Stone. Après avoir buté le père abusif de sa femme Mallory, Mickey Knox l'embarque pour un road-trip immensément macabre. Un voyage à la fois bordélique et méticuleux, fait de cris et de sang, durant lequel le duo bouffera de la route et de la cervelle, en trucidant tous ceux qui croiseront leur folie. Malins et narcissiques, les deux assassins épargneront un témoin à chaque étape, histoire de construire leur légende au gré des témoignages horrifiés. Des influenceurs psychopathes, quoi.

C'est violent, sadique, désabusé et grossier, la caméra tremblote comme un camé et la bande-son pue la mauvaise gnôle des motels miteux. Recraché par l'Amérique puritaine, mais nommé aux Golden Globes, Natural Born Killers a permis à tout un tas de jeunes adultes de tomber follement amoureux de Juliette Lewis et Woody Harrelson. Un grand huit dans le pays des guns et des diners. Deux heures sans respiration qui, curieusement, passent aussi vite qu'une lame sur une carotide.

Pour l'anecdote, Tarantino fut à la base du scénario, avant de laisser tomber, et plus de 150 scènes absolument effroyables ont dû être coupées au montage, pour que le film puisse être accessible aux moins de 18 ans.

Dumb and Dumber

Ce n'est pas un hasard si Jim Carrey s'octroie ici une deuxième tranche de gloire. En 1994, l'acteur à la tronche élastique verra trois de ses performances projetées sur les écrans et les couvertures de magazines. Une prouesse historique entre les collines d'Hollywood. On fait les comptes? Ace Ventura en février, The Mask au beau milieu de l'été et Dumb and Dumber juste avant Noël.

Hilarant, stupide et décomplexé, Dumb and Dumber, c'est d'abord le tout premier film des frères Farrelly. Si ce patronyme ne vous dit rien, figurez-vous qu'ils sont responsables de la carrière en or massif d'une certaine... Cameron Diaz (oui, encore elle). Car quatre ans après le road-movie loufoque des deux débiles en voiture-chien, les Farrelly toucheront le pactole avec Mary à tout prix, véritable fusée comique et érotomane, menée par un Ben Stiller au meilleur de sa forme, qui éjacule sur son lobe d'oreille.

Les Evadés

Quand la plume de Stephen King vient piquer le talent surprise du réalisateur Frank Darabont, ça donne The Shawshank Redemption. Shawshank? Le pénitencier le plus sévère de l'Etat du Maine. Hélas, c'est aussi la nouvelle maison d'Andy Dufresne, un banquier condamné à perpétuité pour le meurtre de sa femme et de son amant. S'il clamera son innocence jusqu'au bout, ça ne l'empêche pas de se cogner durement contre la violence qui rampe entre les barreaux.

Heureusement, Red, un vieux taulard à qui on ne la fait plus, viendra adoucir ce cauchemar éveillé. Voilà pour le pitch.

L'amitié entre Tim Robbins et Morgan Freeman, si bien écrite, si bien interprétée, va durablement émouvoir dans les chaumières. On se souvient de ce tunnel, planqué derrière une affiche punaisée sur la paroi de la cellule, les gravats qui s'écoulent discrètement des poches, la poussière omniprésente, cet «espoir qui peut rendre un homme fou», les mutineries à la laverie, mais aussi les trois sœurs, ces détenus qui vont envoyer Andy à l'infirmerie et rêvent de se l'envoyer pour le quatre-heures.

Les frissons sont éternels.

Et soyez jaloux parce que Les Evadés, c'est le tout premier film de Frank Darabont. Considéré comme l'un des longs-métrages américains les plus populaires de l'Histoire, ce chef-d'œuvre lui ouvrira la voie d'un deuxième succès, toujours tiré de la bibliothèque de Stephen King, La Ligne verte. Enfin, c'est Frank qui a donné naissance, en 2010, à une série dont on ne se remet toujours pas: The Walking Dead.

La Cité de la peur

Sans le génie d'Alain Chabat, le cinéma français se masturberait encore sur les pitreries de Louis de Funès. Chabat, c'est une écriture fine sur des blagues qui pèsent des tonnes. C'est de l'absurde en symphonie. Le Proust du pipi-caca. Et La Cité de la peur, c'est «le film de Les Nuls», mais «je n'écrirai rien sur ce film, parce que c'est une merde».

Pensé comme la parodie parodique d'une parodie, ce petit bijou d'âneries raconte la montée des marches d'un navet horrifique qui ne gagnera que la Palme du ridicule: Red is Dead. Quand le projectionniste du film est assassiné en plein festival de Cannes, l'équipe profite des projecteurs qui se braquent soudain sur elle pour frôler la gloire du bout des doigts.

Enfin, juste un doigt.

En mars 1994, galvanisés par le succès mérité de leurs sketchs, Alain Chabat, Chantal Lauby et Dominique Farrugia vont accoucher d'un long-métrage qui n'a même pas l'ambition de se moquer de quoi que ce soit. Sinon d'eux-mêmes.

Odile Deray, Serge Karamazov et Simon Jérémi enchaînent les répliques cultes à un rythme indécent, avec la participation céleste de Gérard Darmon dans la peau d'un commissaire Bialès con comme ses pieds, mais aussi chaud qu'un air de Carioca. Si vous avez aimé Jurassic Park, La Leçon de piano et Le Fugitif, ce film est fait pour vous, bande de «pourritures communistes!».

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