Après seulement trois jours d'aventure, Célia a été la première éliminée de Koh-Lanta, Le Feu Sacré. Lors de ses rares moments face caméra, on a pu l'entendu dire: «J'ai attendu 14 ans pour faire Koh-Lanta, c'est pas maintenant que je vais partir», tout en cherchant un collier d'immunité. En effet, la Française de 49 ans a passé au total dans sa vie 14 castings pour finalement se faire virer au premier tour avec 6 voix sur 10 contre elle.
14 ans à attendre d'être enfin candidat et hop Célia part au bout de 2 jours ! #celia #KohLanta pic.twitter.com/zdS158dH2U
— CashManTV (@CashMan_off) February 21, 2023
La semaine d'après, c'était au tour d'Emin, 57 ans, lui aussi vétéran des castings: vingt ans à attendre pour ne finalement faire qu'une semaine de compétition aux Philippines.
Tout le monde ne s'appelle pas Martin Burrus. Le candidat genevois ne s'est présenté qu'une fois au casting et c'était la bonne.
Certains ont plus de peine à passer les phases de poules que d'autres et pourtant ils persistent, même s'ils savent qu'ils peuvent se faire éliminer dès la première semaine. Pourquoi tant d'obstination? Le Parisien a rencontré ses multirécidivistes de la candidature et leur volonté de participer à Koh-Lanta va au-delà de ce qu'on peut imaginer. «Je n’ai jamais douté d’être pris. Si je ne l’avais pas été cette fois-ci, je n’aurais pas lâché la production», explique Emin, 57 ans. Quant à Célia, elle assure qu'elle aurait postulé jusqu’à 80 ans s'il avait fallu:
Emin avait la trentaine lors de sa première tentative. C'était en 2003. Le Belge postule alors que les castings ne sont pas encore ouverts dans son pays. «Je me disais comme Jean-Claude Dusse dans Les Bronzés que sur un malentendu, ça pouvait passer.»
Célia envoie sa candidature pour la première fois en 2008 après avoir attendu que son plus jeune fils approuve. «Il avait 4 ans à l’époque. Il en avait 18 quand je suis finalement partie.» Et pour y arriver, c'est pire que passer un entretien chez McKinsey: lettres de motivation, entretiens téléphoniques, castings à Paris... une vingtaine d’aventuriers sont pris par édition parmi 40 000 candidatures. Si vous n'êtes pas sélectionné, on ne vous ménage pas, précise le journal, on ne vous donne aucune explication. La première impression est donc très importante. «J’ai passé des heures à peaufiner l’écriture de mes lettres, parfois jusqu’au milieu de la nuit», confie Célia.
Arnaud, un concurrent de 2021, lui aussi recalé une quinzaine de fois, les faisait corriger par sa femme institutrice pour qu'elle vérifie les fautes d’orthographe. Quant à Emin, il a carrément essayé de soudoyer la prod' en glissant dans son enveloppe un spéculoos «Je me suis dit qu’ils allaient se régaler et me laisser passer». Une manoeuvre non concluante.
Et comme des lettres, ils en ont écrit un tas, leurs arguments changent au fil des ans: «Au départ, j’étais un grand sportif. Puis j’ai eu mes enfants et un accident de voiture. Dans mes derniers courriers, je ne prétendais pas aller chercher tous les totems comme j’aurais pu le faire dans les premiers», affirme Arnaud.
Une fois qu'ils ont passé l'étape des lettres, vient celle des entretiens en face à face à Paris et là, c'est la panique: «J’étais trop stressée. J’avais la trouille et je perdais mes moyens à chaque fois», raconte Célia. Après être allé deux fois dans la capitale française inutilement, Arnaud a promis à sa femme que c'était fini, qu'il arrêtait les castings Koh-Lanta, mais comme un drogué, il ne tiendra pas parole.
On pourrait se dire que ces refus à répétitions les décourageraient, mais non. Ils voient toujours le verre à moitié plein. «Plus je me cassais la figure et plus je m’accrochais», poursuit Célia.
Quand ils apprennent qu'ils ont été sélectionnés, commence alors l'entraînement spécial Koh-Lanta. Emin avait carrément installé une slackline dans son jardin pour travailler l’équilibre et Célia faisait de la boxe pour comme elle dit «ramasser» et «devenir plus forte».
Pourquoi ont-ils été pris cette fois-ci et pas les autres? Alexia-Laroche-Joubert, productrice de l'émission, explique au Parisien: «Les gens et nos recherches évoluent au fil des années. Une personnalité peut ne pas correspondre à un casting, mais nous convaincre pour le suivant.»
Emin a appris qu'il participait à Koh-Lanta alors qu'il était en train de faire ses courses avec son fils et Célia était chez le médecin et a fondu en larmes.