Rendons à César ce qui est à César. C’est le média Tataki qui nous a permis de faire brutalement la connaissance du rappeur lausannois dialryckx. Une fois le casque sur les oreilles et le son envoyé, c’est une galaxie inconnue qui s’ouvre devant nous. Dans ses clips, c’est la ville de Lausanne qui est mis en lumière.
Musicalement? Le beat est saccadé, le phrasé monocorde et le timbre un peu nasillard. Le tout est brutal, urgent, étrange. Bonne chance, aussi, pour saisir tous les textes (en français) en une seule écoute.
Si on en parle, c’est parce que le reste du monde semble en avoir fait une véritable obsession. Sur les réseaux sociaux, la musique de ce Lausannois est devenue un véritable phénomène, voire une expérience paranormale qu’il s’agit de disséquer. Aux Etats-Unis, on en a fait le fer de lance de ce qu’ils appellent le French Underground Rap. Des sons qui sont repris en boucle, offrant à l’artiste une exposition et une viralité explosive.
Plutôt difficile à digérer en première écoute, l’univers de dialryckx devient de plus en plus cohérent à mesure que l’on déroule ses productions. C’est notamment ce qu’a essayé de dire le rappeur Vald, dans le format Versus du magazine GQ, à qui on a soumis un extrait du phénomène lausannois. D’abord abasourdi, se demandant «comment on est arrivé là dans le rap», il a commencé à disséquer ce qu’il venait d’entendre et de voir, non sans humour:
Sur les réseaux sociaux, on retrouve à peu près les mêmes réactions, entre dégoût, étonnement et cris au génie absolu. Le moins que l’on peut dire, c’est que Lausanne fait parler d’elle avec des sons nouveaux et, ça, c’est plutôt une bonne nouvelle. D’autant que c’est par la surprise et le clivage que les grands artistes explosent. Non?
(fv)