Pas de Facebook, pas d'Instagram, pas de WhatsApp... Si la panne, il y a quelques semaines, vous a rappelé votre jeunesse, c'est que vous avez sans doute l'âge de boire de l'alcool. Et même d'acheter du vin qui coûte cher. Et même que personne ne vous demande plus votre pièce d'identité.
Voici des trucs que vous avez sans doute fait sur l'ordinateur familial, comme jouer aux Sims ou publier des photos atroces sur des Skyblogs. C'est parti, séquence nostalgie.
Ceux qui ont des frères et sœurs le savent, accéder à cette espèce d'épave qui pesait deux ânes morts, c'était déjà quelque chose. Il fallait ruser, genre «Papa, j'ai fait un 6 en maths!» pour être momentanément l'enfant préféré méritant. Ou user de la force ou de la menace contre le reste de la fratrie, style: «si tu me laisses l'ordi, je dis pas à Maman que c'est toi qui as cassé la vitre».
On pouvait passer des plombes sur les jeux qu'on trouvait sur le fameux ordi. Mais qui s'est déjà amusé pendant au moins deux minutes de suite sur le Démineur? Personne. De là à dire qu'on a eu une enfance de merde, il n'y a qu'un pas.
Il y avait quand même des jeux super, comme «Tomb Raider». Mais il ne fallait pas avoir un compas dans l’œil en ce qui concerne la physionomie humaine ou rocheuse. Mais même si les loups ressemblaient à des tables basses avec une tête, quand ils nous sautaient dessus, je sais pas vous, mais moi je faisais vibrer les murs tellement je hurlais.
Bonus: vous pouvez jouer à «Tomb Raider», sorti à la Préhistoire en 1996, via ce lien.
Avant Facebook, on avait Myspace. On y postait (déjà) des photos nulles, prises avec un appareil photo numérique qu'on transférait sur l'ordi avec un vieux câble. Six minutes le transfert de huit photos, qui pesaient 1,7 Mo chacune.
«Lâche tes comm's!», qu'on s'envoyait par MSN, avec le lien de notre Skyblog tout pété avec des photos de merde et des citations qu'on avait lues sur la porte des chiottes de l'école. Il y en a une dont je me rappelle encore: «J'ai tout sauf toi, donc je n'ai rien, car tu es tout pour moi». (Vivement qu'Alzheimer m'enlève cette quote de la cervelle.)
N'hésitez pas à m'envoyer vos Skyblogs, c'est pour une étude sociologique autour du thème «comment a-t-on pu devenir des adultes plus ou moins respectables en ayant été de tels petits cons?».
Quand on écrivait pas de la daube sur notre blog, on faisait des compiles. On allait d'abord sur LimeWire télécharger le dernier Avril Lavigne (parce qu'à l'époque, c'était cool), Linkin Park (parce qu'à l'époque, ça existait) ou encore Chimène Badi (parce qu'à l'époque... non, on écoutait quand même pas ça). Puis, on balançait ça sur un CD vierge et hop! On accouchait d'une super compile qu'on apportait à la boum du camp de ski.
Ou «faire niquer des Sims», ça dépendait de l'humeur. Souvent, on finissait quand même par les liquider une fois qu'on se lassait de les voir faire crac-crac. Vous étiez plutôt pour enlever l'échelle ou faire cramer un truc dans le four? On n'était pas juste des monstres: on leur donnait aussi du cash avec les codes Kaching ou motherlode. Bon, on leur trouvait quand même un job pour leur donner le sens des responsabilités.
Soit la daronne rentrait du boulot et se mettait à hurler parce qu'on était encore «en train de se faire des yeux carrés» au lieu de lire un livre, soit la minuterie du four sonnait pour signifier qu'il était temps de filer la machine au frangin.
A mon frère, Paul, si tu lis ceci: oui, j'ai des fois enlevé des minutes à ton heure d'ordi. T'avais qu'à savoir te servir de la minuterie du four. Allez, bisous frérot.