C'est vrai, ça, à quel point est-on normal? «How normal am I», c'est le nom de ce truc chelou cette intelligence artificielle. La webcam scanne notre minois et donne un pourcentage de normalité. «C'est nouveau?», me demande-t-on. Non, mais c'est assez bizarre pour qu'on en parle. #mauvaisefoi
Selon le communiqué de «How normal am I», les algorithmes évaluent notre beauté, notre âge, notre sexe, nos émotions, notre indice de masse corporelle et même notre espérance de vie. Je vous avais dit que c'était bizarre, on se croirait dans un épisode de Black Mirror.
On nous explique que Tinder, par exemple, utilise ces scores de beauté pour faire matcher des personnes qui devraient matcher, tandis que l'Indice de masse corporelle (IMC), calculé à partir d'une photo, est utilisé par les assurances maladie. Vous commencez à flipper? C'est normal (à 78%).
On a voulu savoir où on se situait, même si on a un peu hésité. Va-t-on offrir en pâture les détails de nos faciès sur internet? Le site précise que même si l'accès à la caméra est nécessaire, aucune donnée n'est collectée.
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Ma collègue Marie obtient 67%, «normale dans la moyenne». Guillaume, lui, l'est à 42%. L'intelligence artificielle (IA) sait flatter les gens pas normaux différents, en les gratifiant d'un «assez étrange, d'une manière sexy».
Le communiqué raconte encore que le projet peut aider la société à remettre en question la fiabilité de ces outils. «Par exemple, la prédiction d'âge peut être manipulée en bougeant votre visage». Ah ouais? Je la tente. Deux tests, deux résultats différents. Bim.
Loin d'être un simple test à la con, «How normal am I» est soutenu par l'Union européenne (UE). Il a été imaginé par Tijmen Schep, un artiste néerlandais lié à Sherpa, un projet de recherche européen chargé de mettre en évidence les problèmes les plus graves, que l'IA pourrait créer d'ici 2025.
Un peu comme dans Black Mirror, quoi, c'est pas encore vraiment la vraie vie, mais ça pourrait le devenir. Et ça fait flipper.