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Mauvaise foi

Billet d'humeur sur la rentrée scolaire et le retour au travail

Un si grand sourire pour rien de particulièrement dingue.
Un si grand sourire pour rien de particulièrement dingue.Image: shutterstock / watson
Mauvaise foi

C'est bon, on peut arrêter de parler de la rentrée maintenant?

De toute façon, c'est juste une fête commerciale.
30.08.2021, 20:0831.08.2021, 14:47
Margaux Habert
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C'est la rentrée, woohoo! On range les shorts, le rosé, la joie de vivre excessive et on se remet dans le bain. Comme chaque année, sans le moindre suspense, il va gentiment se mettre à faire vraiment froid, et cette fois, ça sera moins bizarre qu'en juillet, parce que ce sera normal. Et la norme, c'est presque encore plus super que la rentrée.

Faux.

Le concept de la rentrée, le folklore qui entoure cette chose, l’effervescence qui va avec, les promos au haut-parleur de la Migros qui gueule «Profitez des offres de rentrée! Pour l'achat de sept sacs à dos, recevez trois cervelas», tout ça, ça donne envie de brûler des pneus sur un parking.

Rare image de moi passant du bon temps à la rentrée.

Comme on aime bien souffrir, en Suisse, on s'en tape plusieurs. (Des rentrées, pas des pneus.) Au passage, félicitations aux Genevois, qui reprennent l'école seulement ce lundi 30 août, une semaine après Vaud et Fribourg, et dix jours après les Valaisans francophones qui ont repris un jeudi (vous êtes chelous). Et trois semaines après les Argoviens, qui sont à l'école depuis le 9, soit pile quand l'été commençait à chatouiller.

Déjà, la rentrée, c'est quoi?

Sur larousse.fr, il y a huit définitions. La première sent l'étable, puisque c'est l'«action de rentrer quelque chose dans un local, à l'abri: participer à la rentrée des foins». Dans la même veine, la dernière sent l'avoine bouillie d'un EMS: «Cartes que l'on prend à la place de celles que l'on a écartées; au bridge, carte qui permet de reprendre la main.»

Merci Larousse.

Larousse fait aussi des cahiers de vacances.

Ça sert à «instruire» les enfants pendant que les parents picolent. N'hésitez pas à m'écrire, l'été prochain, pour recevoir d'autres astuces.

Sérieusement, c'est quoi la rentrée? Déjà, pourquoi nous, les adultes, on devrait s'infliger ce terme après avoir passé à peine une semaine en août en Italie, en perdant une journée à l'aller, à rôtir sur des aires d’autoroute, à manger un sandwich au fromage, qui a le même goût que le sandwich au jambon, et à perdre la même journée au retour? Ah non, au retour, le voyage est différent, puisque dans le coffre on ramène une huile d’olive «extra vierge pressée à froid» du producteur du bled, un coup de soleil qui va peler pendant quatre jours et le seum.

Le seum, en une tronche.

Les adultes qui utilisent les termes «c'est la rentrée», sans travailler dans des écoles, sont statistiquement des glandeurs. Bon, ceux qui travaillent dans des écoles aussi, cela dit.

«La maîtresse, elle est gentille» D'accord, on s'en fout.

Ensuite, vous, les jeunes parents, vous nous faites faire une overdose de haine avec les photos de vos gosses sur Instagram. Ou Facebook, pour les plus vintage. Vous croyez que ça nous intéresse de savoir que Thibault fait sa première rentrée, qu'il a un peu pleuré, mais que ça va et qu'il s'est déjà fait plein de copains? C'est à ça que servent les grands-parents: épargnez-nous et envoyez-leur tout ça directement par WhatsApp.

Bon, Papy aussi, vous le saoulez.

Les jeunes, ils en pensent quoi?

J'ai essayé d'écrire, à 10h38, à la seule personne de 14 ans que je connaissais pour lui demander comment elle, elle avait vécu sa rentrée. A 11h58, mon message n'avait toujours pas été lu: j'avais oublié que la ministre vaudoise chargée d'instruire les gosses, Cesla Amarelle, a interdit l'usage des portables dans les écoles depuis août 2019. «Souffrez, les enfants.»

Fausse alerte! Elle a finalement pu sortir son téléphone à 12h23.

«On a commencé à bosser dès la première matinée, c'était affreux. Mais, point positif, à la cantine, la bouffe était bonne»
La quatorzagénaire(elle a vraiment dit ça)

Gros débat, on dit «rentrée» ou «reprise»? Dans les deux cas, brûlons un cierge. Et des pneus.

Concrètement? Rien.

La rentrée, c'est abstrait. Personne ne sait ce que ça veut dire. Au bureau, on est censé «se remettre au boulot» (même si on n'a jamais vraiment arrêté, les mails échangés avec ma boss pendant mes vacances peuvent l'attester). Il n'y a même pas une date qui mette tout le monde d'accord. Dans les supermarchés, ça commence en mai, mais les promos, elles, sont lancées quand les gosses ont déjà la panoplie du parfait petit écolier, et dans les Antilles, rien à foutre, c'est repoussé à mi-septembre. Donc en gros, la rentrée, ça dure cinq mois.

L'un des deux est un vrai petit écolier parfait. (L'autre est un sociopathe.)

Image
Image: watson / dr

Le mot «rentrée» est nul, alors que ce qu'elle amène, c'est super.

Parce que si on prend un TV guide, on constate que c'est pas si pire. A cette période de l'année, il y a même de bonnes choses qui se profilent. Koh-Lanta a repris, il n'y a plus 27 rediffusions par jour de Couleurs Locales, et on peut admirer Stefanos Tsitsipas à l'US Open qui, je l'espère, va enfin mettre une volée à Djoko.

Et puis ça va très vite être l'automne et, ça, c'est beau (pas la peine d'espérer un été indien, ne soyons pas masochistes). La nature rougit, ça sent bon la soupe à la courge, et les gens recommencent à porter des trenchs. Et le trench coat aussi, c'est beau. (Pas comme vos horreurs estivales, genre vos bermudas, brûlez-les avec les pneus.)

Entre nous, un peu de beauté, teintée de mélancolie, dans une belle lumière rougeoyante de fin de journée, avec une petite couverture aux taches douteuses sur les genoux pour boire sa bière en terrasse, ça fait du bien.

Ça et le fait que ma collègue est enfin rentrée de vacances. Il était temps.

On parlait des grands-parents, les voici en mode «Instagram VS réalité».

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Les grands-parents
source: shutterstock
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J'ai pas de soupe à la courge en stock. Par contre, j'ai des sandwichs.

Vidéo: watson
1 Commentaire
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